Actualités :: Décès de Boukary Kaboré "Le Lion" : « Il montrait à tous qu’un lion, même (...)

« Il montrait à tous qu’un lion, même ensanglanté, est toujours rugissant ». C’est ce que l’on peut retenir du témoignage de Marcel Ouédraogo concernant Boukary Kaboré dit "Le Lion", décédé dans la nuit du 12 au 13 mai 2023. Dans ce témoignage publié sur la page Facebook d’"Archives Burkina" ce samedi 13 mai 202, M. Ouédraogo revient sur certains faits qui ont marqué l’histoire du disparu. Lisez son témoignage ci-dessous.

« Il aurait eu 73 ans le 22 mai 2023. Mais la faucheuse est passée par là et il a passé l’arme à gauche dans la nuit du 12 au 13 mai 2023 aux environs de 01h30 au CHU Yalgado Ouédraogo.

Pour un soldat, il en était vraiment un, ayant fait ses armes à l’École militaire préparatoire africaine (EMPA), l’ancêtre du Prytanée militaire du Kadiogo (PMK), tenez-vous bien, dès la classe de CE1.

Puis, admis au baccalauréat en 1973 et à l’École militaire de santé de Dakar (Sénégal) avec le col Boéma Ouédraogo, il opte pour des études de sport à cause de la durée qu’imposent les études de médecine (7 ans) et est inscrit à l’Institut national de la jeunesse et des sports de Yaoundé (Cameroun) d’où il sort avec le diplôme de professeur certifié d’éducation physique et sportive (EPS) en 1977.

Il intègre l’armée avec le grade de sous-lieutenant et sert respectivement à Bobo Dioulasso, au Groupement d’instruction des forces armées (GIFA), puis au Centre d’instruction des troupes aéroportées (CITAP) avec un certain lieutenant Blaise Compaoré avec qui il allait danser le tango et la rumba.

Pour le capitaine Thomas Sankara, leur rencontre se fait au PMK lorsque ce dernier intègre l’école en 1966 en classe de seconde.

À la faveur de la révolution d’août 1984 née du foisonnement d’idées progressistes et révolutionnaires enseignées par leur enseignant d’histoire-géographie Adama Touré, Boukary Kaboré prendra le sobriquet "Le Lion" lorsqu’il devient le commandant du Bataillon d’intervention aéroporté (BIA) nouvellement créé à Koudougou.

Lorsqu’il était commandant du BIA, il était rare d’entendre parler de vol à Koudougou pour une ville qui était réputée pour sa très très forte criminalité.

Lorsqu’intervient le 15 Octobre 1987 avec l’assassinat du président Thomas Sankara, "Le Lion" marqua son désaccord avec le nouveau régime et dût s’exiler pendant de nombreuses années au Ghana, puis revint à la faveur de l’ouverture démocratique et créa son parti politique, le Parti pour l’unité nationale et le développement (PUND).

Même si durant toutes les législatures et mandatures présidentielles de la 4ème République "Le Lion" n’obtient aucun suffrage, il marqua de sa voix rugissante le pouvoir de président Blaise Compaoré.

Dernièrement très affaibli par la maladie (je me souviens de sa dernière interview avec Zida Aboubacar Sidnaaba de Savane TV le 12 avril 2023), il montrait à tous qu’un lion, même ensanglanté, est toujours rugissant.

Ce qui a animé "Le Lion" durant toutes ces années, c’est sa combativité, son intégrité, sa soif de voir un nouveau Burkina.

Comme celui qu’avait laissé l’autre capitaine.

Dors en paix dans le carré céleste où se tient tous les rapports.

Salut l’ancien ».

Marcel Ouédraogo
Source : Archive Burkina

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