Actualités :: 60e anniversaire du débarquement de Provence : Un juste retour des (...)
Les décorés et le président du Faso

Après avoir découvert après sa libération en août-septembre 44, (libération avec la participation active et efficace des "tirailleurs sénégalais") que la vision exotique qu’elle avait des Africains n’était pas la bonne, la France n’en avait pas pour autant accordé toute l’importance qu’un tel acte de bravoure, de courage et d’amour devrait valoir aux Noirs en général et aux "tirailleurs" en particulier.

La commémoration avec faste du débarquement allié de Provence le 15/08/2004 en rade de Toulon en présence de 14 chefs d’Etat africains, est un juste retour des choses. Un hymne à l’espoir pour des relations plus équitables et égalitaires dans l’espace francophone que le sommet de novembre dudit espace à Ouagadougou, devrait transformer en chant de victoire.

Défilé aérien des aéronefs de la marine nationale et de l’armée de l’air, revue navale devant le porte-avions Charles De Gaulle (le fleuron de la marine militaire française), au bord duquel avait pris place Jacques Chirac et ses quatorze pairs africains (dont Mohamed VI du Maroc, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Paul Biya du Cameroun...) et les "vétérans héros" de la fête, démonstration de la patrouille de France, festival pyrotechnique, le tout précédé de la décoration des valeureux anciens et du discours de Jacques Chirac. Voilà résumée dans les grandes lignes, cette fête grandiose.

Une cérémonie dite "internationale de Toulon" qui avait pour cadre la rade de Toulon (ville du Sud français) et qui a draîné un monde "fou" et enthousiaste en ce dimanche 15 août 2004. Après le défilé des régiments dits de la "coloniale" et de la légion étrangère, puis la décoration de 21 récipiendaires (dont le Burkinabè Christophe Bambara) des mains du président Chirac, ce dernier, dans un discours bref mais d’une densité émotionnelle liée à la solennité du moment, expliquera le "pourquoi" de cette commémoration.

On retiendra que si l’Etat français a voulu magnifier cette date, c’était en raison du rôle si "crucial et si singulier" joué par les tirailleurs dans la libération de la France. "Ces heures tragiques et glorieuses partagées dans les épreuves et la douleur restent dans nos mémoires et dans nos cœurs et ont "scellé" entre nous (Français et Africains"), un "lien indissoluble". L’émotion sera à son paroxysme lorsque Chirac "l’Africain" martelera que "les fils de vos nations ont associé leurs noms à la légende militaire de la France... mêlant à jamais leur sang au nôtre".

Ouagadougou pour transformer l’essai

Communauté de destin et de vision commune du monde reposant sur des valeurs et des principes universels au nom desquels ils ont combattu côte à côte. Une vision respectueuse des "différences, de l’infinie diversité des hommes, des cultures des religions, des civilisations...qui reconnaît à chacune et à chacun un droit égal à la dignité". Un monde plus solidaire, gage d’un développement durable et partagé. Une vision qui rejoint celle du Burkina Faso, et qui devrait être concrétisée à Ouagadougou lors du Sommet de la Francophonie, pour peu, que certains "préalables" soient réglés.

Car et Blaise Compaoré l’avait rappelé opportunément en avril dernier à Lyon, si "la solidarité, le dialogue et la diversité sont aujourd’hui la raison d’être du rassemblement francophone", conçu comme "un laboratoire de l’autre mondialisation, celle du développement durable", il conviendrait de se demander" si la communauté internationale offre à l’Afrique des conditions propices à son nouveau départ. "Il faut pour ce faire, en finir avec ce libéralisme ambigu, sinon hypocrite, qui va de pair avec une solidarité qui ne s’en donne pas les moyens". Un libéralisme ambigu consistant à concurrencer l’Afrique dans les secteurs où elle est forte (l’agriculture) et à "violer" son espace économique au nom des principes de l’économie de marché.

Cela occulte le fait que ’"nos destins sont structurellement et intimement liés" et la philosophie de mise en œuvre de l’actuelle globalisation libérale, a de nombreux dangers, dont l’uniformisation des cultures et des langues. "C’est l’antidiversité", cause d’événements tragiques comme ceux du 11 septembre 2001, l’évolution dramatique du conflit Israëlo-palestinien, la crise irakienne, mettant en relief "le péril des laissés-pour-compte d’un manque de justice et de solidarité internationale".

Une concordance de vues parfaite donc entre les deux hommes d’Etat, que le Sommet de Ouagadougou devra matérialiser en prenant des résolutions et des recommandations concrètes, pour l’avènement de ce "monde nouveau". Une acceptation de la différence et une solidarité plus active entre la France et ses "frères d’armes", voilà l’héritage le plus précieux légué par ces héros que nos honorons aujourd’hui selon Jacques Chirac. Puisse donc Ouagadougou fructifier l’héritage pour le bonheur des fils et petits-fils de ses anciens combattants. Et c’est en cela que la commémoration du 60e anniversaire du 15 août 1944, avec les Africains en point de mire, est un événement majeur. La nouvelle Francophonie est donc en marche

Boubakar SY, envoyé spécial à Toulon
Sidwaya

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