Actualités :: Dédougou : L’éducation, la santé et l’économie dans le contexte de crise (...)

La coordination provinciale de l’Unité d’action syndicale (UAS) du Mouhoun a commémoré, ce mercredi 1er mai 2024 à Dédougou, la journée internationale du travail. Au centre de cette célébration, une conférence publique sur le thème, « Crise sécuritaire au Burkina Faso : état des lieux et impacts sur les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’économie, quelles perspectives ? », a permis aux travailleurs d’évaluer les effets néfastes de la crise sécuritaire au Burkina Faso dans les trois domaines de la santé, de l’économie et de l’éducation.

Les travailleurs, réunis au sein de la coordination provinciale de l’Unité d’action syndicale (UAS) du Mouhoun, ont passé au peigne fin l’état des secteurs de la santé, de l’éducation et de l’économie burkinabè marqués par la crise sécuritaire. C’était à l’occasion de la commémoration de la journée du 1er mai 2024. La réflexion a été menée autour d’une conférence publique animée par Issa Dianda.

Dans un aperçu global, le conférencier a campé que la situation nationale se caractérise par un état de guerre imposé par le terrorisme. Se traduisant par des attaques de groupes armés terroristes, la guerre ne fait que s’enliser depuis près d’une décennie et ce, malgré les changements des différents régimes politiques et les mesures prises par ces derniers, dit-il. L’enlisement de la crise a embrasé en général tous les domaines d’activités et notamment ceux de la santé, de l’éducation et de l’économie, fait savoir le communicateur.

Sur le plan économique, il a rappelé que le Burkina Faso est un pays sahélien à faibles revenus et aux ressources naturelles limitées. L’agriculture étant le moteur économique, selon lui. Mais l’animateur de la conférence regrette que l’exploitation des potentialités agricoles soit aujourd’hui réduite à une petite proportion. « Dans notre localité, c’est surtout le coton qui est le plus cultivé. Or, nombreuses sont ces populations qui se sont déplacées et n’arrivent plus à produire le coton qui est la principale culture de rente et représente environ 40% des exportations de notre pays », a informé M. Dianda.

Selon le conférencier, Issa Dianda, il faut agir vite pour redonner un souffle à l’économie

A ce manque à gagner pour l’économie burkinabè, il ajoute que la production minière surtout l’or a connu une baisse importante avec la fermeture de sites miniers du fait de l’insécurité. Le conférencier a estimé que la crise sécuritaire a drastiquement aggravé la pauvreté vu que « plus de 40% des populations vivaient déjà en dessous du seuil national de pauvreté ». Pour ce dernier, l’inflation en cours participe aussi des mauvaises performances de l’économie.

S’agissant de la santé, l’orateur a révélé la fermeture de sept CSPS dans la province du Mouhoun sur un total d’environ 60. Entraînant de facto la surpopulation des centres de santé encore fonctionnels et pire, l’inaccessibilité aux soins de base par les populations vivant dans les localités sous blocus terroriste. De son avis, la difficulté d’évacuation n’est pas des moindres. « Si vous avez un malade sous la main à évacuer à Ouaga ou à Bobo, la seule possibilité qui se dégage est l’évacuation sur Ouaga et à une heure précise : de 7h à 15h », a-t-il déclaré avant de relever que les évacuations de malades de Dédougou en destination de Bobo-Dioulasso sont suspendues il y a près de deux ans.

Des travailleurs mobilisés à cette conférence commémorative du 1er mai 2024.

Quant au volet éducatif, l’impact de la crise sécuritaire s’est traduit, jusqu’à la date du 31 mars 2024, par la fermeture de 5 319 structures d’enseignement réparties sur l’ensemble du territoire, selon les dires du tribun. A ce niveau, la situation touche négativement la communauté éducative : violation du droit fondamental à l’éducation pour des centaines de milliers d’élèves et un grand nombre d’enseignants jetés au chômage. L’instituteur de soutenir que l’insécurité a imposé la délocalisation d’écoles dans certaines zones. A titre d’exemple, il mentionne que dans la région de la Boucle du Mouhoun, la délocalisation, à ce jour, concerne 144 écoles avec son corollaire de conditions difficiles pour les élèves déplacés internes.

Face à cette donne qui n’augure pas des lendemains meilleurs, Issa Dianda propose, entre autres, à l’Etat de procéder à la diminution de certains taxes et impôts institués dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, histoire de donner un souffle à l’économie. Au niveau de la santé et de l’éducation, il reviendrait à l’État « d’accroître les dispositions pour faire face à l’ampleur des besoins », pense-t-il. Pour conclure, le conférencier suggère aux intervenants dans la gestion de la crise sécuritaire et humanitaire à prioriser les investissements répondant à des besoins de long terme. « Avec le contexte, on voit l’Etat et les ONG qui interviennent. Mais ce sont des mesures à court terme. Vous allez voir dans une école, on vient mettre des espaces temporaires d’apprentissage (ETA) qui sont des bâches dont la durée de vie ne dépasse pas deux mois avec notre climat de chaleur excessive », a-t-il déploré.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

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