- Blaise Compaoré et Djianguinaba Barro (gauche)
C’est presqu’une lapalissade de dire qu’aujourd’hui la situation sociopolitique dans la région des Hauts-Bassins et singulièrement dans le Houet reste des plus incertaines.
Les récents mouvements de militants qui ont été constatés çà et là en prélude aux municipales du 23 avril prochain et cette guerre presque ouverte entre des leaders politiques ont, depuis un certain temps, instauré un climat de méfiance dans la région ; ce qui ne laisse, à n’en pas douter, personne indifférent. Pas même le président du Faso, qui a eu un programme spécial lors de son récent séjour à Bobo-Dioulasso dans le cadre de la clôture de la Semaine nationale de la culture Bobo 2006.
On le sait, Blaise Compaoré a toujours effectué ses déplacements à l’intérieur du pays en plein jour de sorte à constater de visu l’état des lieux, mais aussi et surtout à tester sa popularité dans telle ou telle région du pays.
Et c’est toujours à grand renfort de publicité mêlée à une vaste campagne de mobilisation des populations pour l’accueil que les autorités locales ont toujours préparé l’arrivée de l’enfant de Ziniaré.
On le sait aussi, Blaise Compaoré est toujours attendu pour la nuit des lauréats, qui consacre la clôture officielle de la Semaine nationale de la culture, qui a lieu tous les deux ans à Sya.
Mais pour cette édition 2006, l’incertitude était bien réelle et le suspense maintenu jusqu’au bout quant à une probable arrivée du chef de l’Etat à Bobo-Dioulasso.
C’est finalement à la nuit tombée et plus précisément à 19 heures vingt minutes que le Boeing présidentiel s’immobilisera sur le tarmac de l’aéroport international de Bobo-Dioulasso.
Au bas de la passerelle, quelques invités pour serrer la main du président du Faso avant qu’il rejoigne son pied-à-terre de Lafiabougou.
A peine installé, le cortège présidentiel s’ébranlera à nouveau vers le théâtre de l’amitié pour le grand spectacle offert par les lauréats de cette édition 2006 de la SNC et qui aura duré environ deux heures d’horloge.
Après une soirée assez mouvementée, Blaise Compaoré n’avait plus qu’à s’offrir un repos bien mérité. Il quittera Bobo le lendemain, peu après onze heures.
Bobo-Dioulasso, une zone dangereuse
Un séjour intentionnellement écourté au dire de nombreux observateurs, qui laisse à penser que le chef de l’Etat n’avait visiblement rien à cirer à Sya, lui qui, à chaque déplacement, se devait d’accorder une série d’audiences à des responsables politiques et d’associations ou encore à des leaders d’opinion de la ville de Sya.
Ceux aussi qui ont eu le privilège d’être reçus par le président du Faso devaient être brefs et concis, surtout que tous les sujets et principalement la situation politique dans le Houet n’étaient pas à l’ordre du jour des échanges.
Ce qui a fait dire à de nombreux observateurs que l’enfant terrible de Ziniaré est sur la défiance et veut à tout prix éviter de se mêler des débats afin de ne pas ouvrir la porte à toutes sortes de supputations après les récentes secousses politiques intervenues dans le Houet.
Est-ce aussi la raison pour laquelle son épouse, Chantal Compaoré, a décliné l’invitation des A3C du Houet pour ensuite survoler Bobo-Dioulasso et se rendre une semaine plus tard à Diéri dans le Kénédougou pour le meeting de remerciement ?
En tout cas, tout porte désormais à croire que la ville de Sya est en train de devenir une zone dangereuse ou même peut-être un sens interdit pour les premiers responsables politiques du pays, qui sont constamment sollicités pour intervenir en faveur de tel ou tel militant ou de telle ou telle tendance.
Et redonner confiance aux hautes autorités du pays afin de rendre Bobo de plus en plus fréquentable n’est pas pour demain pour la section provinciale du parti au pouvoir, qui, fort heureusement, est en train de tisser, et avec succès, la toile de la réunification dans la perspective des municipales du 23 avril prochain.
Le grand rassemblement constaté lors de la dernière assemblée générale au siège du parti, sur le boulevard Chalon En Champagne, au secteur 05, est un signe avant- coureur d’une structure provinciale qui entend de redorer son blason. Dans tout les cas, l’avenir du CDP Houet dépendra des résultats du scrutin municipal.
Jonas Apollinaire Kaboré
Observateur Paalga
