Actualités :: Corruption dans la justice : Au-delà du fait avéré
Boureima Badini, ministre de la Justice

Depuis l’entame de notre processus démocratique à l’aube de la décennie 90, la corruption de la magistrature revient de façon récurrente dans les conversations. Au-delà d’un fait avéré, il y a lieu de s’appesantir sur les actions menées pour éradiquer un fléau qui menace tout l’édifice démocratique si tant est qu’une bonne justice en est la pierre d’angle.

Disons-le sans fioritures, la magistrature n’étant pas un corps étranger à la société, elle ne saurait échapper aux tares de celle-ci. Bien sûr du fait de la « sensibilité » de la justice et de son importance pour la démocratie, sa corruption supposée ou réelle ne peut qu’entraîner des gorges chaudes qui en définitive traduisent la peur des citoyens face aux conséquences d’un Etat de non-droit. Une peur légitime que celle-là qui ouvre la porte à toutes les dérives et injustices d’un passé récent.

Pour autant, il n’y a pas lieu d’en faire un épouvantail comme certains sous nos cieux, qui sous le couvert d’une justice « équitable pour tous », ne font que défendre leur « champ de cacao et de café », disait Tibo NANA, la paix sociale dut-elle en souffrir. A ce jeu, les magistrats sont suspectés de collusion avec le pouvoir politique dans certains dossiers, dans le but de les « étouffer ». En retour, il faut « mettre la pression » pour amener la justice à dire le droit.

L’affaire Norbert ZONGO est à ce niveau l’illustration de ce jeu malsain qui consiste à couvrir d’opprobre la magistrature burkinabè. Une affaire dans laquelle personne (nous disons bien personne) n’a pu apporter un soupçon de preuve quant à la culpabilité de qui que ce soit et qui pourtant sert à prendre en otage la République par moments. Faut-il le rappeler, en droit, les suppositions ne veulent aucunement dire des conclusions et on ne saurait s’y fonder pour juger quelqu’un. Surtout lorsque les auteurs de ces suppositions se rétractent devant le juge d’instruction s’ils n’émettent pas tout simplement des thèses contraires en sa présence.

Un peu plus de sérénité ferait le plus grand bien à ce dossier, et on peut comprendre le procureur général Abdoulaye BARRY lorsqu’il affirmait, il y a peu, que la justice ne se laisserait plus « intimider ». C’est dire que si la corruption existe au sein de l’appareil judiciaire et est combattue avec force par la chancellerie, le « boucan » de certaines personnes a un tout autre but.

A l’instar des autres corps sociaux, la justice burkinabè effectue progressivement sa mue et, au regard des nombreux acquis, il y a lieu de l’encourager plutôt que de la vilipender.

Par Alpha YAYA
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