Actualités :: Commémoration du 15-Octobre : 2007 déclarée « année Thomas Sankara » par les (...)

Les partis et associations sankaristes ont commémoré le 15 octobre 2006, le XIXe anniversaire de la mort du président Thomas Sankara et de ses compagnons. Le cimetière de Dagnoën où repose le défunt président a accueilli les sankaristes autour du souvenir et du recueillement. A l’occasion, ils ont « décrété » 2007, « année Thomas Sankara ».

Dimanche 15 octobre 2006, les partis sankaristes, leurs militants et sympathisants ainsi que des mouvements des droits de l’homme se sont retrouvés au cimetière de Dagnoën, baptisé par ces derniers « cimetière des martyrs » pour célébrer le XIXe anniversaire de la mort du président Thomas Sankara et douze de ses compagnons. Cette mort intervenue le 15 octobre 1987, est qualifiée d’ »assassinat » par les sankaristes.

Un assassinat qui, ont-ils estimé, est venu mettre fin au grand élan de développement amorcé par le peuple burkinabè avec la Révolution démocratique et populaire d’août 1983.

Comme de coutume, le présent anniversaire a été commémoré au rythme des slogans révolutionnaires.

Pour marquer le début du rituel commémoratif proprement dit, les « adeptes » des idéaux sankaristes ont scandé le Ditanyè, l’hymne national du Burkina Faso. Après quoi, les responsables des partis politiques se réclamant du sankarisme, ont déposé des gerbes de fleurs sur les tombes des douze compagnons du président Thomas Sankara, morts avec lui. Des tombes toutes peintes en blanc, avec au milieu, les couleurs nationales. Puis, le même acte est accompli sur la tombe du défunt président qui a également fait peau neuve à l’occasion.

Place au discours. Le comité d’organisation, par la voix de M. Jonas Hien ouvre le bal. Il rapporte des propos du président Blaise Compaoré qui, selon lui, « confondraient ce dernier dans la mort du capitaine Thomas Sankara ». M. Hien affirme qu’il faudrait une mobilisation plus grande du peuple burkinabè pour que le président Thomas Sankara soit réhabilité, par voie judiciaire surtout. Même la condamnation du régime de Blaise Compaoré par la commission des droits de l’Homme à fournir des explications sur ce dossier, n’a pas donné lieu à une avancée, a-t-il lancé. Mieux, il accusera le régime d’avoir « osé demander l’enterrement définitif du dossier contre une somme de 43 millions de F CFA ».

Il sera soutenu dans ses « révélations » par les deux camps de sankaristes réunis au cimetière. Le bloc Convention panafricaine sankariste (CPS), Convergence de l’espoir, Front des forces socialistes (FFS) et Parti de l’unité nationale et de la démocratie (PUND), n’a pas manqué de magnifier les qualités de Thomas Sankara. « Combattant courageux, soldat intrépride qui a représenté nos espoirs politiques, les a portés et les a symbolisés avec dignité et intégrité.. », a rappelé au nom du bloc, M. Jean Hubert Bazié.

A quand l’union entre sankaristes ?

Tout comme son prédécesseur, il a reconnu la nécessité pour les sankaristes de s’unir. A travers une série de questionnements, M. Bazié a décrié le climat qui prévaut entre partis politiques sankaristes : « Comment pouvons-nous avancer ensemble en tirant chacun de son côté ? Comment pouvons-nous vaincre en creusant sous le regard réjoui et souvent complice de l’adversaire ? ».« Il a sur sa lancée invité ses frères sankaristes à avoir en toute humilité le courage et la culture de la critique, voire de l’autocritique, à reconnaître qu’ils ont tous péché. L’exemple, a-t-il témoigné, est donné par la CPS, l’Espoir, le FFS et le PUND qui ont accepté de s’inscrire dans une dynamique nouvelle, plaçant l’unité du mouvement sankariste au centre de leurs préoccupations.

