Actualités :: Réinsertion des jeunes délinquants : La perche tendue à Laye

Les magistrats burkinabè peuvent désormais envoyer des mineurs en conflits avec la loi dans un centre spécialisé où ils s’initieront aux métiers durant le temps de leur privation de liberté. Ce centre, qui est situé à Laye, a été inauguré le 15 juin 2004 et est le fruit de la franche collaboration entre l’ONG Terre des hommes Italie et l’Association pénitentiaire africaine (APA).

L’urbanisation faisant, la délinquance juvénile a pignon sur rue au Burkina Faso. De très nombreux jeunes sont en conflit avec les lois de notre pays et se retrouvent en prison. Ils sont le plus souvent livrés à eux-mêmes et c’est en délinquants confirmés que beaucoup, après s’être frottés aux détenus adultes, quittent les maisons d’arrêt. C’est là un échec de nos prisons, car elles ne permettent pas toujours la réinsertion sociale des détenus.

Pour remédier à cela, le Burkina Faso a ratifié les conventions internationales sur l’enfance, dont celle sur la protection des mineurs privés de liberté. Ces conventions font obligation à chaque pays d’édifier des centre d’accueil pour mineurs afin de leur offrir « des conditions favorables à la réinsertion sociale du mineur par un encadrement éducatif individualisé, un accompagnement et un suivi social, psychologique, scolaire et professionnel durant sa période de privation de liberté ».

Avant au Burkina Faso, on se contentait de créer au sein des maisons d’arrêt des quartiers pour mineurs. Mais aujourd’hui un centre spécialisé leur est destiné grâce à l’œuvre bienfaisante de l’Association pénitentiaire africaine (APA) et de l’ONG Terre des hommes Italie. C’est le département de Laye (à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou sur l’axe Ouaga-Ouahigouya) qui abrite ce centre d’accueil des mineurs.

D’une capacité de 48 pensionnaires, le centre d’accueil de Laye reçoit les mineurs âgés de 13 à 18 ans qui font l’objet de poursuites judiciaires devant les juridictions pénales et pour qui le ministère public ou le tribunal a ordonné le placement dans une institution charitable ou un établissement spécialisé. Les mineurs condamnés à une peine d’emprisonnement peuvent aussi être placés dans ce centre sur ordre du juge.

Au centre d’accueil de Laye, les pensionnaires sont initiés aux métiers de mécanicien, soudeur, meunier, éleveur de volaille, agriculteur… Madame le préfet de Laye s’est simplement félicitée du choix de son département pour abriter ce centre.

Honoré Tougouri de l’APA a fait l’historique de ce centre, qui est en fait « une histoire de confiance entre le ministère de la Justice et deux associations de la société civile » (APA et Terre des hommes Italie). Ce centre, a-t-il dit, est réservé aux mineurs du sexe masculin.

Là, ils recevront un traitement adapté à leur âge et mieux, ils apprendront un métier pour gagner dignement leur vie. Gian Andrea Rolla, délégué général de Terre des hommes Italie, a rendu un hommage appuyé à « tous ceux qui ont soutenu ce projet », sans oublier les populations de Laye, qui « nous ont acceptés avec courtoisie ».

Pour M. Rolla, la dignité humaine reste intacte même quand on a commis une infraction. Ce centre, a-t-il rappelé, est là pour redonner de la dignité aux mineurs en conflit avec les lois. C’est pourquoi pour lui, le centre de Laye, qui est le couronnement d’un rêve, doit assurer la liberté des pensionnaires.

Madame l’ambassadeur de la délégation de l’Union européenne a précisé que son institution accordait une grande importance à la démocratie et à la justice. Elle a remercié l’APA et Terre des hommes pour l’érection de ce centre, le premier en Afrique de l’Ouest. Pour elle, il est primordial que les jeunes puissent préparer leur réinsertion.

Actuellement le centre compte 15 pensionnaires. Le ministre de la Justice, Boureima Badini, les a appelés à « donner une bonne image du centre en étant disciplinés et travailleurs ». Ce centre aura coûté, selon le coordinateur de l’APA, Me Benjamin Kagambéga, la bagatelle de 70 millions FCFA.

San Evariste Barro
L’Observateur

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