Actualités :: Recompenses politiques : Au-delà du poste ministériel

Le gouvernement Yonli III a certainement engendré son lot de
contrariés, de frustrés, de déçus dans les rangs des partis de la
mouvance présidentielle et de l’ADF/RDA, partis qui, de façon
ostensible et ostentatoire, ont soutenu le candidat Blaise
Compaoré à la dernière présidentielle.

A leur soutien de taille,
pour toute récompense, du moins pour ce qui a été laissé voir
au grand jour, le parti de l’Eléphant obtient le maroquin des
Transports et d’un ministère délégué. Les partis de la
mouvance, eux, doivent se contenter d’un ministère délégué
auprès du ministère de l’Enseignement de base et de
l’Alphabétisation.

Tout comme ces partis, le Congrès pour la
démocratie et le progrès (CDP) comptera sans doute des
frustrés. Des mécontents qui espéraient figurer cette fois-ci
parmi l’équipe gouvernementale. Ainsi donc, ça n’aura pas été
le grand chamboulement pour associer le plus de ralliés à la
politique du président Compaoré.

Cependant, il semble bien
que ce serait aller trop vite en besogne que d’affirmer que ces
partis ont été roulés dans la farine du palais, que la satisfaction
n’a pas été à la hauteur de l’énorme vague de soutiens
manifestés au Grand Sachem, et que les attentes des uns et
des autres n’ont pas été comblées. D’autant que les clauses du
contrat qui a lié le P.F aux responsables des partis alliés reste
du domaine des secrets du palais.

Au-delà des postes
ministériels, ces partis amis n’ont-ils pas reçu d’autres
récompenses pour leur adhésion au programme de Blaise
Compaoré ? Une interrogation qui ne semble pas dénuée de
sens. Certes, aux yeux d’une frange de l’opinion publique, la
charge des Transports accordée au chef de l’ADF/RDA, Gilbert
Noël Ouédraogo, peut paraître comme n’étant pas à la hauteur
des missions d’un chef d’un parti aussi grand que l’ADF/ RDA.

Certes, de larges secteurs de l’opinion pourraient croire que le
jeu de pirouette et le sacrifice n’en valaient finalement pas la
chandelle. Certes, le fait, pour le président de l’ADF/RDA, de
n’avoir obtenu que le ministère des Transports, et de n’avoir pas
obtenu le titre très envié de ministre d’Etat, peut paraître une
récompense en monnaie de singe, pour un parti qui s’attendait
probablement à plus.

Reste que la fonction ministérielle ne doit
pas forcément tenir lieu de dividendes politiques. Comme
Gilbert Ouédraogo l’avance lui-même - même si d’aucuns
peuvent imaginer qu’il tient à sauver la face - il n’a pas soutenu
le candidat Blaise Compaoré pour des postes ministériels.

Avec
les prochaines consultations électorales qui s’annoncent, le
président Compaoré met peut-être en attente certains partisans
qu’il ne peut satisfaire pour l’instant. Il aura ainsi le temps
d’apprécier, au pied du mur, la valeur de ces maçons,
c’est-à-dire, mesurer leur poids politique sur le terrain.

A eux de
prouver leur capacité de mobilisation lors de ces consultations à
l’évidence déterminantes. Il n’est donc pas exclu que le
gouvernement actuel connaisse, au soir de ces élections, un
réaménagement technique.

Mais, pour l’heure, une grande
ouverture à ces partis alliés au président ou à son parti pourrait
se présenter comme un grand risque pour le CDP. Puisque
chaque parti va en rangs dispersés, associer ces partis au
gouvernement avant ces élections serait, pour le pouvoir,
comme donner des verges pour se faire fouetter.
Miettes ou pas, le tout nouveau ministre des Transports, Gilbert
Noël Ouédraogo, devrait, s’il veut valoriser son poste, travailler à
donner plus de contenu à son nouveau département et le faire
rayonner.

Au demeurant, l’idée selon laquelle au soir de toutes
consultations électorales, le pouvoir politique devient un gâteau
géant à partager entre associés, doit cesser. Seule doit primer
la compétence et à ce propos, ce critère n’a, semble-t-il, pas
toujours été déterminant dans la reconduction ou la nomination
de quelques ministres dans le gouvernement Yonli III.

Le critère
affectif (d’aucuns diraient le coup de piston) a parfois joué à
fond.
Il est clair qu’on ne peut pas satisfaire tout le monde à la fois,
en termes d’attributions de maroquins. En tout état de cause, le
mythe de ministre devrait être brisé. Le poste électif n’est ni
moins noble, ni moins valorisant que celui ministériel.

N’est-il
d’ailleurs pas plus facile d’être nommé ministre que d’être élu
député ou maire ? Comparaison n’est pas raison, mais en
Occident, c’est le mandat électif qui donne d’abord toute son
aura à un homme politique. Le cas de Nicolas Sarkozy et de
Dominique de Villepin l’atteste à l’envi.

"Le Pays"

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