Actualités :: Pré-campagne électorale : Les ABC mis à l’index... pour rien

Les marches et les meetings pour susciter la candidature de Blaise Compaoré à l’élection présidentielle se poursuivent à travers tout le pays.

Les derniers en date sont ceux de Houndé, de Niangoloko et de Gampela qui se sont déroulés les 16 et 17 courant. Le week-end prochain le Séno et peut-être l’Oudalan devraient se joindre au mouvement général de plébiscite du président sortant.

Une grande mobilisation verticale et horizontale qui fait peur dans des milieux insoupçonnés où brusquement l’on découvre qu’au seul nom de Blaise Compaoré, des foules immenses se lèvent pour le ralliement. Cela ne fait pas de Blaise Compaoré un surhomme, un providentiel messie mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a du charisme et une très large base électorale qui va au-delà des structures formelles du parti majoritaire. En effet, les ABC ont ouvertement et par la plus belle des manières, administré la preuve de leur audience, leur caractère d’organisation de la société civile, partisan certes, mais, transcendant tous les partis de la mouvance présidentielle.

Ces femmes, ces hommes, ces jeunes et moins jeunes, urbains et ruraux qui répondent si massivement à l’appel des ABC (Amis de Blaise Compaoré) et de l’Action des jeunes pour le soutien à la candidature de Blaise Compaoré (AJSCB) ne sont pas pour ainsi dire des militants déguisés du CDP ni des autres partis du camp présidentiel. C’est au contraire une mobilisation extra partis des Burkinabè, citoyens actifs qui approuvent les actions du président, mais ne trouvent pas leur compte dans le militantisme classique au sein des formations politiques.

Trop de chamailleries, de peaux de bananes, de bureaucratie et de velléités d’embrigadement les auront laissés à la touche des partis. L’AJSCB et les ABC auront su les motiver à exprimer leur droit politique par le soutien ouvert à un candidat plus que virtuel à l’élection présidentielle. Mais la politique qui a horreur du vide, tente des récupérations maladroites, s’agite ou condamne ce qu’elle ne peut pas contrôler. Ainsi dans le sérail du parti au pouvoir, certains murmurent que tant de spontanéité fait désordre et à l’opposition, on crie à une campagne électorale avant la lettre avec la complicité des médias d’Etat.

Pauvre Conseil supérieur de l’Information (CSI), pauvre ministère de l’Information. La gestion de l’information en période électorale est un casse-tête burkinabè. Jamais une élection depuis 1991 ne s’est déroulée sous nos cieux sans que les partis protagonistes, surtout les partis d’opposition ne récriminent contre la gestion déséquilibrée de l’information en leur défaveur. Cette année encore la question se pose. Pour l’instant, c’est la couverture médiatique des activités des ABC et de l’AJSCB qui est mise en index. Pourtant, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. L’opposition est très frileuse de soupçonner le CSI ou le ministère de l’Information de faire du deux poids deux mesures en laissant faire le battage médiatique autour des activités des ABC.

D’un, ces structures se définissent comme des associations de la société civile, agissant comme telles et sont pour le moins des partis politiques.

De deux, d’un point de vue professionnel les médias nationaux privés ou publics peuvent-ils refuser de couvrir des évènements aussi publics en rapport avec un sujet aussi important que l’élection présidentielle ? Comment justifier notre silence devant ces marrées humaines ? Pourquoi priver nos lecteurs, auditeurs et téléspectateurs d’une information aussi capitale que l’appel à candidature des jeunes à l’endroit du président sortant ? Cela ne fait pas du tout professionnel de se taire sur les actions des ABC et de l’AJSCB au prétexte qu’il faut équilibrer l’information. C’est connu, on parle davantage des volcans en activités plutôt que des volcans qui dorment ou sont éteints. On ne peut pas équilibrer l’information sur le néant.

De trois, les partis d’opposition communiquent mal. Ils initient des activités sans grandes envergures, informent tardivement ou pas du tout les médias - méfiance oblige - et s’étonnent qu’on n’en parle pas. Ils préfèrent les déclarations dithyrambiques dans les journaux ou les conférences de presse sans objet et de surcroît mal préparées. En outre, ils ne veulent pas participer aux coûts de diffusion des échos de leurs activités par la presse. Le service public qui incombe à toute la presse, particulièrement aux médias d’Etat à un coût. Outre le contribuable burkinabè, ce sont les annonceurs y compris les partis politiques qui doivent supporter ces charges.

De quatre, la campagne électorale n’est pas officiellement ouverte. Légalement ni le CSI ni le ministère de l’Information n’ont aucun argument pour exiger des organes de presse cette fameuse gestion équilibrée de l’information. Tout dépend donc de la disponibilité de chaque rédaction et des moyens financiers notamment mis en œuvre par chaque annonceur pour plus de visibilité de ses actions. Ceux des annonceurs qui veulent être bien vus, paient sans rechigner, ceux qui sont toujours en train de chercher des poux sur les crânes rasés, ne paient pas mais rechignent. Quel monde ?

Djibril TOURE
L’Hebdo

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