Actualités :: Election Présidentielle : Un second tour pour sanctionner Blaise (...)

Des élections présidentielles se sont déroulées chez nos voisins (Mali, Ghana, Bénin, Niger, etc.) avec un second tour pour départager les deux principaux challengers. Pourquoi n’envisage-t-on pas la même situation au Burkina ? Cela pourrait reléver de l’utopie si l’on veut argumenter sur la possibilité d’un second tour compte tenu de la disproportionnalité des forces en présence sur le terrain.

Mais ce que l’on a remarqué jusque-là pour les grandes foules du candidat Compaoré ne permet pas de sous estimer les petites foules qui dans leur sommation sont peut-être répresentatives. A défaut de bousculer le candidat Compaoré pour un second tour, certains opposants feront des scores plus honorables que ceux du sondage de l’institution du Professeur Loada.

Blaise Compaoré ne veut pas d’un second tour
Le premier fait est que le pouvoir a oeuvré à détruire politiquement Me Hermann Yaméogo qui était présenté longtemps comme le principal challenger de Blaise Compaoré. Si Me Yaméogo arrivait à la présidentielle avec l’ADF/RDA d’antan, le jeu aurait été plus intéressant. Mais il a été dépouillé avec une force de frappe réduite qui ne lui a pas permis d’aller à la présidentielle. Pendant ce temps son destituteur, Me Gilbert Ouédraogo bat campagne aux côtés de Blaise Compaoré.

Pourtant l’ADF/RDA qui était la première force de l’opposition aurait pu engranger un score qui compliquerait davantage la tâche au candidat Compaoré. Le deuxième fait a consisté à donner de l’argent à deux opposants (Paré et Bado) qui aux yeux des Burkinabè étaient crédibles. Cette affaire qui a été finalement dévoilée au grand public, devrait entamer la crédibilité de ces présidentiables.

Mais cet objectif ne sera pas atteint parce que M. Bado semble être l’un des opposants les plus écoutés dans cette campagne. Par conséquent, son score pourrait surprendre plus d’un observateur. Le dernier fait est l’éxhibition des moyens dans cette campagne. Pourquoi le candidat Compaoré investit-il des milliards dans une élection sans enjeu ?

Le président Compaoré entend écraser tout sur son passage en dissuadant ses advervaires et les Burkinabè par ses moyens, sa machine électorale. Le candidat Compaoré et son parti connaissent la mentalité des Burkinabè. En effet, ils savent qu’un seul gadget et des promesses suffisent pour que des Burkinabè lui fassent confiance. Malgré le sondage qui donne une longueur confortable au candidat Compaoré, il faut reconnaître certains opposants fouinent aussi les localités du Burkina. Au soir du 13 novembre, ils seront nombreux les opposants qui contrediront sur le terrain ce sondage.

Un vote sanction en perspective

Si les Burkinabè tenaient au respect des règles démocratiques, ils devaient sanctionner le candidat Compaoré pour sa volonté farouche de rester au pouvoir après 18 ans de règne. De ce fait, le président Compaoré est en train d’installer un pouvoir à vie. C’est inadmissible que les Burkinabè veuillent donner des léçons de démocratie à Laurent Gbagbo, alors qu’ ils ont un président inamovible. Les Burkinabè devraient sanctionner le CDP pour ses comportements de parti unique (politisation de l’administration).

Les épris de justice devraient sanctionner le candidat Compaoré pour n’avoir pas donné une issue heureuse au dossier Norbert Zongo qui dure depuis sa reélection en 1998. Il l’a promis plusieurs fois, mais il n’a pas tenu parole. Aussi les Burkinabè s’étaient-ils rendu à l’évidence qu’il n’y aura pas de justice pour Norbert Zongo sous ce régime. Pourtant, il veut rebelotter pour cinq ans et même plus. Serait-il éxagéré de dire qu’il a le temps d’enterrer ce dossier ? Par conséquent, le 13 décembre 2005 quel engagement allons-nous prendre sur la tombe de Norbert Zongo ?

Sur un autre registre, les populations qui ont connu l’invasion acridienne et la famine pourront-elles comprendre qu’au moment de leur détresse le gouvernement attendait l’aide extérieure pour leur venir au secours et qu’aujourd’hui c’est en hélico que le candidat Compaoré vient les voir avec des tee-shirts, des casquettes, etc ? Les travailleurs dont les usines se meurent à Bobo-Dioulasso peuvent-ils entendre l’appel du candidat Compaoré quand il dit venir leur parler d’avenir ?

Les travailleurs du Burkina qui sont en lutte peuvent-ils admettre que le gouvernement leur demande de serrer la ceinture devant tout ce gaspillage dans la campagne électorale ? Peuvent-ils accepter que le gouvernement ne reçoive pas leurs responsables parce que préoccupés par la campagne électorale ?

Au total, le président sortant a beau avoir les moyens, il ne les utilise pas pour soigner les malades ou nourir les affamés ou augmenter les salaires des travailleurs, etc. L’argent de Blaise sert à corrompre ceux qu’il craint, à fabriquer des gadgets pour flatter ceux qui ne comprennent pas l’utilité de leur vote. Si les Burkinabè comprenaient assez de choses dans ce pays, il existe des raisons suffisantes pour sanctionner Blaise Compaoré et son régime.

De façon réaliste, ce qui n’a pas été fait en 18 ans est-il faisable en cinq ans ? Du moment où quelle que soit la volonté des gouvernants, ils ont un slogan qui leur est cher : « Notre pays n’a pas de ressources, l’Etat ne peut pas tout faire ». Dans sa campagne, le candidat Compaoré a promis de construire des Collèges d’enseignement général (CEG) dans plusieurs départements (pour ne pas dire tous).

La vérité est que ceux qui existent n’ont pas de professeurs. Aussi les écoles prévues dans le cadre du programme décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) sont-elles soit mal construites, soit inachévées, soit finies sur le papier. C’est cette routine qui marquera le prochain quinquennat de Blaise Compaoré.

Nabi Youssfou

L’Indépendant

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