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Procès du putsch du CND : « Va à la résidence de l’ambassade de France », conseille le général Diendéré à son épouse

31 mars 2019, 20:27, par Nabiiga

Mon frère Tapsoba, laisse-moi parler en notre nom s’il te plaît puisque c’est nous qui sommes visés :
Ah bon, la vie est une fleur et, par fleur je me dis que tu entends une beauté, une beauté à entretenir, à admirer et surtout et avant tout, à ne pas détruire car belle : Tapsoba et moi sommes prêts à respecter ton rendez-vous que tu nous donneras dans une forêt pour que tu nous montre les troncs d’arbre où les parents de : Norbert, de Clément, de David Ouédraogo, de Sankara, Lingani, Henri et j’en passe, ont coupé pour soustraire leurs enfants. Une fois satisfait, tu prendras bien le soin de nous montrer les différences entre les vies qui sont comme des fleurs, et celles qui ne le sont pas. Où que tu veuilles que nous nous trouvions, nous t’y trouverons
L’arrogance, le pardon et la réconciliation :
À ce que nous sachions, il n’y a pas un/e seul/e burkinabè qui ne veuille pas vivre en paix, qui ne veuille pas qu’il y ait de réconciliation. Seulement, le pardon et l’arrogance sont incompatibles. Le pardon ne peut pas être demandé en arrogance. Tout pardon est fait dans l’humilité, la reconnaissance totale et sans ambiguë aucune, du tort commis, du préjudice fait à autrui. Cette reconnaissance doit se faire du fond du cœur de la personne après de mûres et dures réflexion sur le tort infligé à l’offensé. Suite à cela, de son propre gré et surtout, sans que cela ne soit induit, encouragé encore moins forcé par une tierce personne, la personne trouve d’autres personnes (notre tradition mossi l’oblige) pour l’accompagner chez la personne qui a été offensée pour demander pardon. Souvent, c’est l’accompagnateur qui prend la parole pour ensuite être donnée à au demandeur de pardon. Ça, c’est un signe d’humilité.
La demande de pardon doit commencer par la narration totale de ce que la personne a fait et qui a né le tort, sa part totale dans la commission de ce tort, et combien il reconnaît l’étendu de la peine causé, sans oublier de mentionner le temps qu’il prendrait à l’offensé pour se rétablir, le tout, dans l’optique d’embaumer le cœur de la personne. Suite à cela, l’offensé ou ses siens,va intervenir pour accepter le pardon demandé avec un mot d’interdiction à la personne de ne plus recommencer. S’il y a des réparations à faire, on le fait dans le contexte de ce pardon qui a été sincère. Une réparation ne précède pas le pardon encore peut-il le remplacer. C’est le pardon ensuite la réparation. Le pardon ne peut pas se faire avec ‘une brique’ tel que Blaise faisait et à tenter de faire après l’assassinat de Norbert.
Ni Achille ni moi, somme rancunier encore mois avoir une dent contre qui que ce soit. Nous sommes partisans indéfectibles de ‘faites à autrui ce que vous voulez qu’on vous fasse’
Diendéré et le procès actuel :
À l’entame de ce procès, le sentiment général au Burkina (du nord au sud et de l’est à l’ouest) envers Gilbert était celui de sympathie et on s’attendait qu’il fasse son mea culpa comme suit :
‘Monsieur le Juge, je, Gilbert Diendéré me mets devant vous pour admettre que j’ai fait ce coup d’état dans l’optique de dégommer la transition. Je vois combien je me suis trompé. Je demande pardon à la nation et surtout aux parents de victimes de mon acte. Aucun mot ne saurait exprimer combien je regrette amèrement mon acte dont j’ai honte. De même, je demande pardon auprès des jeunes soldats que j’ai trimbalés dans cette affaire. Désormais, je ne saurais comment les regarder dans les yeux car leurs carrières dépendent de votre clémence. Quant à moi, je ne souhaite pas être jugé ; condamné moi à une peine à la hauteur de ce crime dont j’ai honte. Je suis prêt à commencer dès ce matin, à purger ma sentence.
Il reprenait sa place dans le boxe des accusés.
Quiconque qui écoute les écoutes sonores, (je suis dans la salle tous les jours moi) les différentes conversations entre lui et ses interlocuteurs se pose la question : mais pourquoi n’a-t-il pas admit au départ ? Pourquoi a-t-il accepté de s’exposer à la risée nationale et internationale. Pire, il a embrassé ses interlocuteurs et exposant au grand jour tout ce qu’ils font nuitamment chez les charlatans pour garder le pouvoir tels le gri-gri de Soro etc.
Mon cher ami, Achille et moi ne haïssons nullement Gilbert, nous plaidons l’humilité et la justice. Nous prônons la réconciliation nationale née d’un pardon sincère auprès des victimes, un pardon véhiculé à son tour par la reconnaissance des torts commis. Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré,et par extension le CDP peuvent se comparer à un menteur qui a la triste habitude de se jeter les fleurs. Il se jette tellement des fleurs, et à un moment donné, il oublie que ce sont des mensonges et commence à vivre selon ces mensonges. Ces derniers sont tellement restés longtemps au pouvoir si bien qu’ils ont oublié que le Burkina ne leur appartenait pas et qu’il ne pouvait pas le prendre comme une terre conquise. Est-ce que vous savez que la soi-disant rectification de Blaise après l’assissinat de Sankara aurait été différent si Blaise avait reconnu l’erreur, son rôle, et avait demandé pardon aux parents de Sankara, lui avait donné toutes les honneurs ? Hélas, l’arrogance !


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