Actualités :: Transition politique au Burkina : Les actions prioritaires coûteront plus de (...)

Les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT) se sont réunis dans l’après-midi de ce mardi 11 avril 2023 en séance plénière, portant présentation du Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD). Une séance présidée par le président de l’ALT, Dr Ousmane Bougouma en présence de plusieurs membres du gouvernement.

Le gouvernement par la voix de la ministre déléguée chargée du budget, Fatoumata Bako/Traoré, a présenté le plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD) aux députés de l’Assemblée législative de transition (ALT). La présentation du plan d’action pour la stabilisation et le développement 2023-2025 n’a pas été suivie de vote, juste des questions et commentaires des députés en vue de son amélioration.

Face aux députés, Fatoumata Bako/Traoré a passé en revue les grandes lignes de ce plan d’action, en déclinant les orientations et les ressources qu’il faut mobiliser pour son financement. Ce document d’orientation se présente comme la boussole de l’action gouvernementale, l’instrument d’opérationnalisation des actions prioritaires de la transition en cours au Burkina Faso. Il précise les réformes et les investissements à mettre en œuvre prioritairement afin d’opérationnaliser les missions de la transition, selon Fatoumata Bako/Traoré.

Fatoumata Bako/Traoré, ministre déléguée chargée du budget a rassuré que toutes les préoccupations des députés et tous les autres secteurs de développement seront pris en compte dans l’amélioration et la mise en œuvre du PASD

Adopté en conseil des ministres le 25 janvier 2023, ce plan d’action présenté par le gouvernement de la transition d’Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambéla s’articule autour de quatre piliers stratégiques. Il s’agit de la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité territoriale, la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’Etat et l’amélioration de la gouvernance et enfin la réconciliation nationale et la cohésion sociale.

Sur le premier pilier, il s’agit de recruter et équiper conséquemment les FDS et VDP, construire de nouvelles infrastructures de sécurité, renforcer les outils de renseignements et procéder à une réorganisation du dispositif sécuritaire du pays, prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent, assécher les sources d’approvisionnement des groupes armés terroristes en ressources de tout genre, interdire l’importation des motos de grosses cylindrées, renforcer le suivi des transactions financières ainsi que l’approvisionnement en hydrocarbures, etc. « Dans le cadre de cette lutte, les actions engagées ont déjà permis de démanteler cinq circuits informels de commercialisation de motos et 12 circuits informels de commercialisation de produits pétroliers », a indiqué la ministre déléguée chargée du budget.

Les membres du gouvernement présents à cette séance plénière

La crise sécuritaire a imposé au Burkina Faso, un défi humanitaire sans précédent avec 1 938 192 personnes déplacées internes en janvier 2023, selon les chiffres du SP/CONASUR. « Face à ce chiffre important de personnes contraintes de quitter leurs lieux de résidence, il est impérieux d’apporter une réponse urgente, efficace et efficiente à la crise humanitaire », a laissé entendre Fatoumata Bako/Traoré. Selon elle, le coût du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables est estimé à 281 milliards de FCFA sur la période 2023-2025. Il s’agira de poursuivre la distribution de vivres aux ménages affectés par la crise alimentaire et de renforcer la prise en charge nutritionnelle des enfants frappés par la malnutrition, poursuivre la stabilisation des territoires sous la menace du terrorisme à travers la mise en place de nombreux projets, etc.

Dans le troisième pilier, le gouvernement de la transition veut promouvoir la bonne gouvernance et lutter contre la corruption, engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’Etat de droit, assurer l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives, etc. Il s’agit notamment de la modernisation de l’administration avec la poursuite des processus de dématérialisation, la bonne gestion du patrimoine de l’Etat, la neutralité de l’administration publique et le renforcement de la méritocratie, la réforme du dispositif de financement de la décentralisation, etc. A cet effet, le plan a prévu la réalisation d’audits de gestion des ressources et biens des institutions et départements ministériels et ambitionne renforcer l’indépendance de la justice et améliorer son accessibilité aux populations, selon la ministre déléguée chargée du budget.

Les députés présents à cette séance de présentation du plan d’action pour la stabilisation et le développement

Le quatrième pilier porte sur le chantier de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Selon la ministre déléguée chargé du budget, Fatoumata Bako/Traoré, les effets de ce pilier contribueront à recoudre le tissu social et rétablir le mieux-vivre ensemble mis à mal par les préjugés, les rancœurs, les accusations et l’injustice. « Les actions programmées porteront essentiellement sur l’amélioration de la gouvernance des affaires religieuses et coutumières pour minimiser les risques de tensions communautaires, la prévention et la gestion des conflits communautaires et intercommunautaires, la poursuite de la réconciliation de façon générale », soutient-elle.

Selon la ministre déléguée chargée du budget, Fatoumata Bako/Traoré, le coût global de ce plan s’élève à 7 673 milliards de FCFA avec notamment 40,3% de financements sur ressources propres et 38,8% via des sources extérieures. Le besoin de financement est estimé à 29, 7% du coût total et sera couvert avec l’accompagnement du secteur privé et des partenaires au développement, selon la ministre. Dans ce sens, le gouvernement prévoit d’actionner les différents leviers de financements comme la poursuite de la numérisation des prestations de recouvrement, l’élargissement de l’assiette fiscale, le renforcement de la lutte contre l’incivisme fiscal et la fraude, etc.

Selon la ministre déléguée chargée du budget, les différentes actions de ce plan sont réparties entre les différents ministères et les collectivités territoriales qui les mettent en œuvre en partie avec l’appui des partenaires au développement, qu’ils soient institutionnels ou privés.

Dr Ousmane Bougouma, président de l’ALT a présidé la séance du jour

La présentation du plan d’action pour la stabilisation et le développement a été suivie de nombreuses questions et de commentaires des différents groupes parlementaires, visant l’amélioration dudit plan. Des questions portant entre autres sur la défense et la sécurité, la sécurisation des zones frontalières, le budget alloué au secteur de la justice, la réinsertion sociale des détenus, l’équipement et la formation des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), la résolution du problème des zones d’habitats spontanés, le complexe des pupilles de la nation, la santé mentale et le genre, etc.

Tout en rappelant que la plus grande priorité du gouvernement est la sécurisation du territoire national, la ministre déléguée en charge du budget, représentant le Premier ministre, dans ses réponses, a rassuré que les autres secteurs ne seront pas en reste.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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