- Me Bénéwendé Stanislas Sankara
Après les élections municipales, l’heure est au bilan dans les états-majors des partis politiques. A l’Union pour la renaissance / Mouvement sankariste (UNIR/MS), avec 160 conseillers, la moisson est satisfaisante, selon son président, Me Bénéwendé Sankara qui estime par ailleurs que son parti est en pleine ascension dans l’opposition.
"Le Pays" : Quel est le point que vous pouvez faire au niveau de l’UNIR/MS après les municipales ?
Me Bénéwendé Sankara : A l’heure où je vous parle, nous continuons d’avoir des résultats et de ce fait, le bilan ne peut être que provisoire. L’UNIR/MS, à la date d’aujourd’hui (l’interview a été réalisée le mardi 26 avril dernier), a 160 conseillers répartis sur l’ensemble des provinces dans lesquelles nous avons présenté des candidats. Je précise que l’UNIR/MS a voulu expérimenter ces élections de proximité et nous avons présenté des listes dans 67 communes urbaines et rurales avec 3212 candidats. Aujourd’hui, avec les résultats que nous avons, on peut être très satisfait et affirmer que l’UNIR/MS, au regard de ce que nous avons vu dans ce processus électoral, est un parti d’opposition en pleine ascension.
Est-ce que vous avez acquis des communes ?
Nous avons arraché la commune rurale de Yaho dans la Boucle du Mouhoun, précisément dans la province des Balé. Je crois qu’à l’UNIR/MS , nous avons vu cette commune et celle de Pouytenga. C’est de façon stratégique et je ne vous dirai pas pourquoi.
En tant que challenger direct du président Blaise Compaoré, à la présidentielle 2005, est-ce que ces résultats ne sont pas décevants ?
C’est vrai, le taux de réussite reste peut-être en deçà de ce que nous avons obtenu à la présidentielle 2005. Mais ce ne sont pas les mêmes types d’élections. Je crois que l’opinion ne le comprend pas. La preuve, c’est que Blaise Compaoré a eu autour de lui, une kyrielle de partis qui ont constitué la mouvance, et qui d’ailleurs aujourd’hui se déchirent comme des chiffonniers. Nous, nous n’avons pas eu autant d’alliés mais nous l’avons affronté en tant que mouvement sankariste.
Aujourd’hui, nous ne nous sommes pas présentés dans toutes les communes du Burkina.
Nous avons choisi à peine les 1/5 et nous avons au moins 160 conseillers. Et si l’on était présent dans tous les départements ? Mais ce n’était pas notre objectif stratégique au plan politique. C’était un test pour voir la réactivité, les réflexes de nos militants à la base. Vous savez que l’UNIR/MS a demandé dans une directive aux structures décentralisées du parti d’en faire leur seule et unique affaire. Au niveau de la direction nationale du parti, nous avons joué le rôle de superviseur pour voir au finish ce qu’on gagne.
Ce qui me rassure que l’UNIR/MS reste une force politique d’opposition en pleine ascension, c’est la façon dont nous avons récolté les sièges. Nous avons eu un peu partout dans les régions, des conseillers. Cela veut dire que le parti est réellement implanté sur l’ensemble du territoire burkinabè. Nous avons aussi dit que nous voulons des conseillers de qualité dans les conseils municipaux, pour défendre notre programme.
Et si d’aventure, on avait une commune, ce serait une commune expérimentale pour l’UNIR/MS. Et bien, Dieu nous a aidé, avec celle de Yaho que j’ai eu l’occasion et le privilège de visiter pendant la campagne. Et nous verrons ce que le conseiller Tuina Zoungkaté pourra faire avec cette population de Yaho.
Propos recueillis par D. Parfait SILGA
Le Pays
