Actualités :: Laurent Bado : "Le système éducatif burkinabè est nul"

Sur invitation du Syndicat national des travailleurs de l’éducation
de base (SYNATEB), section du Sanguié, le député Laurent
Bado président du PAREN, était à Réo le vendredi 28 mai
dernier pour une conférence sur "l’avenir du système éducatif
burkinabè". Cette activité rentrait dans le cadre des journées
syndicales de cette structure. A la fin de la conférence, nous
avons échangé avec M. Bado sur sa communication.

"Le Pays" : Vous venez d’animer une conférence sur l’avenir du
système éducatif au Burkina Faso. Est-ce qu’on peut savoir en
substance ce qui a été dit pendant cette communication ?

Laurent Bado : En quelques mots, le système éducatif
burkinabè est nul. C’est un facteur du développement du sous
développement. Sachez qu’après 44 ans, nous ne sommes
mêmes pas à la moitié de la scolarisation de nos enfants. Nous
n’avons pas encore 50% de nos enfants qui sont scolarisés.
Quelles sont les conséquences ? C’est le chômage, les
déperditions, les déchets.

Sachez que sur 100 gosses arrivés
au CM2, si je prends la rentrée scolaire 2002-2003, il n’y a que
13 qui sont parvenus au secondaire. Et dans la même année,
sur 100 qui sont partis en classe de terminal, il n’y a que 1,47%
qui est entré à l’université. Il faut reconnaître que notre système
éducatif n’est pas performant. C’est ce que je tenais à dire aux
enseignants.

Quelles en sont les causes ?

Il y a d’abord la baisse de la qualité de l’enseignement.
Comment voulez-vous parler d’un bon système éducatif
lorsqu’on voit par exemple le maître qui est là avec 75 et même
parfois 100 élèves. Comment voulez-vous avoir un bon système
éducatif lorsque le personnel enseignant est mal géré ? D’abord
il y a le statut social de l’enseignant. De mon temps, un maître
était plus important que le commandant de Cercle.

Aujourd’hui
un maître, c’est un paria. Il travaille dans la misère. Et avec ça on
lui conteste toute autorité. C’est cette bêtise qui me fait rire
aujourd’hui. Moi je suis un père de famille ; est-ce qu’il ne
m’arrive pas de frapper mon enfant ? Je confie mon enfant au
maître et je lui dis de ne pas toucher à l’enfant, mais l’enfant va
s’amuser avec l’école ! Il croirait qu’il n’y a rien dedans. Je n’ai
pas dit que le maître va passer le temps à déverser ses colères
sur l’enfant. Mais il y a des punitions qui sont normales.

Aujourd’hui dès que le maître corrige un enfant, tout de suite
c’est la police, c’est la gendarmerie. Et vous vous étonnez qu’il y
a baisse de la qualité de l’enseignement ? Quand l’OBU sera au
pouvoir et c’est dans un an, on remet la correction et le maître
sera respecté. Il n’y aura pas de Monsieur ou de Dame qui
viendra insulter le maître ou le professeur à cause de son
enfant. Qu’ils aillent à l’école européenne, pas à l’école
africaine. Il faut qu’on corrige l’enfant. Je suis venu donc dire aux
enseignants que l’école est foutu mais qu’il y a de l’espoir.

Si dans un an l’OBU est au pouvoir, quels aspects du système
éducatif va-t-elle corriger ?

Il y a beaucoup d’ennemis de l’OBU. Mais comme la vérité a
toujours triomphé du mensonge, on va parvenir au pouvoir. Et
dans pas très longtemps. L’année prochaine même. Nous
avons un système éducatif à nous. On ne cherche pas le pouvoir
avec les mains vides. La politique, a dit un professeur, "ce sont
les idées". On n’est pas des gens qui ne voient que le naam
(NDLR : le pouvoir), la jouissance du pouvoir, les privilèges du
pouvoir. Nous, nous avons un système éducatif. Ce serait trop
long à vous expliquer ici. Ce que nous attendons, c’est arriver à
scolariser 100% de nos enfants et sans les déperditions, les
déchets et sans le chômage.

Quel commentaire faites-vous du choix du chef de file de
l’opposition ?

Ecoutez, moi je suis pour la vérité. Au début, c’est Hermann
Yaméogo qu’on devrait nommer. Pourquoi le pouvoir a mis du
temps pour le faire ? On a tout fait, mais on n’a pas nommé
Hermann. Mais à la dernière minute, paf’. C’est Gilbert. Alors ça,
c’est amoral et immoral. Le gouvernement a jonglé, le pouvoir a
jonglé et c’est ça qui n’est pas bon.

Propos recueillis par Noraggo Paul HIRY
Le Pays

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