L’effet Pygmalion désigne les bienfaits de la pensée positive sur autrui ou encore l’amélioration des performances d’un individu lorsque son entourage croit en lui)[1]. L’effet contraire appelé effet Golem, traduit la réalisation des croyances négatives sur l’autre ; l’individu voit ses performances détériorées par l’opinion négative exprimée par son entourage [1].
Ces effets traduisent l’ambivalence de la perception comme force constructrice ou force destructrice du cours de la vie, de la société et donc de nos entreprises.
A propos de l’entreprise, autant il est incontestable que son essor dépend d’un capital financier garantissant les ressources humaines et matériels, il tout aussi important que pour pérenniser le cycle de la production financière, on a besoin d’un capital immatériel caractérisé par le management par l’exemple, la relation de confiance, la perception positive envers tous les collaborateurs…
Cet article rappelle comment l’effet pygmalion est un élément central du cercle vertueux de la réussite en entreprise.
La foi soulève les montagnes !
L’effet pygmalion tient des constatations expérimentales de Lenore Jacobson et Robert Rosenthal dans les années 60.
Les deux chercheurs ont fait un test de QI (Quotient Intellectuel) aux élèves d’une école primaire en ne révélant que les résultats de quelques-uns aux professeurs , en leurs laissant croire qu’ils sont les plus performants.
Au bout d’une année, en retestant les mêmes élèves, ils notèrent que ceux annoncés comme plus performants avaient fait plus de progrès que les autres. La portée de cette expérience, est que les chercheurs ont créé chez ces professeurs une croyance qu’ils ont inconsciemment travaillé à confirmer, à concrétiser(Cf figure 1).
L’effet Pygmalion est donc l’influence que peut avoir :
Les présuppositions d’un professeur ou un mentor sur les parcours scolaires d’un (ou plusieurs) de ses élèves.
Les présuppositions d’un Manager ou d’un mentor sur les carrières professionnelles d’un (ou plusieurs) de ses employés. Quand un Manager croit et a confiance en son équipe, elle devient performante et donne de bons résultats d’où l’importance de la relation de confiance.
Quand un professeur attend d’un élève qu’il soit bon, il deviendrait meilleur, quand il attend de lui qu’il soit médiocre, il deviendra probablement mauvais.
Dans le cas de l’entreprise, un technicien senior qui a accédé à un poste de manager garde toute son expertise en restant proche de l’ouvrage et en se mettant à jour des avancées technologiques. L’attitude du manager influence donc chaque membre de son équipe dont le comportement en retour donne raison au manager.
En pareille circonstance, l’équipe acquiert ou développe la caractéristique attendue par le manager.
Mais, si par peur d’insatisfactions quelconques du niveau de technicité de son équipe qu’il encadre, il mésestime ses collaborateurs, les considérant comme des juniors inexpérimentés, leur niant toute capaciter d’initiative heureuse ou d’autonomie en voulant avoir le dernier mot sur tout, il inhibe l’énergie créatrice de l’entreprise.
Au résultat, l’équipe malgré ses membres à forts potentiels, sera en pilotage automatique, amorphe, incapable d’initiatives par manque criard de confiance et d’estime de soi. Ce type de management autocentré crée une dépendance dangereuse pour l’entreprise dont il limite les perspectives. Car dans le milieu éducatif, nous avons bien souvent été influencés par les attentes des autres, et nos expériences personnelles le prouvent.
J’ai toujours eu un complexe à m’exprimer en anglais, parce que mon professeur d’anglais d’alors, m’avait dit que je n’avais pas les atouts de ma sœur pour les langues. En revanche parce que mon professeur de Physique m’avait dit que j’avais du talent pour les matières scientifiques, j’ai choisi cette voie, sont des exemples s’appliquant à nos trajectoires de vies.
Pour que nos comportements et nos décisions soient favorables à nos propres objectifs et à ceux des autres, nous avons la responsabilité de confronter notre identité, notre authenticité à l’autre, débarrassé des préjugés et croyances néfastes. Ce sont à ces seules conditions, que l’heureuse surprise est une opportunité qu’il nous plaira de saisir !
En définitive, l’effet Pygmalion est un levier pour atteindre ses objectifs, avoir une meilleure image de soi-même, croire en ses capacités et faire croire aux autres en leurs capacités. Il crée un cercle vertueux de comportements positifs et bienveillants envers autrui, et avant tout, envers soi-même.
Le jugement que l’on porte sur une personne conditionne en grande partie son comportement. Il convient donc de prêter attention aux mots que l’on emploie et de savoir s’entourer, car nos pensées créent notre réalité.
Dr Bougouma Edith Christiane
Pharm.D, Ph.D. en Santé Publique et Microbiologie
(Certifiée en Management de Qualité - Santé- Hygiène
Sécurité -Environnement et Management Stratégique
Reference :
1. Effets Pygmalion et Golem : le management de confiance - OCM, https://www.observatoire-ocm.com/management/effets-pygmalion-golem/.
2. Les effets Golem & Pygmalion, http://www.comhom.com/AT/2203_AT288_Effet_Pygmalion.pdf)
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