Actualités :: Préservation de la nature : Le cri de cœur de Abdoul Karim Sango

Dans cette tribune, l’ancien ministre de la culture, Abdoul Karim Sango, plaide pour la préservation de la nature. D’après lui, les Africains devraient avoir une approche plus endogène pour sauver encore ce qui peut l’être pour préserver un environnement à visage plus humain.

« Je ne sais pas si vous observez comme moi les effets désastreux et dramatiques du changement climatique dans nos pays, particulièrement au Burkina Faso. Pluies extrêmement abondantes sur une période relativement courte, chaleur élevée même en temps d’harmattan, pollution de l’atmosphère du fait du dioxyde de carbone rejeté par tous ces nombreux biens nous provenant de l’occident. Et notre tendance, c’est d’en consommer davantage.

J’observe aussi une faible prise de conscience au niveau national de ce phénomène qui va s’amplifier selon toutes les études. Quand vous prenez la route de Bobo Dioulasso en partance pour Ouagadougou, dans le village de Kua, on assiste passivement à un scandale géologique. Tout le monde feint de ne voir cela. J’ai rarement lu une interpellation citoyenne ( association de protection de l’environnement) sur ce que je considère comme un vrai scandale géologique.

Avec les mines, le scandale s’est amplifié dans plusieurs régions. Mais j’entends dire que les entreprises minières disposent de fonds pour une reconstitution partielle des dégâts liés à l’exploitation minière.

Cette semaine passée, les dirigeants africains ont débarqué comme toujours dans les grandes réunions du genre COP, avec l’espoir d’engranger beaucoup d’argent. Je n’ai pas suivi les débats au plan national sur la question, peut être parce que notre quotidien est rythmé par la lutte contre le terrorisme. Mais, il faut noter que le terrorisme environnemental fait sans doute beaucoup plus de dégâts que nous l’imaginons.

Pour ma part, le concept de pollueur payeur m’a toujours paru une escroquerie politique. Je ne vois pas pourquoi ceux qui ont fait de la destruction de la nature leur fond de commerce devraient s’arrêter. Leur standard de vie, ils ne sont pas prêt à y renoncer. Ce serait de la déraison ! Seule la nature, elle même, finira sans doute, par les arrêter.

En revanche, les Africains devraient avoir une approche plus endogène pour sauver encore ce qui peut l’être pour préserver un environnement à visage plus humain. Le mot endogène dérange beaucoup de personnes ces temps ci, mais je l’emploie depuis au moins 30 ans. Des aînés, dont la production intellectuelle ne souffre d’aucune legitimité l’ont aussi employé avant moi (Ki-Zerbo, Cheik Anta Diop, Laurent Bado, Thomas Sankara....). Je pense que sur ce registre, nous pouvons donner de véritables leçons en toute humilité aux autres (les grandes puissances). De ce point de vue, l’expérience de nos ancêtres peut être instructive et utile.

Pendant une longue période de notre histoire, nos ancêtres avaient conçu la nature comme l’allié naturel de l’homme. Au plan philosophique et politique, il y a des enseignements à en tirer. Dans la charte de kurukanfungan qui date du XIIIe siècle, l’empereur Soundjata Keita avait prévu un corp de règles obligatoires pour la préservation de la nature (je vous invite à télécharger la charte). Sous la révolution Sankarienne, on a encore en souvenir la lutte engagée par le leader de la révolution contre les feux de brousse et la coupe abusive du bois de chauffe. Obligation était faite de planter et restaurer des forêts. Mon esclave, le vieux Yadga édenté de Ouahigouya (prix alternatif Nobel) qui a fait pousser sans ressources une forêt dans un climat aride comme celui du Yatenga (nord du Burkina) doit être mis à contribution pour multiplier cette expérience. Est- ce que cette expérience unique a t-elle été documentée ? ».

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