:: Méthodologie participative en sélection variétale : La contribution les (...)

Introduction
Le secteur agricole est considéré comme moteur du développement économique et social au Burkina Faso. Il occupe environ 80% de la population active et contribue avec l’élevage pour plus de 40% du Produit Intérieur Brut (PIB), (MAHRH, 2007). Il est le secteur qui doit contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans le pays. Vu, l’importance de ce secteur pour l’économie nationale, il a été au premier plan, des réformes engagées depuis les années 1990.De nombreuses politiques agricoles ont été élaborées au fil des années afin de booster le développement de ce secteur. En effet, en allant du Programme d’Ajustement du Secteur Agricole(PASA) à la Stratégie de Croissance Accélérées pour le Développement Durable(SCADD) à travers le développement des filières les plus porteuses, le Burkina Faso ambitionne de réduire considérablement la pauvreté en milieu rurale.

Ainsi, la filière mil-sorgho, occupe une place de choix dans le secteur agricole car son marché participe aujourd’hui à l’augmentation des revenus des familles rurales. L’urbanisation croissante des villes du Burkina et la diversification des habitudes alimentaires suscitent une demande de plus en plus croissante de ces produits, et constituent des opportunités pour développer des activités comme les chaines de valeur qui sont une composante essentielle de la filière sorgho.

Ainsi, la semence, étant la matière première de la production agricole, sa qualité conditionne le succès de la chaine de production et de commercialisation des produits agricoles. Au Burkina Faso, les variétés locales de sorgho et de mil qui sont aujourd’hui encore les plus utilisées par les producteurs, sont bien adaptées à la diversité des systèmes traditionnels de culture et aux divers objets de production.

Cependant, dans le contexte de changements climatique et démographique et leurs effets corollaires tels que la grande variabilité interannuelle des pluies, la baisse de fertilité des sols, les producteurs évoquent des problèmes d’inadaptation des cycles qui sont devenus trop longs et la baisse de la productivité de ces variétés locales. Pour cela, les structures de recherche comme l’INERA ont mis au point plusieurs variétés améliorées de mil et de sorgho afin d’accroitre la production et d’augmenter les rendements.

En sélection participative pour le mil après la visite du champ. crédit photo, Sawadogo/Compaoré Eveline MFW

Mais nonobstant la disponibilité des semences améliorées pour les cultures principales, le taux d’adoption de ces variétés améliorées au niveau national reste très faible, estimée à 8,4% selon Compaoré et al., 2008 cité par OUEDRAOGO., 2014 le sorgho et le mil représentent 73,6% des superficies cultivées nationales et ont les taux de couverture de semences améliorées les plus faibles (évalués à 1,3 et 0,6% respectivement selon l’étude de Compaoré et al., ce faible taux d’adoption pourrait s’expliquer par le fait que les variétés améliorées ne répondent pas suffisamment aux critères des producteurs.

Il s’avère alors nécessaire de trouver des variétés améliorées non seulement adaptées aux conditions pédoclimatique locales avec de bons rendement mais aussi répondant également aux critères spécifiques des utilisateurs. L’objectif général recherché à travers cette étude est de fournir une feuille de route aux sélectionneurs afin qu’ils sachent dans les prochaines années les critères que doit avoir leurs variétés.

L’enquête a été réalisée dans six (6) localités réputées être grandes productrices de mil. En effet ; dans chaque localité nous avons réalisé un focus group composé de 12 à 15 producteurs. Au total six (6) focus group ont été réalisés afin de recueillir les préférences variétales des producteurs. L’échantillonnage pour les commerçants a été un échantillonnage systématique.

Ainsi dans les 33 grands marchés de la ville de Ouagadougou, nous avons procédé d’abord à une identification et à un recensement des commerçants qui vendent le mil, le sorgho et qui sont disponible. Et pour cela, 258 commerçants qui ont été retenus pour l’administration du questionnaire. L’échantillonnage au niveau des transformatrices quant à lui a consisté à la consultation de la base des données de l’union des transformateurs (trices) de Ouagadougou et nous avons fait les points de ces contacts.

Après ce travail minutieux nous avons retenu 189 transformatrices à qui nous avons administré notre questionnaire. L’objectif recherché également en interrogeant les producteurs est de savoir s’ils sont eux-mêmes satisfaits des types de variétés qu’ils produisent ! Si non quel peut être le meilleur profil variétal dont il souhaite avoir pour la production. Pour cela, notre enquête a été réalisée dans six (6) localités de six (6) régions du Burkina réputées êtres grande productrice de mil.

Résultats

A l’issue des entretiens et focus groupes réaliser, nous retenons que la production du mil est à la baisse (4/6 village témoignent cette baisse de la production du mil dans leur zone).

Graphe 2 : Définition des tendances des spéculations (mil, sorgho, arachide, niébé)
Plusieurs raisons expliquent la baisse de la production du mil par les producteurs :

- Pauvreté des sols
- Attaques telles que le mildiou, le charbon
- Le faible rentabilité fait que le mil n’est pas bien produit
- La pauvreté des sols. Comme il y a insuffisance de terre cultivable les producteurs cultivent chaque année sur les même superficie rendement les terres de plus en plus pauvre.

- Le striga est à l’origine de la baisse des rendements et de l’abandon.
- Les variétés produites ont un cycle long de 120 jours.
- Pas de bon fourrage
- Difficulté pour battre/décortiquer

Le graphique 13 ci-dessous présente la situation du profil du mil souhaité pour la production dans les différentes régions enquêtées.

Graphique 1 : profil variétal du mil souhaité par rapport aux localités enquêtées

Pour cette spéculation les critères dominants les plus recherchés au 1er plan par les producteurs sont les variétés cycle courts ayant une bonne qualité du tôt. Au second rang, une variété avec un bon fourrage et moins de son.

CONCLUSION

A travers cette étude il est ressorti que le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole, et que la production céréalière occupe une place très importante. Dans la présente étude nous nous somme intéressé à la chaine de valeur mil. D’une façon générale, il ressort que le taux d’adoption des nouvelles variétés mis au point par les structures de recherche reste faible.

Cette situation est dû d’une part à la méconnaissance des nouvelles variétés créée et d’autres part au fait que souvent ces nouvelles variétés nécessitent un coût et ne répondent pas aux préférences des principaux bénéficiaires que sont les producteurs, les commerçants et les transformatrices. Il est apparu alors opportun pour nous de déterminer les traits désirés par les différents acteurs de la chaine de valeur mil à travers l’approche sélection participative.

Les enquêtes réalisées auprès des producteurs, des commerçants et des transformatrices lors de cette étude ont révélé que les critères couleur et taille des graines sont des critères très important pour ces acteurs. Nous avons également remarqué que si le mil est moins produit, tel n’est pas le cas pour ce qui est de la commercialisation. Nous nous sommes rendu compte que le mil plus couteux sur la place du marché que le sorgho. Cela nous amène à nous interroger sur ce fait pour d’autres investigations futures.

Cette étude permet donc aux acteurs de s’exprimer et de contribuer directement au programme de sélection du mil au Burkina Faso. Il y’a des difficultés liées aux variables couleurs, goût, grosseur etc. qu’il faut stabiliser. Il convient donc de noter qu’au-delà de cette étude, le processus continue pour prendre en compte les analyses gustatives et organoleptique pour mettre à la disposition du programme mil des informations qui vont faire avancer le processus de sélection intégrant les besoins des acteurs.

Sawadogo/Compaore Eveline M.F.W. et Drabo Inoussa Chercheurs à Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles (INERA)/CNRST

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