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Burkina : 32 terroristes neutralisés et un soldat tombé au cours d’intenses combats dans les régions du Centre-Nord et du Nord

17 novembre 2019, 10:44, par Pierre Claver Ouédraogo

LES BILLETS D’AFRIQUE TRIBUNES

MÉMOIRE DES PEUPLES : A LUI SEUL, LE SAHEL PEUT BEL ET BIEN VAINCRE LE TERRORISME S’IL EN A LA VOLONTÉ !

(post proposé en relecture)

Maix Somé,

Sous le titre "Qui doit assurer la sécurité au Sahel ?", tu passes au peigne fin les problèmes liés aux "bonnes feuilles" (le fameux nerf de la guerre) mais aussi à la réserve de certains pays à apporter une aide conséquente aux pays du G5-Sahel dans leur croisade contre le terrorisme et ses dérivés "tant que des réformes institutionnelles et des efforts de gouvernance ne seront pas réalisés".

On s’en doute, aussi bien les Belges, les Américains que les autres prestigieux partenaires au développement du continent africain ont raison, à 100% d’exiger de nos pays sahéliens des réformes audacieuses avant de voler à notre secours. En effet, pendant que nous tendons régulièrement l’obole aux puissances étrangères qui ont-elles-mêmes maille à partir avec les terroristes, nos dirigeants refusent de donner le bon exemple. Or en consentant des efforts, nos pays peuvent sécuriser leurs territoires à 100%. De jour comme de nuit. Sans la moindre mainmise d’une force étrangère !

CHARITÉ BIEN ORDONNÉE COMMENCE PAR SOI-MÊME !

A ce jour malheureusement, dans certains pays africains, les émoluments de chefs d’Etat, de présidents d’institutions, de ministres, de sénateurs, de députés, de maires, bref, d’élus et de responsables administratifs insultent l’intelligence humaine et fouettent les appétits égoïstes. A cela s’ajoute une gestion peu rigoureuse des ressources publiques allouées au développement. Or, pour obtenir une rationalisation des dépenses publiques, une gestion drastique des ressources, l’exemple doit être donné par l’exécutif et le législatif. Via essentiellement la réduction très sensible le train de vie de l’Etat.

C’est alors que, sans même exiger quoi que ce soit des autres corps de la société, les populations peuvent consentir volontiers d’importants efforts de guerre en vue de bouter rapidement hors du territoire national des bandits armés. Quelle que soit leur puissance avérée ou supposée ! Mais, comme c’est hélas le cas presque partout, nous avons au sommet de l’Etat de grands commis qui se sucrent sur le dos du pauvre contribuable. Comme s’ils étaient des immortels ou des mortels pouvant emporter dans leurs tombes les immenses fortunes accumulées au fil des ans sur la planète-terre !

Pis, ils totalisent allègrement deux à trois ans de dette intérieure impayée, handicapant fortement le progrès national en ce qu’ils poussent à la ruine des opérateurs économiques et des entreprises peu fortunées ayant emprunté des sous à la banque à des taux d’intérêts élevés. Pendant ce temps, les terroristes recrutent à tour de bras des chômeurs indécrottables et des indigents laissés à eux-mêmes, les arrosent de billets craquants, de pièces sonnantes et trébuchantes.

UN TABLEAU DES PLUS SOMBRES…

Après avoir formenté leurs têtes et les avoir bourré de formules terroristes, les nouveaux maîtres à penser les droguent à satiété et les lancent sur des terrains de combat pour saccager, brûler et tirer à bout portant sur tout ce qui bouge. De fait, demain ne semble pas la veille où la jeunesse désœuvrée pourra sortir des sentiers battus, puisqu’elle est abandonnée par nos princes gouvernants aux mains des bandits armés prêts à les arroser d’argent frais : les "bonnes feuilles du crime" !

Il se trouve que, comme l’a répété plus d’une fois l’ancien président ivoirien Félix Houphouët Boigny, "un homme qui a faim n’est pas un homme libre". Il aura donc beau vouloir contribuer à des efforts de guerre en vue de protéger son pays contre des attaques extérieures, il lui faudra disposer d’un minimum. Or, chaque jour que Dieu, il trime pour obtenir un repas comestible pouvant lui permettre de subsister tant bien que mal en attendant son ultime rappel au Seigneur.

Quand il souffre de palu, de toux ou de dengue, il lui est souvent difficile d’obtenir des comprimés pour calmer sa douleur. Lorsqu’il s’agit d’opérations coûteuses comme les accouchements par césarienne, la plupart des hommes regardent leurs épouses mourir à la queue-leu-leu sur les lits de nos hôpitaux sous-équipés, vétustes, sales et constamment délaissés par des spécialistes gloutons et inconscients au profit de cliniques privées. Autant de cadres de santé pourtant rigoureusement formés grâce à l’argent du pauvre contribuable.

Il y a même sans doute pire : dans la plupart de ces centres de santé règnent une insouciance bon enfant et une incroyable impunité, les agents volant à la belle étoile les médicaments de l’Etat et les revendant aux cliniques privées, aux pharmacies conventionnelles et aux marchands de médicaments ambulants secrètement rencontrés en nocturne dans des lieux pour le moins obscurs.

Au regard du sombre tableau ci-dessus dépeint, nous devrions avoir l’honnêteté d’arrêter d’indexer la France et les autres partenaires au développement. Ce n’est pas de leur faute si le G5-Sahel n’est pas encore financé comme il se devrait. C’est parce que jusqu’ici, nous nous croyons incapables d’assurer la sécurité de nos populations sans aide et intervention étrangères. Or, c’est même le contraire !

EN MATIÈRE SE SÉCURITÉ INTÉRIEURE, COMPTER SUR DES PAYS AMIS ÉQUIVAUT AU SUICIDE COLLECTIF !

Résultat : aussi longtemps que nous compterons sur des pays amis pour éradiquer l’hydre terroriste, les temps ne seront que davantage lointains où nous obtiendrons de bons résultats. Quant à la victoire finale sur l’ennemi, inutile d’insister : ce serait alors un leurre ! D’ailleurs, les forces impérialistes qui composent avec les assaillants le savent pertinemment : des dirigeants africains qui comptent sur des vendeurs d’armes, de chars à canon, des pillards de ressources minérales ne peuvent rien contre de courageux terroristes prêts opérer des deals succulents et à partager équitablement les fruits de leurs ravages.

Il faut bien que des innocents meurent pour que d’autres vivent décemment, fût-il au prix du sang de populations affamées et laissées à elles-mêmes dont les chefs d’Etat élus semblent plus friands de voyages somptueux en vue de participer à des réunions au sommet budgétivores que d’injecter de l’argent dans le renseignement.

A la question "Qui doit assurer la sécurité au Sahel ?", répondons en échos : le Sahel, avec ou sans G5 !


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