Actualités :: Un bail de cinq ans pour Ibrahim Traoré : Voici venue l’heure de la vérité !

Ceci est une tribune de Pato Dondassé, président du Cadre de réflexion et d’action pour le développement durable (CREDD). Dans cette tribune, Pato Dondassé estime que « Le nouveau mandat de cinq ans, décidé lors des assises du 26 mai dernier sonne plutôt comme une ordonnance du peuple burkinabè au Président Traoré à poursuivre l’œuvre entamée, dans les mêmes proportions en termes de vision et d’engagement ».
Nous vous proposons l’intégralité de son opinion.

En décidant d’accorder un nouveau mandat de cinq (5) ans au Capitaine Ibrahim TRAORE, les burkinabè ont voulu envoyer un message clair à l’attention du Président lui-même, à tous les acteurs de la vie nationale, aux partenaires du Burkina Faso, et à l’ensemble de la communauté dite internationale. Ce message tient succinctement en ces termes : la grande majorité des burkinabè des villes et des campagnes croient en la sincérité de l’engagement et en la détermination du jeune capitaine à mener ce combat patriotique et historique auquel nous avons toujours été appelés, mais que nous avons malheureusement toujours procrastiné. Il s’agit du combat pour l’honneur, pour la dignité et l’autodétermination. Ibrahim TRAORE a, dans les proportions humaines certes, convaincu plus d’un quant à sa volonté ferme de changer de manière tranchée notre marche vers « la terre promise ».

Au-delà du mandat présidentiel, c’est un pacte national

Le nouveau mandat de cinq (5) ans, décidé lors des assises du 26 mai dernier sonne plutôt comme une ordonnance du peuple burkinabè au Président TRAORE à poursuivre l’œuvre entamée, dans les mêmes proportions en termes de vision et d’engagement. Ibrahim TRAORE a donc dans ses mains, le mandat des grands défis, le mandat de la preuve du mérite de la confiance d’une nation en quête de ses repères existentiels. Point besoin de dire donc au Capitaine TRAORE que l’échec est proscrit dans le vocable du pacte scellé le 26 mai 2024 à la salle de conférence de Ouaga 2000.

C’est en effet un pacte de confiance scellé entre le Président et le peuple burkinabè. Dans ce cas de figure, l’élément fondamental qu’est la confiance doit être la chose la mieux partagée et la mieux sacralisée par les parties. Pas question donc de trahir. Autant le peuple doit porter toujours son regard sur le flambeau tenu par le Capitaine commandant du navire, autant le capitaine Président doit garder le cap sur l’orientation convenue ensemble. Cette orientation, c’est le rêve de générations de burkinabè patriotes porté dans l’histoire de notre nation par des figures de proue telles que Boukary Koutou, Thomas Sankara, Norbert Zongo, etc. C’est ce rêve donc que Ibrahim TRAORE a bien voulu porter en vision au soir du 30 septembre 2022.

Un passage décisif de l’immatériel au matériel

Thomas SANKARA disait que « la lutte anti-impérialiste doit cesser d’être une vision de l’esprit pour se matérialiser dans notre vécu quotidien ».

Même si des actions offensives sont déjà engagées sur le théâtre des opérations, nous pouvons dire que les 20 mois écoulés sous la direction de Ibrahim TRAORE s’inscrivent globalement dans le chapitre des grandes préparations à l’action. La vision et les orientations sont désormais claires et consistent en :

  L’affirmation de notre attachement à la sacralité d’une indépendance totale et souveraine, à notre liberté de choisir, d’aller et de revenir, de refuser ou d’accepter. Bref, l’affirmation de notre dignité en tant que nation indépendante et souveraine ;

  La réorganisation profonde de notre armée, longtemps formatée dans la peau d’une armée de palais, et le renforcement de ses capacités opérationnelles par une capacitation conséquente en moyens humains, matériels et logistiques ;

  La redéfinition des priorités de développement économique et social avec des amorces d’actions concrètes déjà perceptibles au niveau des secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’administration et de l’éducation dans une moindre mesure, pour un développement véritablement humain et durable.
En si peu de temps, le Burkina Faso sous la houlette du Capitaine Ibrahim TRAORE a su donner le ton, tracer les sillions, allumer les lanternes d’une nouvelle ère. Les 5 années à venir ne nous laissent donc autre choix que de véritablement aller dans l’action et la concrétisation des ambitions affichées.

La guerre sera-t-elle soutenable au-delà du 1er juillet 2029 ?

La résilience monstre du peuple burkinabè face au terrorisme renvoie à l’image du paysan qui vide ses réserves pour les enfouir dans le sol, nourrissant l’espoir inconditionnel d’une régénérescence de stock à la fin de la saison. Qu’il pleuve ou qu’il neige, ces semences-là doivent forcément produire pour la vie de ce paysan. Ainsi, la confiance du peuple dans l’action du Capitaine TRAORE sous-tend l’espoir que le bout du tunnel n’est pas loin et que les jours sont comptés pour ces marchands de la désolation et de la terreur présents dans nos contrées depuis bientôt 10 ans. En effet, il faut reconnaitre que les conditions de vie des populations qui étaient déjà difficiles sont passées au pire par endroits sous l’effet conjugué de cette guerre et du Covid19 qui a décimé notre économie, le tout béni par une gouvernance du « mouta-mouta » i.e. du laisser-aller et de l’insouciance durant les trois dernières décennies.

