Le soutien de l’ADF-RDA à Blaise Compaoré et les sorties « gbagboïstes » d’Hermann Yaméogo ont mis au second plan sinon même sous silence l’événement important qu’est le retrait du récépissé du « PAI/ Soumane Touré ».
On ne court plus le risque de voir Soumane Touré tomber
à bras raccourcis sur un journal ou un journaliste parce qu’il aurait dit « PAI/ Philippe Ouédraogo » et « PAI/ Soumane Touré ». Le bicéphalisme à propos du PAI est fini, Philippe Ouédraogo est le seul maître à bord.
Si quelqu’un doit bien rire aux éclats à propos de cette affaire ce n’est pas Philippe Ouédraogo, en premier lieu c’est le président de la CENI. Il en a vu des pas vertes et des pas mûrs avec Soumane Touré à cause du bicéphalisme du PAI. La CENI était peut être dans le bon droit et c’était les considérations politico-politiciennes qui faisaient traîner les choses.
Depuis un certain temps, les rapports de Soumane Touré avec le parti majoritaire n’étaient plus au beau fixe. Bien que Soumane Touré ait certains de ses militants au gouvernement et malgré l’accord tacite de non agression avec le CDP, le député Soumane Touré portait très bien le nom de son ex-parti il avait une indépendance de ton dans la critique des actions du gouvernement. Toute chose qui mettait à mal ses « amis » du CDP. On l’a vu malmener le Premier ministre lors de ses passages à l’Assemblée nationale. Et comme il refusait de manger et de se taire, le CDP a choisi de l’écarter.
A quelque chose malheur est bon. C’est donc le désaccord entre Soumane Touré et ses « amis » du pouvoir qui a profité à Philippe Ouédraogo. Depuis longtemps notre polytechnicien homme politique, courait pour rester dans ses droits sans grands résultats, mais il faut noter qu’il ne s’est pas non plus découragé. Il a continué la lutte, n’est-il pas un communiste qui a viré du rouge au rose bonbon si l’on s’en tient à ses amitiés politiques actuelles ?
Soumane Touré avec la nouvelle situation se retrouve en « sans domicile fixe (SDF) » politique. Que faire comme disait Lénine ? Va-t-on lui prendre aussi les deux membres de son parti qui sont au gouvernement ? Surtout qu’à voir le ministre Alphonse Bonou travailler et bien aux côtés d’une des plus terribles machines du CDP, Salif Diallo, le risque est grand. Le ministre des Sports, Toundoum Séssouma, qui a pris une part aux problèmes avec le président de la CENI a été moins percutant en tant que ministre.
Le sport roi avec les Etalons ne l’ont pas aidé, mais il est membre du gouvernement et on sait ce que cela veut dire au Faso. Quelqu’un avait été ministre au non d’un parti et lorsque celui-ci a décidé de claquer la porte du gouvernement, notre homme a préféré rester parce qu’il était « un amoureux de la culture ». Veux-t-on alors « un grand amoureux du sport » si ce n’est du ballon rond tout court ? Wait and see ! ! !
Visiblement , l’ADF-RDA croît être appelé à jouer le rôle qui était dévolu au " PAI /Soumane Touré", qu’ on va lui ouvrir les portes du gouvernement, avec les conditionnalités comme le fait le FMI et la Banque mondiale. L’ADF-RDA compte d’ailleurs sur cette éventualité pour beurrer ses épinards pendant les municipales et les législatives .
Le passage de son président Gilbert Ouédraogo à l’action sociale a été un atout majeur dans les scores de l’ADF-RDA aux législatives passées. On va peut être donc reprendre les mêmes pour recommencer. Le CDP peut-être fermera les yeux sur les choses qui l’arrangent et sur celles qui ne l’arrangent pas, il remontera peut être les bretelles et changera de disque. C’est tout cela le Faso !.
Bendré
