Actualités :: Burkina/Gouvernance : Les ministres évalués, mais qu’en est-il du capitaine du (...)

Le chef du gouvernement a évalué ses ministres (11 au 14 août 2023), d’où il ressort que les taux de réalisation en ce qui concerne leur contrat d’objectifs vont de 30 à 62%. En attendant de savoir davantage comment le Premier ministre et le président vont utiliser les indicateurs de l’évaluation, le secrétaire général de la Primature a expliqué que l’instance a permis aux ministres d’exposer leurs difficultés … et au chef du gouvernement d’inviter ses ministres "à redoubler d’efforts", en mettant l’accent sur les investissements structurants ou les activités à fort potentiel impactant.

Une démarche de bon principe de gouvernance, et aussi de cohérence, pour s’assurer que les actions restent collées aux aspirations nationales. Si cela se conforme ainsi à la responsabilité politique de ceux qui les ont nommés et à l’esprit de la Constitution, la pertinence d’une telle démarche pousse à aller loin pour faire plus holistique, en se demandant qui est responsable de l’évaluation du capitaine du navire ? Ou bien doit-on comprendre que le système de lisibilité et de redevabilité aux fins de performance ne s’applique pas au chef lui-même ?

En situation normale, les élections constituent un système de contrôle, en plus des mécanismes faits de l’opposition politique et de l’action de la société civile. Hélas, aujourd’hui, ces entités d’opposition factuelle, sont mises entre parenthèses et jetées en pâture, orientant ainsi vers la pensée unique. Sauf que là également, rien n’est parvenu à convaincre qu’on améliore la situation en contraignant tout le monde à applaudir systématiquement que lorsqu’il y a choc d’idées.

Autrement, transformer toute la société en applaudimètre et en officines d’éloges n’efface pas la réalité. L’évaluation que vient de faire le Premier ministre, assortie surtout d’orientations, est tellement utile qu’elle devrait pouvoir s’étendre au président de la Transition lui-même. Et ce, par des mécanismes tels que la mise en place d’un pool de suivi des actions, la convocation séquentielle des assises qui ont adopté la Charte ,… ou encore l’instauration par le président lui-même de parution-bilan d’étape, avec pour repères, les missions cardinales assignées à la Transition.

Ça y va de l’intérêt de tous, à commencer par ceux-là qui dirigent. Ce sera à leur mérite qu’on évalue ; cela permet de continuer sereinement sur les acquis, rectifier les insuffisances et mobiliser davantage grâce à la lisibilité qu’une telle démarche offre. Le regard des seuls soutiens, pour ne pas dire laudateurs pour nombreux, n’est bénéfique pour personne, même pas pour ceux qui font dans la politique de l’autruche. D’ailleurs, les événements de ces dernières années ont, à suffisance, montré qu’autant certains ont la facilité dans l’accompagnement, autant ils ne se gênent de se replacer rapidement sur les starting-blocks pour se payer une virginité pour les maîtres du moment, et même charger, s’il le faut, ceux qu’ils ont, « avec la dernière énergie », encensé hier. Et c’est sans vergogne, hein !

Le président a ‘’accepté’’ de prêter serment devant le Conseil constitutionnel (avec tout ce que cela a comme implications), ce qui est de son mérite également, au-delà des entorses institutionnelles. Il ne faut donc pas faire dans la reculade, il faut poursuivre dans la clarté, exposer les acquis comme les insuffisances. Cela facilite la mobilisation des Burkinabè et leur accompagnement. Ce n’est donc pas une faiblesse d’avoir de tels mécanismes d’accompagnement à la gouvernance.

L’ambassadeur Mousbila Sankara résumait bien l’esprit, il y a quelques jours, dans une interview sur la situation nationale : « Le président de la transition doit en ce moment avoir une communication claire. Il avait donné des délais, mais la réalité est là, la situation semble plus difficile qu’il ne le croyait. Si j’étais à la place du capitaine Ibrahim Traoré, je reviendrais sur les ondes, dans les médias et j’expliquerais au peuple que je tiens toujours à mon engagement. Et seulement, je pensais qu’on allait pouvoir faire ceci ou cela dans tel timing, mais la réalité s’est avérée plus coriace. Il n’y a pas de honte à cela ».

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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