Le Président Ibrahim TRAORE sait donc que le tout ne tient qu’à un fil et que cette situation deviendrait intenable au plan social et économique au-delà de 2029 si la donne ne change pas drastiquement sur le champ de la lutte contre l’hydre terroriste.

Que faire donc ?

Tout est possible à celui qui croit
Si nous croyons en nous-mêmes en tant que fils et filles d’une même nation, alors nous pourrons déplacer des montagnes. Sous la révolution d’août 83, le peuple burkinabè a pu immuniser plus de deux millions cinq cent mille (2.500.000) enfants contre la méningite, la rougeole et la fièvre jaune seulement en 15 jours ; réaliser plus de trente-cinq (35) kilomètres de chemin de fer en un an ; construire 32 barrages et retenues d’eau par an pour faire passer le volume d’eau stockée de 8 millions 700 000 tonnes de 1960 à 1983 soit 23 ans, à 302 millions 400 000 tonnes en seulement trois ans. Dans son discours bilan intitulé “Développement prêt-à-porter : Non ! Développement sur mesure : Oui” du 4 aout 1986, le Président Thomas Sankara disait que toutes ces réalisations ont été possibles grâce à la Confiance. La confiance de chaque burkinabè en lui-même, la confiance entre le peuple et ses dirigeants, la confiance au projet de société.

A chaque Burkinabè de prendre donc ses responsabilités devant l’histoire. Entre nos intérêts égoïstes et les intérêts de la nation, il n’y a qu’une seule option qui vaille. Nos éphémères silhouettes passeront, seule la nation demeure. Levons-nous comme un seul homme pour bâtir ensemble une nation forte et respectée, enviée de tous, pour nous-mêmes et pour la postérité. Il n’y a rien que nous ne sommes pas capables de réaliser en tant que nation. Tout dépend de notre capacité à nous surpasser et à regarder ensemble dans la même direction en tirant humblement leçons des graves erreurs sur le chemin de notre marche.

L’union et la mobilisation demeurent la seule option viable

Nous devons être conscients et réalistes à la fois que le Président TRAORE à lui seul n’y peut pas grand-chose, quels que soient sa bonne volonté et son engagement.

Au niveau de l’équipe gouvernementale, les ministres et leurs collaborateurs doivent prendre davantage conscience des grands enjeux du moment, en montrant un niveau d’exemplarité irréprochable à tous égards en tant que leaders stratégiques. Le gouvernement des cinq années à venir doit être résolument un gouvernement de combat de haute intensité, pour emprunter l’expression du Président TRAORE. Les ministres devront désormais accorder leurs audiences sur les chantiers et non dans les bureaux climatisés. L’évaluation de l’action gouvernementale doit être désormais solidaire du taux de présence des ministres sur le terrain de l’action et non sur la base des rapports produits dans des documents bien élaborés. Il doit être désormais exigé des ministres des supports vidéo de leur présence effective sur les différents chantiers de leurs départements ministériels.

Au niveau des masses populaires, il va falloir développer plus d’initiatives dans l’information et la sensibilisation, en vue de canaliser les énergies autant sur le plan de la lutte contre le terrorisme que dans la transformation profonde des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’élevage, l’entreprenariat, l’industrialisation, etc. Mieux les masses seront informées sur la vision, plus elles poseront des actes qui favorisent la réussite de la mission.

Seule une mobilisation en bloc derrière le leader pourra nous tirer d’affaires. Aucune marche en arrière ne nous sera salutaire. Le changement perpétuel du leadership n’apporte que le recul, le perpétuel recommencement, donc le KO. Plaçons l’intérêt supérieur de notre chère nation au-dessus de tout. Les projets ego pour ne pas dire égoïstes doivent céder en chacun de nous leur place au seul projet collectif. Si nous arrivons à faire de cela un acquis, le monde entier nous admirera, et tous ceux qui parient sur notre déchéance en ces moments difficiles nous chanteront très bientôt, toute honte bue. Il n’est rien qui nous est impossible ici-bas. Travaillons donc à nous surpasser pour la patrie, pour la postérité et pour la prospérité.

Attention aux loups déguisés en agneaux

Comme nous le disions plus haut, les cinq années à venir seront cruciales et déterminantes pour l’avenir de notre nation, au regard des sillions courageusement tracés pendant les 20 mois qui viennent de s’écouler. Cependant, impuissants face à la popularité de la dynamique en cours, des loups se déguiseront en agneaux. Nos ennemis seront dans les manteaux de nos meilleurs amis. Il nous appartient à tous de savoir démasquer les poisons bien emballés dans nos rangs tout en évitant de nous laisser distraire, si nous voulons assoir définitivement notre dynamique de façon irréversible. Développons donc une intelligence collective armée de vigilance infaillible, en restant convaincus que soudés nous sommes plus que conquérants. « L’union dans le troupeau oblige le lion à se coucher avec la faim » disait Thomas SANKARA.

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