Actualités :: Elections Municipales : les hors-jeu du CDP

Le CDP a le beau rôle en enrôlant à tour de bras les mandats électoraux hautement acquis par les autres partis. Et après ça, il se dit grand, gros, fort et bien implanté. Lors des municipales, partout où le CDP a eu des problèmes, cela est de son propre fait. Les parachutages, les impositions de candidats mal aimés des populations ont poussé aux votes sanctions.

Finie l’épreuve des urnes, tout le monde est suspendu aux décisions officielles provisoires de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et surtout au couperet du Conseil Constititionnel.

Mais en attendant ces déclarations de première importance, les calculs faits ici et là devraient permettre à certains petits partis politiques de sabrer le champagne. Seulement voilà, le CDP ne semble pas l’entendre de cette oreille. C’est le cas à Arbollé où le tout nouveau dissident du CDP, Eugène Diendéré, avec son RDM s’est vu délester de quelques conseillers qui ont rejoint le CDP en avançant des prétextes pas particulièrement balèze.

Du coup, l’homme qui devrait apporter un nouveau souffle dans le Passoré est gros jean comme devant. Il n’a plus que ses yeux pour pleurer. Car il voit filer sous les doigts une commune qu’il pensait avoir conquise. Le « faux frère » qu’il est, paye ainsi cash son impertinence. On ne quitte pas le navire CDP impunément. Et on voit à partir de cette affaire, tout le faux jeu qu’il y a dans la politique au Faso. Comme la loi électorale n’est pas particulièrement sévère sur l’utilisation de l’argent frais dans la lutte politique, tous les coups sont permis.

Le perdant d’hier peut se révéler être le gagnant aujourd’hui, il suffit qu’il ait les espèces sonnantes et trébuchantes. Comme le disait le texte d’un spot publicitaire d’une grande maison de la place, « l’homme te lave, mais l’argent peut te rendre plus propre ». Ici, l’argent rend le financier plus propre, mais en est-il de même pour celui qui reçoit ?

Apparemment non, car il restera toujours une petite dose de honte lié à la trahison d’une cause commune. Et celui qui achète n’est pas dupe, il sait que face à une force financière, l’acheté peut changer casaque. Comme on est en politique on fait avec, l’essentiel étant d’affaiblir l’adversaire d’en face. Il n’y a rien à redire, c’est le monde du faux comme beaucoup de nos populations le pensent. Face à cette situation, c’est la démocratie burkinabé qui continue à balbutier, au lieu d’être sur de bons rails.

De quoi le parti au pouvoir a peur pour vouloir tout prendre ici et maintenant ? Ne dit-on pas que se sont les multiples couleurs qui font la beauté d’un tapis ? Le Burkina vient d’amorcer la communalisation intégrale, ce qui, en principe, donne plus de force aux populations à la base. Alors pourquoi fausser le jeu démocratique à la base en détournant des conseillers votés sous la bannière d’un autre parti.

Depuis longtemps on a parlé de nomadisme politique, il est grand temps que l’on s’y penche sérieusement avec des textes clairs qui obligent à rendre le mandat une fois qu’on abandonne un navire pour un autre. Cela va permettre aux partis dits petits de mieux vivre, dans la mesure où il est rare de voir un élu, quelque soit la forme d’élection, quitter le parti au pouvoir pour un autre parti. Le CDP a le beau rôle en enrôlant à tour de bras les mandats électoraux hautement acquis par les autres partis. Et après ça, il se dit grand, gros, fort et bien implanté.

Lors des municipales, partout où le CDP a eu des problèmes, cela est de son propre fait. Les parachutages, les impositions de candidats mal aimés des populations ont poussé aux votes sanctions. Les petits partis vainqueurs à Banfora, Arbollé, Kokologo, Tikaré, Gaoua etc, ont tout simplement profité des faiblesses du parti au pouvoir à cause du choix des hommes. Mais comme le CDP est un albatros, cela a des avantages et autant d’inconvénients.

Le verticalisme des décisions prises depuis le siège à Ouaga n’est pas toujours du goût des militants à la base. Et comme un grand n’est pas un petit, les bonzes tombent dans une intransigeance suicidaire pour leur parti. Les municipales 2006 ont soulevé un petit pan de l’énorme malaise qu’il y a au CDP. De la guéguerre entre les « grands » pour la gestion du parti, naît l’inflexibilité quand la base refuse des candidats.

Au lieu d’analyser ce rejet comme un signe de participation à l’avancée du parti, on semble plutôt voir des placements, des positionnements d’un tel bonze qui veut se donner de la force en plaçant des hommes qui lui sont acquis, à la manière des magistrats de l’autre. Comme si ces hommes allaient battre un autre pavillon. En se taclant, en se faisant des guets-apens, le parti s’affaibli du mauvais choix des hommes. Alors les « particules » qui n’en demandent pas mieux, tirent les marrons du feu. Aux résultats, pour toujours affirmer la suprématie du CDP, on est alors obligé de délier la bourse.

Ce sont des buts hors-jeu. L’arbitre principal qui est le législateur doit refuser ces buts et donner des avertissements aux mauvais joueurs. La démocratie au Faso, y gagnerait énormément. Cela vaut nettement mieux que de passer par le « wack » pour ne pas voir ses conseillers rejoindre les rangs du CDP comme l’aurait fait Mamadou Koné du RDB à Banfora, selon la rumeur. Le « wack » n’a aucune place dans la politique, si le jeu est clair. Al Gore a perdu les élections aux Etats-Unis, il est passé par la loi pour les décomptes ; il n’est pas aller voir le grand sachem d’une réserve indienne ou la boule de cristal.

Tout dernièrement, Berlusconi a contesté les élections italiennes en usant du droit, mais il n’est pas passé par le « wack ». Mais face à l’utilisation abusive de l’argent pour acheter les voix et les mandats, ici au Faso, les faibles sont obligés de passer par la voie « wackologique ». Cela intimide et oblige à rester à la maison dans la crainte de voir un malheur tombé sur sa famille.

Kassim Kongo

Bendré

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