Actualités :: Campagne présidentielle : Un label démocratique à consolider

Le Burkina vit au rythme d’une campagne électorale bon enfant depuis le 22
octobre dernier. Contrairement à ce que l’on avait craint, la multitude des
candidats et l’importance des enjeux n’ont pas fait perdre de vue qu’une
élection est d’abord un exercice démocratique et républicain, donc pacifique
par essence.

Et de fait, la raison semble animer la plupart des acteurs sur le
terrain, en particulier les candidats qui, jusqu’à présent, respectent le code de
bonne conduite qu’ils ont eux-mêmes adopté.

Sur le plan donc de l’éthique,
on peut se féliciter de ce que chaque candidat ait fait preuve de dignité dans
le langage, de sorte à éviter les dérives préjudiciables à un bon déroulement
de la campagne. Les échos que nous renvoient les médias laissent présager
une fin de campagne sans accrocs majeurs.

Les candidats en lice semblent avoir intégré, pour le moment en tout cas, ce
conseil de Susan Guber qui, dans son "Vade-mecum du candidat", écrit : "Si
votre campagne n’est qu’une critique permanente de la vie privée de vos
adversaires et une série de révélations sur leurs défauts, c’est vous que l’on
jugera mal". Pour la beauté même du jeu électoral, les arguments doivent
plus graviter autour des projets de société des candidats. Et c’est cette vision
qui semble, globalement, prévaloir dans cette campagne électorale.

Mais il faut dire que les acteurs politiques sont aussi conscients de la
maturité politique croissante des Burkinabè. On ne peut plus leur raconter
des sornettes. Cette prise de conscience est, en réalité, la meilleure parade
contre les démagogues et même les fraudeurs. Un peuple d’électeurs qui
connaît ses droits et devoirs ne peut être pris pour du bétail électoral.

Certes,
le Burkina, en raison de la grande pauvreté des populations et de
l’analphabétisme, demeure un terreau fertile pour les marchandages
politiques divers en période électorale. Mais, avec l’expérience des élections
passées et la gestion du pouvoir qu’elles ont observées, les populations
savent maintenant quelle attitude adopter, face à un candidat qui leur promet
monts et merveilles.

Certains candidats ont retenu la leçon, qui se gardent de
proposer des recettes miracle pour sortir le pays de la pauvreté. Ils
promettent, pour la plupart, de bâtir leur programme sur les acquis du
présent. Il en est même qui reconnaissent que le potentiel actuel du Burkina
peut lui permettre de décoller. Il s’agit d’appliquer de meilleures règles de
gestion. C’est déjà, pour des hommes politiques aspirant à la magistrature et
donc tentés par la démagogie, un signe d’humilité.

Cette prise de conscience, si elle est imputable au processus démocratique,
doit être aussi mise à l’actif des organisations et institutions oeuvrant pour
une participation responsable des citoyens à la vie de la nation. En prélude
au scrutin du 13 novembre, on a du reste assisté à une multiplication des
initiatives allant dans le sens d’une prise de conscience politique et civique
des populations.

L’entrée en scène du MBDHP vient, à ce titre, renforcer
davantage la crédibilité du scrutin en raison du sérieux que l’on reconnaît à
cette organisation. Au total, le processus démocratique s’est bonifié à l’aune
de ce scrutin, à travers la pluralité des candidats, les différentes explications
sur les enjeux du vote, la liberté d’expression accrue et le bulletin unique dont
l’utilisation réduit fortement les possibilités de fraude.

Le climat d’effervescence contenue dans lequel baigne la campagne
électorale donne donc un certain allant à la politique et à ses acteurs. Et on
aimerait voir la vie politique connaître, en permanence, une telle animation
qui ne peut que contribuer à l’éveil des consciences. Reste à espérer que le
reste de la campagne électorale soit toujours aussi civilisée et que tout le
monde joue le jeu jusqu’au bout, pour un scrutin propre et incontestable.

Tous les efforts déployés tant par la société civile que les institutions de l’Etat
tendent à donner au scrutin un label de régularité et de transparence.

On le
sait trop, en Afrique, les contentieux post-électoraux débouchent souvent sur
des crises graves pouvant déstabiliser les institutions de l’Etat et remettre en
cause tous les acquis démocratiques. C’est pourquoi la vigilance doit être de
mise jusqu’à la prestation de serment du président qui sera élu au soir du 13
novembre.

"Le Pays"

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