Suite à l’opération de déguerpissement forcé du marché de fruits et légumes, Léguémalogo à Bobo, le dimanche 15 janvier 2012, les femmes qui y étaient ont organisé le mardi 17 janvier 2012, une marche sur la mairie centrale de Bobo. Mais elles ont été repoussées par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogènes.
La journée du mardi 17 janvier 2012 a été très agitée au centre-ville de Bobo-Dioulasso. La mairie centrale était barricadée par la gendarmerie et la police, et l’accès à l’ancien marché de fruits et légumes "Lèguémalogo" bloqué avec pour décor des pneus enflammés sur le goudron, des groupes de jeunes courant dans tous les sens, sous l’effet des gaz lacrymogènes de la gendarmerie mobile, et des femmes très agitées. La circulation n’était plus normale. Partout, c’était la débandade. Toute cette agitation était liée au déguerpissement, par la manière forte, des femmes vendeuses du marché traditionnel de fruits et légumes, Léguémalogo.
Malgré les moyens de dissuasion employés par les autorités, les femmes déguerpies semblaient déterminées à aller jusqu’au bout. Elles sont allées occuper la place Wara Wara qui fait office de lieu de culte, des écoles et le terrain d’entraînement du club Bobo Sport. Non contentes de cela, les ex-vendeuses de "Léguemalogo" se sont mobilisées pour marcher sur la mairie. D’où la protection des édifices de la commune par les forces de l’ordre pour parer à toute éventualité, ce qui a donné lieu à des échauffourées. A Farakan, vers le marché de fruits à l’ancienne place du paysan, on a vu un homme blessé, couché à même le sol, que les sapeurs-pompiers sont venus chercher. Certaines personnes parlent de plusieurs blessés - sans qu’on ait un chiffre exact. Ce dont on était par contre sûr, c’est que la tension est montée et les manifestantes ont traité le maire Salia Sanou de tous les noms d’oiseaux. D’aucuns racontent que les femmes vendeuses ont été manipulées aux fins de contester le déguerpissement.
Mais d’autres accusent le maire actuel d’avoir instrumentalisé ces mêmes femmes contre l’ancien maire Célestin Koussoubé, tout en les rassurant tout qu’elles n’allaient jamais bouger de "Léguémalogo". On a aussi remarqué que des jeunes ont rejoint les femmes, rendant plus difficile l’opération de déguerpissement. Il faut aussi noter que depuis le dimanche 15 janvier 2012, les éléments de la sécurité montent presque toujours la garde devant le marché "Léguémalogo" et la mairie centrale. Toutefois, les échaufourées entre manifestants et forces de l’ordre n’ont pas perturbé les activités commerciales de la ville. Les boutiques sont restées ouvertes. Par contre, les établissements d’enseignement sis au centre-ville ont "libéré" aussitôt les élèves. Jusque dans l’après- midi du mardi 17 janvier 2012, la tension était toujours vive et aucun compromis n’avait été trouvé.
Josias Zounzaola DABIRE
Le Pays
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