Actualités :: Faso baromètre du CGD : Aller à la conquête de l’électorat
Pr Augustin Loada

En publiant son deuxième Faso baromètre le 14 octobre dernier à Ouagadougou, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) permet de voir les tendances qui se dégagent à 26 jours de l’élection présidentielle au Burkina Faso. Le constat général est que la plupart des partis qui prétendent diriger le pays sont peu connus (en dehors du CDP) de l’électorat à l’intérieur du pays.

La note de satisfaction vient du fait que les électeurs savent bien pourquoi ils votent ; contrairement à une certaine opinion qui veut que l’on vote le plus souvent pour les ripailles et autres gadgets, donc pour l’homme politique ou le parti le mieux nanti.

D’une manière générale, Ouagalais et provinciaux, hommes ou femmes, instruits ou analphabètes, s’accordent pour dire que la compétence, l’honnêteté, les réalisations doivent être les qualités d’un chef d’Etat au Faso. En tout cas, ce sont les facteurs déterminants le choix de l’électeur burkinabè. Les moyens financiers du candidat, son programme politique, ses origines politiques ou régionales sont loin des caculs des électeurs. Dans le même temps, l’électorat a une nette idée du parti qui est capable de diriger le pays.

Dans le deuxième sondage par exemple (celui qui a concerné les 13 régions), le CDP devance les autres formations politiques (plus de 75%) en terme de capacité à gouverner. Il est aussi le parti le plus connu, 80,8% des provinciaux citant spontanément le nom de ce parti (notoriété spontanée) et 96,7% affirmant le connaître parmi plusieurs autres partis cités (notoriété suggérée).

En même temps que l’ADF/RDA et le PAI apparaissent comme les partis les mieux connus au Burkina après le CDP, les électeurs sondés par le CGD estiment qu’après le CDP, c’est l’UNIR/MS qui est le parti le plus capable de diriger le Burkina. Les mêmes tendances sont constatées dans le sondage fait à Ouagadougou sur les capacités des personnalités politiques à diriger le pays. Là aussi, après le président Compaoré crédité de 84,70% de confiance, Me Bénéwendé Stanislas Sankara est la première personnalité de l’opposition à qui les électeurs font confiance (32,40% des voix).

Nonobstant donc le fait que le nom de leurs partis soient bien répandus à travers le pays (que ce soit à Ouagadougou ou dans les provinces), les dirigeants de l’ADF/RDA, du PAI ou du PDP/PS ne donnent pas pour le moment, des assurances aux Burkinabè. Aux élections législatives de mai 2002, 69,08% des électeurs de la capitale s’étaient déplacés dans les bureaux de vote, ils étaient 62,6% à le faire dans les treize régions du pays. Ils avaient alors voté massivement le CDP (70,4% en régions, 62,57% à Ouagadougou).

Dans les régions ; l’ADF/RDA, le PDP/PS et l’UNIR/MS avaient enregistré à eux trois12,3% des voix ; mais à Ouagadougou, le PDP/PS avait cédé sa place dans le tiercé gagnant au PAREN et les trois ont fait un scord de16,07% des voix.

Controverse autour d’un septennat

L’intérieur du pays n’apprécie pas de la même manière les réalisations faites pendant le dernier septennat par le président Compaoré. Les Ouagalais estiment à plus de 70% que l’état des routes s’est amélioré au cours des sept dernières années, les Burkinabè de l’intérieur disent le contraire à près de 60%.

Même controverse de chiffre pour l’accès à l’école. Ils sont plus de 80% de Burkinabè vivant dans les provinces à penser que la situation s’est aggravée pendant qu’à Ouagadougou, on estime à plus de 70% que l’école est devenue plus accessible. Dans la plupart des cas, les provinciaux ne sont pas sur la même longueur d’onde avec les habitants de la capitale quand il s’agit d’évaluer le bilan du septennat du président Compaoré. Par exemple, quand les provinciaux trouvent à 50,1% que leur situation personnelle s’est améliorée au cours des sept dernières années, on rencontre seulement 21,3% de Ouagalais qui disent la même chose.

De plus, 39,9% trouvent leur situation individuelle inchangée à Ouagadougou contre 17,3% dans les régions. Ils sont en revanche unanimes pour dire en région comme dans la capitale, que leur situation personnelle a été moins bonne (régions =30,3% et Ouagadougou=30,4%) au cours des sept années passées.

Quant aux priorités des uns et des autres pour le prochain quinquennat, les gens dans les régions estiment qu’il faudrait d’abord s’attaquer aux problème de la santé, de la pauvreté, de l’emploi, de l’agriculture et résoudre le problème d’accès à l’eau potable. Les cinq priorités pour les Ouagalais sont la lutte contre la pauvreté, la promotion des centres de santé, les questions d’emploi, la production agricole et le coût de la vie.

En province comme à Ouagadougou, tous les électeurs sondés s’accordent et affirment que le président Compaoré fera de bonnes choses pour l’avenir (beaucoup d’attentes donc pour les années à venir). Ils sont 60% en effet, à le penser aussi bien à Ouagadougou que dans les régions. En tout cas, 92,8% des provinciaux sont informés de la tenue du scrutin présidentiel de novembre prochain et 95, 3% à Ouagadougou le sont également. Parmi les enquêtés, ils sont 68,9% inscrits sur les listes électorales dans la capitale, 76,4% dans les provinces.

Toujours est-il que plus de la moitié des Ouagalais interrogés (53,3%) affirment qu’ils iront sûrement voter, beaucoup plus à l’intérieur du pays où 90,3% disent que c’est sûr qu’ils voteront. Sans conredire le droit pour les uns de chercher à confirmer les résultats du sondage ou les renforcer, aux autres celui de se battre pour vaincre le signe indien en utilisant comme boussole les résultats du sondage pour renverser les tendances, il est souhaitable que le « Faso baromètre » serve au moins les candidats et leurs formations politiques pour convaincre les 2,1% de provinciaux qui disent qu’ils ne voteront pas (0,7% ne voteront sûrement pas contre 1,4% probablement pas). Dans la capitale, il faudrait courir aussi après les 1,4% de sondés qui disent que c’est probable qu’ils ne votent pas et les 0,9% qui en sont sûrs.

Romaric Ollo HIEN (romaric_hien@yahoo.fr)
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