Actualités :: Retour sur la tribune d’Issaka Sourwèma Naaba Boalga sur le « Procès des (...)

El Hadj Harouna Baga revient à travers les lignes qui suivent sur la tribune publiée au mois de février 2024 par Issaka Sourwèma (Naaba Boalga). Cette tribune, en plus de rappeler ce que les Européens ont fait subir à nos ancêtres à travers l’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme attirait l’attention sur ce que les Orientaux ont réservé et font subir aux Subsahariens. Pour El Hadj Harouna Baga, certains leaders religieux musulmans devraient avoir le courage de dénoncer le traitement réservé aux Subsahariens par certains pays arabes, comme ils aiment à le faire contre l’Occident.

Les journaux en ligne Lefaso.net et Zoodomail.com ont posté dans leurs éditions du 17 février 2024 une tribune intitulée « Procès des atrocités de l’Occident chrétien envers l’Afrique subsaharienne : quid des cruautés arabo-musulmanes et intra-subsahariennes ? » Signée d’Issaka Sourwèma dit Dawelg Naaba Boalga, elle est le fruit de connaissances historiques et anthropologiques qui apportent des éléments permettant de rappeler ce que les Européens ont fait subir à nos ancêtres à travers l’esclavage, la colonisation et le néocolonialisme d’une part et d’autre part d’éclairer l’opinion publique et notamment les élites chrétiennes et musulmanes sur ce que les Orientaux ont réservé et font subir aux Subsahariens.

A cela, il faut ajouter l’esclavage, la servitude et la captivité dont se sont rendus coupables les Subsahariens eux-mêmes vis-à-vis d’autres Subsahariens. En tant que musulman, cela m’a fortement interpellé et je pensais qu’il en serait autant pour de nombreux autres disciples de l’Islam. Hélas, non !

Lire aussi : Procès des atrocités de l’Occident chrétien envers l’Afrique subsaharienne : Quid des cruautés arabo-musulmanes et intra-subsahariennes ?

De mon point de vue et en tant que descendant des Yarsé qui ont emmené l’Islam en pays moaga, cette tribune tombe à pic car le silence affiché par les intellectuels et les érudits musulmans sur les esclavages oriental et subsaharien peut laisser croire à certaines parties de l’opinion que ce sont uniquement les Européens qui ont pratiqué l’esclavage alors que non seulement ils ont commencé à s’y livrer bien plus tard mais ils auraient fait moins de victimes que les deux autres catégories d’esclavagistes.

Or, jusqu’à nos jours, l’esclavage est un phénomène courant dans les pays arabes et il se dégage parfois l’impression que les monarchies arabes encouragent cela. Pire, les Subsahariens ne sont pas, dans les faits, autorisés à faire la cour aux femmes arabes même si c’est dans la perspective de les épouser. On a donc beau condamner l’Occident et particulièrement la France, les brassages volontaires intercommunautaires et interreligieux y sont bien courants.

C’est dire qu’il faut faire la différence entre la religion et la culture. Autant, la religion musulmane observe en droit l’égalité des croyants et donc, théoriquement, la possibilité des fidèles de se marier entre eux quelles que soient leur couleur de peau, leur origine géographique et leurs traditions, autant, en fait, il y a une discrimination effarante qui frappe les étrangers en général et les Subsahariens en particulier.

Etant allé plusieurs fois à La Mecque et ayant eu l’occasion de voyager dans d’autres pays arabes, j’ai vécu beaucoup de situations offensantes à cause du fait que je suis un Subsaharien ; de même, j’ai été témoin de ce que d’autres Subsahariens ont vécu.

Ce que j’appelle de tous mes vœux, c’est que les dignitaires musulmans subsahariens trouvent les voies et moyens nécessaires pour faire comprendre à leurs frères en Islam arabes que la religion que nous pratiquons est une religion, de concorde, de communion et de fraternité qui traite les membres de la Umaa de façon égalitaire ou au moins de manière équitable. En même temps, il faut mettre fin aux critiques acerbes de certains leaders religieux musulmans contre l’Occident alors nos frères en Islam arabes font pire contre nous ; sans que nous ayons le courage de dénoncer cela.

El Hadj Harouna BAGA

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