« Doudou », Adama Nana, n’a que 20 ans mais a déjà à son actif 26 motos et 7 vélos paniers volés. Ce jeune délinquant, qui a fait des victimes aux secteurs 15, 16, 17 et 30 de Ouaga et à Kombissiri, écoulait sont trésor de guerre au Théâtre populaire. La brigade de gendarmerie de Kosyam vient de mettre fin à la basse besogne de ce morpion et l’a présenté à la presse hier, jeudi 21 octobre.
Généralement, quand on surnomme son enfant « Doudou », c’est qu’il est docilité enviable et d’une tendresse innocente, à la limite naïve. Mais aussi c’est souvent des enfants qu’on chouchoute trop au point de les pourrir.
En tout cas, Adama Nana alias Doudou, semble avoir été tellement gâté qu’il a décidé de s’en prendre négativement à la population. Ce gamin de 20 ans n’a pas trouvé mieux à faire dans sa si jeune vie que de faire son bonheur sur le malheur des autres, c’est-à-dire le vol d’engins.
Il n’épargne pas aussi les vélos, notamment ceux qui sont munis de panier à l’avant. Il en a sérieusement fait son chou gras qu’à la date du 7 octobre 2010, il avait à son actif, 26 motos et 7 vélos paniers. Qui dit mieux ?
Mais Dieu n’est pas Yoruba, comme on le dit. Et effectivement ce 7 octobre, bon Dieu l’a lâché. Ce jour là, à peine le soleil s’était levé que Doudou s’apprêtait à bazarder une bicyclette à 7 000F au secteur 30. Aussitôt, un citoyen va alerter la brigade ville de gendarmerie de Kosyam sur le commerce très bon marché de notre gamin.
Les pandores diligentés par leur commandant, le lieutenant Issa Paré, font une descende sur les lieux et face à l’interrogatoire, Nana Doudou passe aux aveux. Ce butin matinal provenait du quartier Balkuy.
Le mode opératoire de notre délinquant est simple : s’introduire dans les domiciles ou profiter des manifestations publiques. Sa zone de prédilection est les secteurs 15, 16, 17 et 30 de Ouaga. Mais souvent, il s’offre des virées à Kombissiri.
Même les carcasses de moto, ce Doudou qui n’a rien d’un doux garçon, ne laisse. Pour ne pas faire de mévente, les fruits de sa triste pêche sont vite soldés au prix unitaire entre 125 000 et 150 000F (souvent des Crypton neuves) avec des faux documents. Putain !
Ces receleurs sont Inoussa Nana, Ablassé Congo alias « Masta », Ablassé Rabo alias « Top-lait » et Salif Nana, tous des commerçants dans le nébuleux marché du Théâtre populaire de Ouaga. Ces derniers sont même bien connus dans les fichiers de la gendarmerie.
Si les chanceux pourront récupérer leur cyclomoteurs après présentation des pièces justificatives, les autres devront faire le deuil de leurs montures car les receleurs ont déjà dépiècé quelques-unes et toutes monnayées. Qu’à cela ne tienne, les hommes du lieutenant Paré vont poursuivre leur investigation au regard des informations qu’ils ont en leur possession.
Car il n’est pas exclu qu’une autre partie du butin ne soit encore dans la nature. Face à une telle situation, lieutenant Paré a demandé aux victimes des malfrats de toujours déclarer leur vol à la gendarmerie, même si elles l’ont déjà fait à la police. Cela permet de multiplier les chances de retrouver les objets volés.
C’est quand même extraordinaire de voir un gamin dont les promotionnaires d’âge sont encore au lycée, s’adonner une telle basse besogne. On dira encore que les parents doivent bien s’occuper de l’éducation de leurs rejetons. C’est vrai, d’autant que voir un môme qui évolue en solo et qui est tristement célèbre dans l’art de voler, c’est à croire qu’il l’a appris dans le berceau.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga
