Depuis samedi, les candidats à l’élection présidentielle au Burkina, ont « pris la brousse ». Défiant monts et vallées, ils vont tenter de rallier les électeurs à leur cause. En prêchant la bonne parole électorale, ils donneront leur part de vérité.
Après avoir adhéré à un code de bonne conduite, les équipes de campagne se sont donc mises à l’ouvrage. Grands meetings pour les uns, campagnes de proximité pour les autres, les Burkinabè sont servis.
Sur toute l’étendue des 274200 km2 que compte le pays, la politique a repris ses droits. Donné favori dans ce scrutin à deux tours, Blaise COMPAORE et son parti (le Congrès pour la Démocratie et le Progrès) ont mis le paquet.
« Hélicoptères, Hummers, bus », ... le parti au pouvoir veut se donner les moyens de sa politique. « Les feuilles » comme on les appelle au Burkina, (en référence aux billets de banque) ont reverdi une campagne qui n’en demandait pas mieux. Les tee-shirts, pagnes gadgets à l’effigie du Président sortant ravissent simplement la vedette.
Combien tout cela a coûté ? Beaucoup d’argent, répond un banquier qui refuse d’en dire plus.
A côté de la machine financière et technique du CDP, les autres partis d’opposition font comme ils peuvent. Dans l’attente bien évidemment du déblocage de la subvention accordée aux différents candidats.
L’attente se faisait tellement longue que certains partis ont fini par dire tout haut, ce qu’on pensait déjà tout bas : rares sont les formations politiques qui ont les moyens de tenir la dragée haute au CDP. C’est même un euphémisme.
Les grands vainqueurs de cette campagne électorale, seront en tout cas, les populations rurales. Elles auront droit à un intérêt comme jamais elles n’en auraient rêvé auparavant. Et les promesses n’ont pas tardé à leur endroit...
Juvénal Somé
Lefaso.net
