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Burkina Faso : Un rescapé du massacre de Silgadji témoigne

30 janvier 2020, 13:38, par YAAM SOBA

La vie sous les talibans

Statue de Bouddha à Bamyan, avant sa destruction par les talibans.
Le régime imposé par les talibans fut fondé sur un respect strict et littéral de l’islam, particulièrement rigoriste. La culture de l’opium est réduite mais les zones contrôlées par les talibans poursuivent une faible partie de leur production, environ 35 tonnes en 2001 selon le PNUCID (Programme des Nations unies pour le contrôle international des drogues)18 malgré l’interdiction de culture décrétée par le mollah Mohammed Omar en l’an 200019. C’est un faible chiffre si on le rapporte aux 150 tonnes d’opium produits cette même année 2001 dans le Badakhshan, province sous contrôle de l’Alliance du Nord (total de 180 tonnes), aux 3 276 tonnes produites l’année précédente, en 200020, et aux 8 200 tonnes produites en 200721.

L’Afghanistan vivait alors sous la domination de 30 000 à 40 000 talibans, motivés par un retour à la pureté originelle de l’islam. Le « ministère pour la promotion de la vertu et la répression du vice » contrôle tous les aspects de la vie des Afghans.

Certaines régions du Pakistan ont été également soumises aux talibans, notamment la vallée de Swat de 2007 et jusqu’à début 2009.

De fortes restrictions
Le théâtre, le cinéma, la télévision, et les ordinateurs étaient interdits ; la possession d’appareils photographiques et de magnétoscopes devint illégale. Le ministère de l’Information interdisait aux journalistes étrangers de parler aux femmes, de prendre des clichés et de se promener seuls. Un seul hôtel était ouvert aux reporters occidentaux dans Kaboul. Dans les écoles, la moitié du temps était consacrée à la religion. Les cours de sports et d’art furent éliminés des programmes scolaires[réf. nécessaire]. Les talibans brûlaient les instruments de musique et les cassettes, frappaient et emprisonnaient les musiciens, interdisaient la danse. La boxe, comme beaucoup d’autres sports, était prohibée. Certains jeux basiques, comme les échecs ou le billard étaient également prohibés. Chaque jour, la radio des talibans énumérait de nouveaux interdits : peindre en blanc les vitres des maisons pour ne pas voir les femmes à l’intérieur, expéditions punitives pour casser les téléviseurs, magnétoscopes, déchirer les photographies de famille. Les autorités faisaient également vérifier que l’on n’écoutait pas de musique dans les maisons ou au cours des mariages. Les systèmes médicaux et scolaires furent dédoublés en fonction du sexe, tout en donnant la priorité aux hommes[réf. nécessaire]. Toute représentation humaine était illégale, même pour les poupées des petites filles. Au nom de l’iconoclasme, les talibans dynamitèrent les statues de bouddhas géants de Bamiyan, vieilles de quinze siècles. Ils détruisirent, dans les collections archéologiques du musée national afghan de Kaboul, tout ce qui portait des représentations humaines ou animales et firent des autodafé des 55 000 livres rares de la plus vieille fondation afghane et détruisirent plusieurs autres bibliothèques publiques et privées.

La charia devint la base du droit afghan. Notamment, l’amputation et la lapidation furent parmi des peines appliquées sous les talibans. Les relations sexuelles hors mariage étaient prohibées et punies de 100 coups de fouet. La diffusion d’idées « non-musulmanes » était également prohibée. En 2001, les minorités hindoues devaient porter un signe distinctif, un morceau d’étoffe jaune. Les homosexuels étaient condamnés à mort : on faisait s’écraser sur eux un mur, et on utilisait un bulldozer pour achever la peine.


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