:: Thèse de doctorat à l’université Pr Joseph Ki-Zerbo : Le « soumbala » passé au (...)

« Caractéristiques des souches de bacillus productrices des molécules bioactives isolées du soumbala ». C’est sous ce thème que Yérobossor Dabiré a soutenu sa thèse de doctorat, le mercredi, 8 décembre 2021 à Ouagadougou. C’était sous la houlette de Professeur Mamoudou Hama Dicko, à travers le Laboratoire de biochimie, biotechnologie, technologie alimentaire et nutrition (LABIOTAN). Le jury, qui était présidé par le Professeur Lamine Saïd Baba-Moussa de l’université d’Abomey-Calavi, Bénin, a, après délibération, accepté l’impétrant au rang de docteur avec la mention très honorable.

C’est le couronnement de six années de travaux, minutieusement menés par l’étudiant Yérobossor Dabiré, sous la direction de Professeur Mamoudou Hama Dicko. Le travail a été défendu à travers deux grandes étapes, à savoir la présentation du résumé de la thèse et ensuite la phase de réponses aux questions des membres du jury.

Ainsi, dans sa présentation, l’impétrant a justifié le choix du thème par le fait que les condiments alcalins ou d’assaisonnement, constituent une part importante dans la nutrition de la population. Le « soumbala » revêt un rôle socio-économique et culturel important au Burkina.

Dans sa démarche de dégager les meilleures souches pour la fermentation du néré (composante du soumbala), le doctorant a, de mars 2017 à juillet 2017, conduit des enquêtes à travers les villes de Gaoua (région du sud-ouest), Banfora (Cascades), Bobo-Dioulasso (Hauts-Bassins) et Ouagadougou (région du Centre). Ce sont 160 personnes qui ont été interrogées et 80 échantillons de « soumbala » collectés auprès de productrices.

Au sortir des analyses des laboratoires, ce sont 244 souches bactériales qui sont apparues. Quatre d’entre elles sont isolées et peuvent servir à une bonne fermentation du néré, dévoile M. Dabiré.

Il relève que le « soumbala » est réputé auprès des populations pour ses valeurs nutritives et pour une certaine opinion, il peut lutter contre l’hypertension, le diabète. « Mais ces résultats n’ont pas de preuves scientifiques. L’objectif est de pouvoir avoir donc ces preuves scientifiques, pour confirmer ou infirmer », explique-t-il.

L’étudiant Yérobossor Dabiré fait ressortir également qu’au Burkina, en 2013 par exemple, il y a eu 48 tonnes de « soumbala » qui ont été vendus, pour un chiffre d’affaires de plus de sept milliards de francs CFA.

C’est au regard de cet enjeu qu’il a jugé nécessaire d’apporter sa touche, en vue d’une amélioration de la qualité du produit, par son procédé technologique et les bonnes pratiques de production. Car, convaincu que bien cerné, le « soumbala » peut rivaliser avec certains bouillons importés. Il en veut pour preuve que le « riz au soumbala et/ou poulet au soumbala » sont très prisés par les populations.
L’observation générale étant que, relève-t-il, la production du « soumbala » reste traditionnelle, avec des pratiques contraires aux nouvelles exigences du consommateur.

L’exposé de l’étudiant a suscité de nombreuses réactions des membres du jury, allant des questions de compréhension, d’élucidation à des critiques relatives à des insuffisances de forme et de fond. Ce qui a, plus loin, permis à ces enseignants de faire des recommandations au candidat au doctorat.

Le directeur de thèse, Pr Mamoudou Hama Dicko, apprécie que le travail de l’étudiant permette ainsi de « caractériser les bactéries et de voir les bonnes bactéries que les productrices peuvent utiliser pour la fermentation du néré ». Ce qui conduira à produire un « soumbala » qui respecte les conditions d’hygiène et qui dispose de vertus nutritionnelles pour le consommateur.

A l’issue de ce long exercice, le jury a jugé Yérobossor Dabiré apte d’accéder au rang de docteur, avec la mention très honorable, accompagnée de félicitations.
Docteur Dabiré est ainsi le 14e duLABIOTAN du Professeur Dicko. Le nouvel admis dédie sa thèse aux productrices qui ont accepté s’ouvrir à lui, dans le cadre de ses recherches. Il se montre en outre reconnaissant à Pr Alfred Traoré, présenté comme initiateur principal de la thématique de l’étude.

O.H.L
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