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Justice : Un décret ministériel en faveur de l’extradition de François COMPAORE

7 mars 2020, 13:13, par caca

Je vais maintenant compléter ma première thèse de l’émotion avec un deuxième point de vue. Cette fois, c’est le volet politique de l’émotion. Mon ami Mr Ouatara accuse caca fortuitement de réagir par émotion et lui même ne rend pas compte de son émotion. C’est comme la parabole de la paille et de la poutre dans les évangiles. Mais le sujet est passionné et passionnant.
L’émotion en Politique
Les spécialistes d’histoire politique ont peu écrit sur les émotions, concentrant leur intérêt sur des sujets plus durs, plus rigoureux tels que les gouvernants, les guerres, la diplomatie ou les bureaucraties. Pourtant les émotions sont la clef de la vie politique actuelle  et, au Moyen Âge aussi, elles y ont eu une grande importance.
Commençons par le présent. Qu’ils appartiennent ou non, de fait, à son registre, les actes politiques sont aujourd’hui décrits avec le vocabulaire de l’émotion. J’ai commencé à travailler à cet exposé au milieu d’octobre 2000, alors que Palestiniens et Israéliens s’opposaient dans une guerre véritable et que le seul espoir à l’horizon était une réunion en Égypte, où une trêve serait discutée. Dans le New York Times, Yasser Arafat et Ehoud Barak étaient décrits comme « irrités et chagrinés ». Le reporter parla de « la peur d’un élargissement du conflit ». À Trappes, tout près de Paris, une synagogue fut incendiée. Michel Mimouni, président de l’association juive locale, en attribua l’attaque à des Arabes du lieu, donnant comme explication : « Ils sont au chômage et sont en colère »
Ces exemples montrent que la politique actuelle, particulièrement dans les périodes de violence et de crise, appelle un certain type de discours fortement émotionnel. La colère, le chagrin et la peur, très habituellement associés à la vie politique, sont en général classés parmi les émotions archétypes. Bien que les psychologues modernes diffèrent assez radicalement sur le nombre d’émotions qu’ils conviennent de considérer comme essentielles ou fondamentales, la colère et la peur apparaissent presque toujours dans leurs listes 
Ces constatations actuelles conduisent à se demander si autrefois il y avait aussi des émotions, si ces émotions étaient considérées comme appartenant à la même « catégorie de pensée » que dans notre culture et – plus spécialement dans le cadre de notre propos – si elles jouaient un rôle dans la sphère politique. Il y a de fait une longue tradition occidentale de discours et de classification des émotions. Les Grecs, tout particulièrement les stoïciens, avaient un nombre considérable de mots pour désigner les sentiments, qu’ils regroupaient sous le terme de pathé. Quoiqu’il semble bien que ces émotions n’aient été ni les mêmes que les émotions médiévales, ni les mêmes que les nôtres, nous reconnaissons aisément la pathé : elle inclut le plaisir, la souffrance, le désir, la peur et toutes les émotions qui en étaient considérées comme des sous-catégories, en parcourant toute la gamme de la colère jusqu’à l’amour. Dans Cicéron, le mot est latinisé en perturbationes .
Quelques siècles plus tard, on trouve le terme passiones, mot demeuré en usage jusqu’à aujourd’hui . Nous pouvons donc être assurés que l’Occident a connu par le passé une catégorie analogue à nos « émotions ».Nous pouvons aussi être sûrs de la persistance de certains mots désignant des émotions, tels que colère ou peur, à l’intérieur de la catégorie plus large qu’est l’émotion. Dieu, dit Isidore de Séville, n’est pas assailli par les « perturbations » qui affligent l’espèce humaine, car « il n’est touché par aucune de ces passions – la libido, l’irascibilité, la cupidité, la crainte, la tristesse, l’envie et d’autres encore – qui troublent les esprits humains »
 Comparons avec la liste des émotions fondamentales, largement acceptée, qu’a établie le psychologue Paul Ekman : bonheur, tristesse, peur, dégoût, colère et surprise. Elles sont étonnamment semblables.
Résumons-nous : les émotions, dont nous parlons aujourd’hui, ont quelques parallèles dans le passé. Les mots eux-mêmes qui désignent les émotions (sous leur forme grecque et latine) et la catégorie que constitue l’émotion ne sont pas des constructions exclusivement modernes, mais reposent sur des traditions profondément enracinées. La colère, la crainte et l’espoir faisaient-ils partie du discours politique médiéval ? Sans aucun doute, et d’autres mots désignant l’émotion aussi, tels que haine (odium, rancor, inimicitia) et amour (amor). Mais nous ne pouvons nous attendre à ce qu’ils aient eu le même sens qu’aujourd’hui ni à ce qu’ils aient été utilisés dans les mêmes directions. Il nous faut donc explorer la portée de cette remarque dans le domaine des émotions en politique au Moyen Âge.
Mon ami Ouatara, caca n’a aucun regret d’être émotionnel dans ce dossier de pseudo judiciaire politique. Considérant que l’émotion est innée, c’est tout en fait logique qu’un sujet du droit commun occupe l’ambiance nationale comme le sujet Nobert Zongo était unique dans son genre de notre pays. Combien de burkinabè ont été assassinés arbitrairement depuis l’indépendance à nos jours ? Combien de burkinabè meurent de nos jours face au terrorisme ? Que Mr François Compaoré soit extradé par la France c’est son intérêt ? En plus, il s’agit un non évènement parmi les préoccupation en dehors des internautes comme les Ka, Some, Nabiiga et autres qui font ce dossier un sujet personnel à refuser même de faire leur deuil tant que Mr François Compaoré ne sera pas en prison.
Mon WK mon cher Ouatara !


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