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Procès du putsch du CND : Monseigneur Paul Ouédraogo est à la barre

6 mars 2019, 21:49, par Ka

Internaute ‘’’’Nabayouga :’’’’ Tu as complètement raison de dire que ‘’’’Nous assistons aujourd’hui encore à la confirmation que le coup d’État a été préparé et exécuté par le RSP sous la conduite du général d’opérette Diendére. Ton analyse est plus fine et subtile.

Et je te confirme que l’objectif du putsch déjoué de 2015 était de mettre un coup d’arrêt à la Transition dirigée par le président Michel Kafando. Même si Gilbert Diendéré lui-même ne nie pas son implication dans cette tentative de prise du pouvoir par les armes, au début, il avait voulu faire croire à un coup monté par des sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en colère, dont il aurait tout ignoré. Et pour éviter un bain de sang, avait-il soutenu, il a fini par l’assumer. Et tous ceux qui ont attentivement suivi le début de procès à la salle des banquets, les cinq avocats de l’accusé Mathieu Somé, Paul Kéré, Olivier Yelkouni, Bernard Guizot Takoré et Jean Yaovi Degli qui assurent sa défense décident de prouver que le Général se devait d’agir pour rétablir l’ordre et la justice ; donc, que le putsch était justifié. Abondance de déclarations et de stratégies qui montrent à quel point Gilbert Diendéré est coincé et tente par tous les moyens de sauver sa peau. La même stratégie est aussi adoptée par ses coaccusés de l’ex- RSP qui, sciemment ou inconsciemment, tirent des rafales sur les hauts gradés de l’armée, en termes d’aveux.

Avec les témoignages des colonels, des généraux, et aujourd’hui le serviteur de Dieu, Gilbert Diendéré et ses complices n’auront pas la conscience tranquille, et leurs avocats auront du pain sur la planche. De toutes les façons, il est temps pour Gilbert Diendéré de jouer la carte de la franchise, assumer sa part de responsabilité, même quand il est pris dans un engrenage, c’est ce que le peuple insurgé attend des interpellés dans le dossier du putsch de 2015.

Gilbert Diendéré qui joue l’arrogance devant ses juges, peut donc se réjouir de ne pas connaître le sort que lui a réservé au commandant Lingani et au Capitaine Zongo. La tenue même de ce procès, sous ce format, est une avancée de notre démocratie. Et celui qui doit être le premier à le reconnaître est le Général Diendéré lui-même. Il devait être honnête pour une fois de sa vie, dire la vérité sur toutes les zones d’ombres qui l’entourent, soient élucidées. C’est en cela que l’on peut dire que l’heure de vérité a sonné. L’on peut également affirmer que la Justice Burkinabè joue aussi sa crédibilité. Et au-delà de cette institution, c’est tout l’édifice démocratique que nous sommes en train de construire, qui sera évalué. C’est pourquoi, toutes les passions, tous les ressentiments, les a priori, les tirades guerrières, les envolées lyriques et autres courtes analyses à caractère politicien et subjectif, doivent maintenant céder la place au droit, sans pour autant oublier que du fait de ce putsch, des vies innocentes ont été fauchées. Aujourd’hui encore, des Burkinabè portent dans leur âme et dans leur corps, des blessures qui y sont liées. Autant les présumés auteurs de ce putsch ont droit à un procès digne de ce nom, autant les victimes ont droit qu’on leur rende justice. C’est, en tout cas, à ce prix que les grandes nations soldent leurs comptes avec l’histoire. C’est à ce prix aussi que l’on peut poser les bases d’une réconciliation vraie. C’est à ce prix enfin que l’on peut arrimer notre cher pays à la démocratie, la vraie. Remercions Dieu tout puissant, car, il est particulièrement la preuve que le Burkinabè est en train de tourner la page des procès expéditifs et dignes des Etats d’exception.


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