Actualités :: Femmes en politique : L’opinion du député Mahama Sawadogo

Dans un écrit qu’il nous a fait parvenir, le député Mahama Sawadogo donne sa compréhension sur la représentation politique et la représentativité des femmes, s’interroge sur les solutions actuellement préconisées et esquisse les siennes.

On entend par représentation politique, le fait que des personnes soient choisies ou déléguées pour en représenter d’autres et prendre légitimement des décisions en leur nom. Le mécanisme électif assure la représentation légitime en démocratie représentative. Quant à la représentativité, c’est le degré de similitude entre les représentants et ceux qu’ils représentent, ressemblance sociale, économique, physique (race, sexe).

La conciliation de la représentation politique et de la représentativité est une des problématiques de la démocratie. La réponse la plus pertinente proposée jusque-là par les penseurs politiques, est l’institution d’une chambre haute et d’une chambre basse vouées, l’une à représenter la multiplicité des intérêts (les opinions des groupes) et l’autre, l’opinion des individus et non des groupes. La chambre devant représenter la multitude des intérêts (dénommée en général chambre haute) devrait être en principe évolutive dans sa composition et ceci en fonction du contexte historique et politique de la société. Par exemple dans un contexte donné, la nécessité pourrait être de mettre l’accent sur la représentativité des collectivités territoriales, ou celle des couches sociales ou encore celle des sexes etc.... Au moment où s’achève le forum sur la "participation et représentation équitable des femmes en politique (dans les sphères de décision)”, dont l’une des principales conclusions est l’adoption d’un système de quota, il nous paraît essentiel de rappeler l’institution des deux chambres comme réponse possible à cette préoccupation.

Effectivement, une deuxième chambre législative prenant en compte les opinions des groupes et non celle des individus comme c’est le cas de l’Assemblée nationale, pourrait résoudre cette question qui ne se pose qu’au niveau Législatif. En effet, au niveau de l’Exécutif le terme représentation n’est pas approprié et la participation des femmes dans les instances et organes de l’Exécutif ne saurait être assimilée à leur représentation, mais plutôt leur présence.

La résolution de la question de la représentativité des femmes par le biais de l’Assemblée nationale actuelle videra celle-ci de sa vocation qui est de représenter l’opinion des individus et non celle des groupes. C’est dire que l’instauration des quotas n’induira pas simplement une transformation quantitative du parlement actuel à travers la physionomie de sa composition, elle entraînera aussi un changement de sa nature.

En conclusion de la présente réflexion, on peut observer que la résolution des questions de la représentativité et de la présence des femmes dans les sphères de décision requiert naturellement une très grande volonté politique (volontarisme) de la part des décideurs. Mais l’expression de cette volonté est limitée par les contraintes inhérentes à la démocratie d’aujourd’hui qui est plutôt formelle et juridique que légale.

En effet, à l’Etat légal d’hier fondé sur la souveraineté de la loi a succédé l’Etat de droit d’aujourd’hui fondé que la souveraineté de la Constitution. Hier la loi pouvait tout faire, sauf "transformer un homme en une femme", aujourd’hui la loi est constamment encadrée et surveillée par la Constitution.

Mahama SAWADOGO
Député

Sidwaya

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