Proverbe du Jour : Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux. Proverbe chinois
Le président Macron et le général Lecointre fâchés avec les chefs d’Etat et les populations des pays du G5 sahel. Et pourtant.
9 décembre 2019, 16:23, par
Mechtilde Guirma
Pour dénoncer notre manque de souveraineté voilà ce que j’écrivais sous forme de poème en 1994 en prévision du processus démocratique en cours de l’époque : une vraie démocratie sans laquelle nous tournerons toujours en rond. Donc ce qui nous attendais dans le futur si nous ratons le train du rendez-vous de l’histoire, l’occasion de nous reformuler à partir de notre vivre ensemble et de notre vécu culturel. Cependant il fallait aussi compter sur une population à majorité analphabète (et même avec les intellectuels) qui ne comprenaient pas encore grand’ chose ni n’étaient informés des événements du monde.
AFRIQUE MA TANTE
Ma tante a bien dit « déviation »
Pour viser « dévalisation ».
Or elle décrit « dévaluation »
Notre « quote-dévolution ».
Tout en entendant « dévolution »
Tante a cru « Révolution »
De sanglantes années terribles
Lest de souvenirs pénibles.
En lui disant « Bird et FMI »
Ma tante songe aux deux amis
Tués de façon équivoque
En voyage réciproque.
On lui cite « Banque Mondiale »
Elle voit « Mannes triviales »
Offertes sans joie ni conviction
D’un amant en mal d’affection.
Tout en confondant la « traîtresse »
Tante a compris « grossesse »
Elle m’a dit : « de qui le bébé ? »
Et je suis restée « bouche bée »
Elle avertit : « S’il est donc noir,
Il vient des mânes du terroir,
Mais autrement…il devra périr
Sans verdict et sans coup férir »
Depuis ma tante me dévisage
À mes visites de passage.
Elle veut nommer mon bébé « Lucie »
Moi modestement « DÉMOCRATIE ».
Marie Mechtilde Guirma.
(paru dans l’hebdomadaire : Nouvelle TRIBUNE, N° 0043 du 28 au 31 mai 1994, dans la rubrique le coin de la poésie.)
Pour dénoncer notre manque de souveraineté voilà ce que j’écrivais sous forme de poème en 1994 en prévision du processus démocratique en cours de l’époque : une vraie démocratie sans laquelle nous tournerons toujours en rond. Donc ce qui nous attendais dans le futur si nous ratons le train du rendez-vous de l’histoire, l’occasion de nous reformuler à partir de notre vivre ensemble et de notre vécu culturel. Cependant il fallait aussi compter sur une population à majorité analphabète (et même avec les intellectuels) qui ne comprenaient pas encore grand’ chose ni n’étaient informés des événements du monde.
AFRIQUE MA TANTE
Ma tante a bien dit « déviation »
Pour viser « dévalisation ».
Or elle décrit « dévaluation »
Notre « quote-dévolution ».
Tout en entendant « dévolution »
Tante a cru « Révolution »
De sanglantes années terribles
Lest de souvenirs pénibles.
En lui disant « Bird et FMI »
Ma tante songe aux deux amis
Tués de façon équivoque
En voyage réciproque.
On lui cite « Banque Mondiale »
Elle voit « Mannes triviales »
Offertes sans joie ni conviction
D’un amant en mal d’affection.
Tout en confondant la « traîtresse »
Tante a compris « grossesse »
Elle m’a dit : « de qui le bébé ? »
Et je suis restée « bouche bée »
Elle avertit : « S’il est donc noir,
Il vient des mânes du terroir,
Mais autrement…il devra périr
Sans verdict et sans coup férir »
Depuis ma tante me dévisage
À mes visites de passage.
Elle veut nommer mon bébé « Lucie »
Moi modestement « DÉMOCRATIE ».
Marie Mechtilde Guirma.
(paru dans l’hebdomadaire : Nouvelle TRIBUNE, N° 0043 du 28 au 31 mai 1994, dans la rubrique le coin de la poésie.)