Actualités :: Assises criminelles : le doute a profité au violeur présumé

Kaboré Vongologo a comparu le 22 février 2005 devant la Chambre criminelle de Ouagadougou pour des faits de viol qui remontent au 2 juin 1988, soit il y a 17 ans. A l’issue du procès, M. Kaboré a été acquitté au bénéfice du doute.

En juin 1988, Bintou Zouré porte plainte au commissariat de Zorgho contre Vongologo Kaboré, cultivateur de son état, pour viol sur sa personne. Durant l’enquête préliminaire, l’intéressé reconnaît les faits puis se rétracte devant le juge d’instruction, arguant que la plaignante était consentante puisqu’elle s’était déshabillée elle-même cette nuit-là.

17 ans après, devant la Chambre criminelle de Ouagadougou, Vongologo nie en bloc : « Je n’ai jamais touché cette femme ». Pourtant, les déclarations de la plaignante, consignées au dossier, l’accablent. Cette nuit-là, fraîchement arrivée à Zorgho, Bintou cherchait le domicile d’un de ses parents. Elle s’est arrêtée dans un cabaret pour demander son chemin. Alors qu’un enfant l’accompagnait, elle sera accostée par un homme à mobylette, qui se proposa de l’accompagner. Après quelques hésitations, la voilà sur le porte-bagages.

Contre toute attente, l’homme s’éloigne des zones habitées pour se fondre dans la nuit noire. Paniquée, Bintou tente de s’échapper ; il la rattrape. Et sous la menace, la contraint à des rapports sexuels. Cet homme, c’est Vongologo Kaboré. Appréhendé par la suite, il fera plus d’un an de prison avant de bénéficier d’une liberté provisoire.

A la barre, le sieur Kaboré soutient que : « J’avais bu la journée, je suis rentré à la maison et je suis retourné au cabaret pour continuer les godets. C’est à ce moment que la femme est venue demander son chemin. Je lui ai proposé de l’accompagner. En chemin, elle m’a demandé de m’arrêter, car elle avait un besoin pressant d’uriner. Elle est allée derrière un buisson et n’est plus revenue. Je l’ai cherchée en vain et je suis retourné à mes godets ».

Il faut noter qu’à l’époque des faits, Bintou Zouré ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Elle avait même refusé de se soumettre à l’examen médical, suite à sa plainte.

Pour l’avocat général, les faits sont établis, et le pagne déchiré de la victime est la preuve de la violence exercée sur elle. Il reconnaît cependant à l’accusé des circonstances atténuantes, car ayant agi sous l’effet de l’alcool. C’est pourquoi il a requis à son encontre 2 ans ferme.

Pour la défense, assurée par Me Diallo, il n’y a pas de viol parce qu’il n’y a pas de preuve. « On ne nous a pas montré le fameux pagne déchiré. Et de surcroît, la plaignante, malade mentale, a refusé de se soumettre à l’examen médical ». Et d’ajouter que même s’il y avait eu un rapport, il n’est pas établi qu’il y ait eu violence, contrainte ou même surprise. Après délibération, Vongologo Kaboré a été acquitté au bénéfice du doute.

H. Marie Ouédraogo San Evariste Barro


L’Observateur

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