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Bicéphalisme dans le royaume du Gulmu : Il faut vite éteindre le feu qui couve

23 mai 2020, 09:29, par Sidpassata Veritas

Ceux qui pensent que"la chefferie coutumière ne sert à rien" sont dans une crise identaire dont ils n’ont même pas conscience, parce qu’ils tentent de nier ce qui fait partie de leur patrimoine identitaire et culturel. Ceux qui croient qu’on peut décider par une loi ou par je ne sais quelle décision de supprimer la chefferie pour avoir la paix, sont dans un délire irréaliste, puisque la chefferie n’existe pas par les lois de l’Etat et possède un vrai pouvoir de gestion de la vie culturelle et sociale, là où l’état ne peut rien faire ! Il se trouve même que l’administration sollicite les interventions des chefs pour la résolution de certaines questions foncières.
1- N’oublions jamais que l’état moderne dans notre pays comme dans beaucoup d’autres pays africains, n’est pas notre invention, mais le fruit de la révolution du peuple français qui a préféré décapiter son roi et mettre un pouvoir exécutif (président de la république et gouvernement) dont il peut contrôler l’action par ces députés qui le représentent dans une Assemblée nationale qui vote les lois, et un pouvoir judiciaire qui juge selon ces lois. N’oublions pas que les indépendances de nos pays ont créé de toutes pièces un appareil bancal imitant l’état moderne en restituant le pouvoir non pas à ceux dont il avait été confisqué (les chefs traditionnels) , mais à une nouvelle élites imitant le colon (les chefs d’état africains). conséquence : les peuples africains qui n’ont pas été les acteurs de ce changement d’attribution du pouvoir n’accorde que très peu de légitimité aux autorités de l’état moderne et garde beaucoup de sympathie au chefs coutumiers qu’ils considères être des autorités légitimes dignes de respect et de révérence, d’autant plus qu’ils sont proches des populations dont ils comprennent mieux les aspirations que l’homme politique de l’Afrique moderne. Voilà la réalité qui est encore la notre aujourd’hui et dont il faut en avoir nettement conscience pour ne pas se tromper de sujet.
2- Un état moderne sérieux doit régler les les situations réelles qui se posent. Dire que le problème de la chefferie relève de la coutume et non des loi de l’état, c’est avouer l’irresponsabilité de l’administration étatique. Les lois sont faites pour encadrer la réalité et non pour être théoriques et inefficace quand il faut résoudre des question d’ordre public. On entend des gens dire que ce n’est pas à l’administration de régler les problèmes de successions dans la chefferie. Ces gens se trompent. On ne demande pas à l’administration de s’occuper de ce qui ne le regarde pas. On demande d’anticiper en donnant un statut juridique à la chefferie coutumière et en encadrant juridiquement le fonctionnement et surtout la succession de la chefferie, par le contrôle de l’application du coutumier que chaque cours royale devra, en temps de paix, déposer à l’administration territoriale pour approbation. Ce travail n’est pas impossible à réaliser, si les politiciens n’avait pas d’intérêt dans le statu quo qui leur permet de manipuler la chefferie coutumière.


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