« Travail domestique féminin à Ouagadougou (Burkina Faso) : Pratiques, représentations sociales et rentabilité sociale ». C’est le sujet sur lequel Touwendé Minoungou/Bamogo a mené ses travaux de recherche pour sa thèse de doctorat en sociologie à l’université Joseph Ki-Zerbo qu’elle a soutenu ce mardi 25 avril 2023 à Ouagadougou, dans ladite université. Le travail a été sanctionné d’une mention très honorable.
Au cours de ses travaux de recherche qui ont duré trois ans et plus de six mois de collecte de données sur le terrain, l’impétrante s’est donné comme tâche d’analyser les contours, les enjeux, et la rentabilité sociale du travail domestique féminin à Ouagadougou. Pendant plus de quatre heures, elle a défendu sa thèse devant un jury présidé par l’ancien ministre de l’enseignement supérieur, Pr Alkassoum Maïga. Touwendé Minoungou/Bamogo a été encadrée dans sa recherche par la doyenne du département de sociologie, la Pre Fatoumata Badini/Kinda et C. Valérie Rouamba/Ouédraogo.
Dans ses travaux de recherches, il est ressorti que le travail domestique féminin à Ouagadougou est exercé dans des conditions précaires avec des textes législatifs qui peinent à être appliqués. L’autre point marquant de ce travail, c’est qu’il est dévalorisant et tire ses racines dans les représentations sociales, mais aussi dans les motifs qui suscitent à son enrôlement.
- Touwendé Minoungou/Bamogo, désormais docteure en sociologie, option genre et développement, avec la mention très honorable
Ainsi, la thèse défendue dans ce travail par l’impétrante, c’est la valorisation et la revalorisation du travail domestique féminin au Burkina Faso. Car, selon elle, ce travail domestique a une utilité sociale dans la mesure où il permet l’accès et le maintien des femmes sur le marché de l’emploi. La chercheuse précise aussi que ce travail participe à la réduction de la pauvreté des femmes et de la pauvreté intergénérationnelle. « Cela s’explique, par le fait qu’à travers ce travail, elles financent les études de leurs enfants, mais aussi participent aux projets familiaux », a-t-elle souligné.
A ceux-ci s’ajoute le fait qu’il participe à la force active de travail et entretient les futures forces de travail et que l’on peut dire que l’avenir de la société burkinabè repose en partie sur les épaules de ces travailleuses domestiques.
- Le Pr Alkassoum Maïga, ancien ministre de l’enseignement supérieur et président du jury.
A la suite de sa présentation et après des débats, les membres du jury ont reconnu à l’unanimité la valeur du document, mais aussi la valeur humaine de l’impétrante elle-même. Ils ont en outre reconnu la qualité des données collectées sur le terrain, celle de l’analyse sociologique et l’originalité du thème. Et pour le président du jury, le Pr Alkassoum Maïga, Touwendé Bamogo a touché une thématique originale et d’actualité parce qu’elle interpelle chacun par rapport aux vécu des femmes domestiques et surtout par rapport au cadre de ceux qui s’occupent des plus fragiles, qui sont nos enfants.
« Et c’est pourquoi, il faut qu’elles soient dans les conditions pour accomplir au mieux le travail pour lequel elles sont sollicitées et nous avons en tant qu’humain obligation de les traiter en humain, parce qu’effectivement, non seulement, notre survie et notre santé dépendent de leurs activités, mais aussi la vie et le cadre de vie de nos enfants dépendent également de leurs activités », a-t-il laissé entendre, tout en indiquant que c’est une œuvre utile et d’intérêt national.
Le jury l’a déclarée docteure en sociologie, option genre et développement, avec la mention très honorable.
Yvette Zongo
Lefaso.net
