Actualités :: Tribune de la femme : La mendicité des femmes, un fléau persistant

La mendicité des femmes inquiète. Dans la belle cité de Sya, le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur avec les mères de jumeaux ou en situation difficile. Djénéba Barry (c’est un nom d’emprunt) fait partie de ces femmes mendiantes. Rencontre !

Visiblement, Djénéba est souffrante quand on la voit à l’œil nu. Depuis près d’une année, elle ne vit que de la mendicité. Tôt le matin, elle quitte son domicile dans un des quartiers de la ville de Bobo-Dioulasso pour « monter la garde » près d’un feu tricolore au centre-ville. Agée de 37 ans, elle est mère de quatre enfants dont une fille de 16 ans. « Le père de mes enfants a disparu il y a quatre ans. J’attendais des jumeaux. Au moment de l’accouchement, j’étais seule sans aucune assistance. L’un des jumeaux serait mort juste après », a-t-elle confié. Adama ! C’est le nom du jumeau qui a survécu. C’est donc sous le couvert d’Adama que Djénéba pratique la mendicité tous les jours dans la rue.

Dans le seul but de pouvoir survenir aux besoins alimentaires et sécuritaires de sa famille. « Aucun membre de la famille de mon époux ne nous vient en aide. Je mendie pour la survie des enfants. Avec ce que je gagne, je fais la cuisine et paye le loyer qui s’élève à 2 000 FCFA par mois », a-t-elle précisé. Son « travail » peut lui rapporter entre 100F à 1000F par jour en fonction de la générosité de « ses clients ». Djénéba se dit consciente que la mendicité n’honore pas la femme. « Ce n’est pas facile de s’assoir à même le sol pour quémander. Il arrive que des gens vous regardent avec désobligeance. Le pire, c’est lorsqu’on vous gratifie de sacrifices visiblement maléfiques », raconte-t-elle, l’air triste.

A la question de savoir si Djénéba pense abandonner la mendicité un jour, elle répond par l’affirmative. « Si seulement je pouvais avoir une activité génératrice de revenus, je ne mendierais plus. Ce n’est pas une bonne chose pour une femme de mendier. Qu’un homme le fasse, c’est peu honorable, n’en parlons pas d’une femme », dit-elle. Quant à l’avenir de ses enfants qui ont respectivement 16 ans, 9, 6 et le dernier, c’est-à-dire le jumeau 3 ans, Djénéba prie comme toute bonne mère, le meilleur pour eux. Elle ne souhaite pas qu’ils prennent goût à la mendicité sans vouloir rien faire de leurs dix doigts. D’ailleurs dit-elle : « La première avait trouvé un travail de domestique qu’elle a aussitôt perdu ». Avec cette pauvreté indescriptible dans laquelle elle vit avec sa famille, Djénéba craint que sa fille ne se prostitue. Elle refuse pourtant de repartir au village où un homme l’attend pour l’épouser.

La part de l’Action sociale et de la commune de Bobo-Dioulasso
Les services de l’Action sociale et de la Solidarité nationale sont bien conscients de l’ampleur que le phénomène de la mendicité des femmes prend dans la belle cité de Sya. Mais à bien y voir, les femmes qui s’adonnent à cette « profession » semblent s’y plaire. « Elles confient encaisser environ 2 000 FCFA/jour », explique un agent de l’Action sociale. Comment pourra-t-on venir en aide à des femmes qui préfèrent rester dans la rue ? Le pire est l’avenir des enfants. De même, en cette période de froid où les enfants doivent être bien protégés, ils sont malheureusement à la merci des intempéries pour des questions de survie. Dans tous les cas, la mendicité en général et en particulier celle des femmes n’honore aucunement les autorités du pays.

C’est pourquoi les services sociaux et les communes doivent s’y pencher sérieusement pour réduire au maximum ce phénomène. Forum des femmes, forum des jeunes, forum des anciens… pourquoi pas aussi une réflexion sur les questions de la mendicité ?

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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