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, prenant la parole au nom de son parti, l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) et du Front démocratique sankariste (FDS) a embouché aussi la trompette de l’union. « L’analyse de la situation nous démontre à souhait que seule une unité d’action peut permettre, à terme, de venir à bout de ce régime... », a-t-il diagnostiqué. C’est ce constat qui a, de l’avis de Me Sankara, conduit l’UNIR/MS et le FDS à signer le 28 février 2005, un accord-cadre pour régir leurs relations. Ainsi, les deux partis ont pu faire un front lors de la présidentielle de novembre 2005 et des municipales du 23 avril dernier.

Toutefois, ont reconnu les différents responsables sankaristes présents au cimetière de Dagnoën, l’unité au sens large n’est pas encore une réalité au sein du sankarisme. Un défi qu’ils entendent relever avant 2007, « décrétée » (par eux) « année Thomas Sankara ». Les « fidèles » au sankarisme comptent donner au XXe anniversaire de la mort du président du Conseil national de la Révolution CNR),une dimension continentale, voire mondiale. « Tout le Burkina Faso, l’Afrique et le monde entier devront se rappeler davantage de leur espoir assassiné tout au long de l’année 2007 », ont-ils annoncé.

Koumia Alassane KARAMA


XIXe anniversaire de la mort de Thomas Sankara : Faut-il démystifier le 15 octobre

Ce 15 octobre 2006, date anniversaire du coup d’Etat qui a coûté la vie au président Thomas Sankara, sera comme les autres, sauf évidemment celui de 1988, premier anniversaire. Aujourd’hui, l’enjeu n’est plus le même, vu que la majorité des Burkinabè de moins de vingt (20) ans n’ont pas connu Sankara. Et c’est moins la morosité que le silence autour de la commémoration qui nous tarabuste.

Même si pour les sankaristes, cette date fatidique ne peut passer inaperçue.

Pour eux, qui se sont approprié le 15 octobre, c’est chaque fois le jour « j ». Cette année encore une série de manifestations a été organisée. Messes pour le repos de l’âme du président défunt et ses compagnons et une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des victimes au cimetière de Dagnoën. La franche camaraderie était de mise en ce jour de commémoration, c’est certain. Mais le doute est permis quand il s’agit de l’union sacrée de ceux là-même qui disent défendre l’idéal de « Thom Sank » en ce XIXe anniversaire.

C’est vrai qu’en politique comme en affaire, idéologie ne rime pas avec intérêts individuels ou de groupe, mais parfois on peut s’entendre sur l’essentiel, ou tout au moins l’essentiel de l’essentiel. Ça n’a pas toujours été le cas pour les sankaristes.

Mais au delà des sankaristes, le 15 octobre reste avant tout indélébile pour les Burkinabè de façon générale. Parmi ces Burkinabè il y a les ex-militants CDR reconvertis qui se souviennent avec amour ou une pensée de cette date pour quelques intérêts fonciers dont ils ne bénéficient plus. Dans ce groupe, des anciens collaborateurs purs et durs de Thomas Sankara qui ont réussi l’exercice de voltige les ayant amenés dans le camp du pouvoir en place.

Pour ces derniers, il y a gêne le 15 octobre. Car, dire un mot ou faire quelque chose pourrait être synonyme de confirmation de leur position de « traître » ou de changement de vision. Il vont donc choisir de se taire comme des carpes. Au niveau des tenants du pouvoir, c’est aussi la gêne, mais exprimée de toute autre manière.

La culpabilité collée au dos de la plupart d’entre eux, à tort ou à raison, les oblige à opter pour le mutisme. Les ex-révolutionnaires engourdis par les dossiers pendants se méfient des interprétations des actes et discours, même bien intentionnés. En somme, le 15 octobre est commémoré de différentes manières par les différentes couches de la population. Mais qu’à cela ne tienne, n’est-il temps que les Burkinabè démystifient le 15 octobre, surtout que l’Assemblée nationale a retiré cette date du répertoire des fêtes légales.

Cela est valable pour bien d’autres dates tel l’anniversaire de l’assassinat de notre confrère Norbert Zongo. On gagnerait peut-être à partir de ce moment qu’au détour d’une date anniversaire, des dossiers soient exhumés, des mots soient dits sans peur et des actes posés avec aisance.

P. Pauline YAMEOGO

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