Décès de Adama Pierre TRAORE : Faire part

Mon témoignage est que Traoré Pierre adama que nous appelions aussi affectueusement « M’Pêwê » fut un pionnier et grand responsable au lycée Philippe Zinda Kaboré. Mon souvenir personnel est que lors de la désignation du délégué général des lycéens, en remplacement de Diarra Boubacar (tous deux de la même promotion qu’Alassane Dramane Ouattara), les lycéens qui croyaient que nous (filles) avions été corrompues par le clan Diarra Boubacar, nous interdirent de voter. Furieuses avec Geneviève Ouédraogo (future première docteur-pharmacienne de notre pays), nous avons quitté la salle et toutes les lycéennes nous emboîtèrent le pas. Plus tard, je fis des remarques acerbes à Pierre Traoré pour nous avoir sous-estimées dans les questions d’équité et d’intégrité. Alors Pierre Traoré nous enjoignit d’aller nous organiser et nommer notre déléguée générale. Je fus donc désignée comme déléguée générale des filles. Tout comme Pierre j’étais également responsable des filles de la Jeunesse Étudiante Catholique du lycée Philippe Zinda Kaboré. Ce fut la première manifestation démocratique dans le plus grand collège du Burkina. C’est ainsi que j’ai travaillé aux côtés de Pierre Traoré, tant dans les rencontres administratives avec les autorités que dans les questions du mouvement de la jeunesse étudiante catholique (J.E.C). À ce sujet le président Maurice Yaméogo qui avait ébauché la représentativité de la femme dans les Instances, ne manquait jamais nos manifestation culturelles (Les kermesses, théâtres) tant au lycée que pendant les journées des semaines nationales de la JEC.
Pierre Traoré avait le sens de l’organisation et du travail bien fait. Il assumait ses responsabilités avec amour et fermeté. La corruption ni le mensonge n’a jamais habité son cœur. Il était toujours souriant affable, très réfléchi et surtout il avait beaucoup d’écoute. Sa philosophie semblait être pour moi, le responsable qui sollicite ses subordonnés pour la bonne marche de l’entreprise plutôt que celui qui attend d’eux des louanges ou des sollicitations.

Rien que la semaine dernière, tout d’un coup j’ai pensé à Pierre Traoré. Je me posais la question de ce qu’il devenait ! C’était donc ton adieu ! Repose en paix cher Camarade et Collège. Tu fus grand, mais très effacé.