Actualités :: Situation nationale : Où est passée l’opposition burkinabè ?

Le Burkina a-t-il une opposition digne de ce nom ? Voilà une question qui fera sans doute grincer des dents. Et exposera, peut-être, celui qui s’hasarde à la poser au courroux et aux critiques véhémentes de cette partie de la classe politique. Mais doit-on avoir peur et ne pas la poser ?

Pas du tout. Sans parti pris, c’est une question qui mérite d’être posée. Avant de répondre à cette question, quelques précisions s’imposent.

Nous entendons par opposition digne de ce nom, celle qui anime véritablement la scène politique, éveille la conscience citoyenne et sait saisir les opportunités. Par opposition digne de ce nom, nous entendons aussi des acteurs politiques qui savent porter la contradiction au camp d’en face (le pouvoir), faire des propositions plutôt que de la critique facile. L’opposition burkinabè répond-t-elle à ces caractéristiques ?

Au regard des faits et gestes au quotidien, l’on ne peut pas affirmer que cette opposition répond tout à fait aux caractéristiques évoquées ci-dessus qui, du reste, ne sont pas exhaustives. On n’a pas besoin de dessin pour comprendre qu’elle manque, par exemple, de flair pour saisir les opportunités et les exploiter. Plus d’une fois, l’opposition n’a pas saisi l’occasion de faits majeurs de la vie sociale pour s’afficher, prendre position. Pour les nombreux exemples que l’on peut prendre, pas besoin de remonter loin dans le temps. L’actualité immédiate n’en manque pas.

Ainsi, il y a la menace acridienne, les augmentations du prix de l’électricité et des transports inter-urbains. Jusque-là, l’opposition, ni collectivement ni individuellement, ne s’est prononcée sur ces sujets préoccupants et auxquels le pouvoir n’a pas forcément apporté de meilleures réponses ou solutions. Sous d’autres cieux, ou du moins, une opposition qui sait exploiter les occasions, se serait accaparée de ces problématiques pour dire ce qu’elle en pense et aussi faire des propositions. A l’orée d’échéances électorales comme celles de 2005, elle aurait sans doute eu la sympathie de l’électorat qui ne manquerait peut-être pas de la lui rendre le moment venu.

On pourrait rétorquer que l’opposition est actuellement préoccupée par ce qu’elle qualifie de cabale orchestrée contre l’un des ses éléments, Me Hermann Yaméogo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). Soit.

Mais le péril acridien, par exemple, est antérieur aux accusations portées contre Me Yaméogo dans l’affaire de la présumée déstabilisation, par le Burkina, des régimes mauritanien et ivoirien. C’est jusque-là bouche et motus cousue de la part de l’opposition. Même le chef de file de l’opposition, Me Gilbert Ouédraogo, également président de l’ADF/RDA, n’a dit mot sur ces sujets préoccupants.

En fin de compte, l’opposition, et sur la base de constats, ne s’intéresse pas à tous les sujets. Seuls ceux d’ordre politique semblent la préoccuper. On a en mémoire les gorges chaudes autour de la candidature non encore déclarée du chef de l’Etat et la révision du Code électoral.

C’est l’indifférence quasi totale sur les sujets sociaux qui troublent le sommeil de plus d’un citoyen dont la classe politique, dans son ensemble, dit défendre les intérêts. Peut-on réellement défendre les intérêts d’une personne dont on est manifestement coupé des réalités ?

L’attitude de l’opposition fait l’affaire du pouvoir en place. Il peut tout entreprendre sans crainte d’une réaction farouche du camp adverse. Certains sujets de débat éloignés des préoccupations de la majorité des citoyens ne sont-ils pas d’ailleurs suscités par le pouvoir comme pour rompre l’ennui qui semble le tenailler et rire sous cape du spectacle qui lui est gratuitement offert par l’opposition ? Il n’est pas superflu de se poser cette question. On est même conforté dans cette hypothèse.

Le Pays

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