Ahurissant, le spectacle qu’il nous a été donné de voir hier mercredi 30 septembre 2009 à Loumbila, dans l’Oubritenga, précisément sur la route conduisant à l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) : un homme et une femme, des instituteurs, semble-t-il, y ont été retrouvés morts et trimballés dans la broussaille, visiblement violentés, avec des impacts de balles sur le corps. Au bas-côté de la voie, du sang a abondamment coulé, signe que les suppliciés ont connu une fin très atroce.
Que s’est-il passé ? Arrivés sur les lieux à 9 heures 20, nous n’avons pu accéder tout de suite à l’endroit précis où a été commis le crime, empêchés que nous étions par la Brigade territoriale (BT) de gendarmerie de Ziniaré, commandée par le lieutenant Philippe Dindané, qui procédait déjà au constat d’usage et dont quelques éléments veillaient au grain.
De part et d’autre du chemin, des badauds suivaient de loin, interrogateurs, la scène. Des informations que nous avons pu glaner ça et là il ressort que les victimes, après une formation à l’ENEP, rentraient chez elles entre 19 heures et 20 heures lorsqu’elles auraient été sauvagement agressées. Elles auraient pour noms Omar Sidibé, et Zarata Bonkoungou née Ouédraogo.
Le premier cité serait un frère de Sékou Oumar Sidibé alias inspecteur Roch, le binôme de l’inspectrice Mouna dans la série télévisée « Commissariat de Tampy » du réalisateur Missa Hébié. Celui-ci, alerté, est accouru sur les lieux en compagnie d’un autre frangin ; ils ont tous deux reconnu, étreints par l’émotion, le corps de leur parent.
Le ou les commanditaires de ce double homicide auraient emporté les papiers d’identité de leurs cibles ainsi que la moto, de marque « Crypton », de la dame. Celle de son compagnon d’infortune, du genre « Rainbow », et leurs téléphones cellulaires ont cependant été abandonnés sur place.
Le secrétaire général du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA), Innocent Zaba, et d’autres autorités de la province, dont le haut-commissaire, ont fait le déplacement sur les lieux du meurtre. C’est finalement aux environs de 12 heures, après l’arrivée de la famille de la deuxième victime, que l’autorisation a été donnée par qui de droit d’enlever les dépouilles mortelles pour les amener à la morgue de l’hôpital Yalgado-Ouédraogo.
De l’avis d’un habitant de Loumbila, depuis trois mois, sur le même axe routier et en différents endroits, au moins trois attaques ont été notées. Il aurait personnellement échappé à un braquage deux jours auparavant dans la nuit sur le tronçon, opéré par deux individus. Il appelle à une action pressante des responsables du pays en charge de la Sécurité contre cette situation, qui ternit dangereusement l’image de la commune rurale de Loumbila.
L’affaire est entre les mains de la BT de Ziniaré, qui mènera l’enquête y relative. Le lieutenant Dindané, que nous avons sollicité sur le terrain et plus tard à sa base, n’a pas voulu nous renseigner : selon lui, il n’a pas reçu le feu vert du procureur du Faso pour le faire. En attendant, la question qui taraude les esprits des uns et des autres est de savoir s’il s’agit d’un crime crapuleux, œuvre de bandits de grands chemins, ou d’un crime passionnel.
Leur souhait est que le ou les auteurs de ce forfait soient retrouvés et punis pour leur agissement, ignoble, qui prive malheureusement en ce début d’année scolaire 2009-2010 des élèves de leurs éducateurs, qu’ils avaient sans doute très envie de revoir après des vacances bien méritées.
Dasanbsba
L’Observateur Paalga
