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Putsch de 2015 : « Il existe dans le pays, un manipulateur qui n’a toujours pas été débusqué », conclut Me Jean Degli

7 août 2019, 06:46, par caca

Ce point de vue n’engage que caca, je le répète toujours, j’ai aimé le procès du putsch dans sa dimension du droit et de la démocratie qui est la première du genre et pourrait être un exemple si à la fin le droit de chacun soit respecter selon les lois de notre pays. Bien qu’on peut se féliciter d’un tel progresse force est de constater qu’une certaine hérésie subsiste dans la démarche consciente des acteurs de cette même justice. L’instruction a été massacré par les instructeurs de la police judiciaire qui n’ont pas pris le soins de pousser la recherche des causes de ce putsch. La justice des opinions populaires et de fantasme ont conduit à des conclusions simplistes et à désigner le général Diendéré le coupable idéal. Cette désignation se justifie dans la perception burkinabè de soupçonner son prochain indésiré de malfaiteur. C’est à dire, dans l’opinion publique le burkinabè aime fantasmer des réalités délirantes discriminante un parent mal aimé. Il se trouve que l’histoire politique de notre pays permet d’un tel comportement pour tous ceux qui s’opposaient avec raison et sans raison le système Compaoré de gouverner ce pays.
Dans ce procès et ce qui va être difficile et le parquet qui disposait les moyens malheureusement n’avait pas compris l’enjeu de cette vérité recherchée dans le procès. Il a vite plaidé la culpabilité des deux généraux en leur souhaitant des peines extrêmes. Même si dans un passé restant d’autres compatriotes ont subis des sorts extrêmes dans les petits procès militaires. La chance du général Diendéré est que le Burkina veut tourner la page noire de son histoire et cela commence aussi avec les mêmes animateurs de cette justice à double vitesse.
Je ne connais pas ce avocat de la défense, mais ayons le courage de reconnaitre la pertinence de sa plaidoirie qui vient interpréter certains articles de notre loi. Me Degli a abouti à la conclusion que le crime dont est accusé son client n’est pas constitué. Il prend appui sur le Code pénal (ancien) burkinabè, précisément en ses articles 109 et 110.

En effet, l’article 109 dispose que : « Il y a complot dès que la résolution d’agir est concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs personnes en vue :
- de changer par la violence le régime légal ;
- d’exciter les populations à s’armer contre l’autorité légale de l’Etat ou à s’armer les unes contre les autres ;

- de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ;
- d’organiser le massacre et la dévastation. La peine applicable est l’emprisonnement de cinq à dix ans ».

L’article 110, lui, stipule : « Le complot suivi d’un acte commis ou commencé pour en préparer l’exécution est un attentat puni d’un emprisonnement de dix à vingt ans ». Pour l’avocat, l’attentat contre la sûreté de l’Etat implique un cumul de deux crimes à savoir, le crime de complot et l’exécution (ou début d’exécution) du complot. « Il est donc clair que le complot doit être un acte arrêté entre deux ou plusieurs personnes ; il ne peut pas être unipersonnel », interprète l’avocat.
Je ne suis pas un juriste de profession pour commenter les lois, mais je reconnais ici le mérite d’un homme de loi qui sait interprété des textes juridiques. Ayons le courage de reconnaitre que dans ce procès il y a eu des erreurs qui pourrait profiter la défense et innocenté les accusés. Le tribunal qu’il soit exception ou normal doit respecter également le droit des accusés quelques soient leurs fautes ou culpabilités. Comme je le dis souvent, le général Diendéré sait que la fin de sa carrière militaire n’est pas glorieux comme il le souhaitait. Même si les dieux de justice militaire burkinabè lui innocentait, il a quand même rester plus de 4 ans en prison et cela est déjà significative pour une personne de cette qualité.


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