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Burkina Faso : "L’opposition va rester encore dans l’opposition pendant 50 ans", martèle Paul Kaba Thiéba

24 septembre 2018, 05:20, par Bougoum Mãsga

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Si avec tout cela vous douter toujours de son incapacité à diriger le gouvernement, considérez les indicateurs suivants qui évaluent la politique sécuritaire et économique du Burkina de 2015 à maintenant. Ils sont issus de l’index de fragilité des états proposé par le Fund for Peace :

Si de manière générale la fragilité du pays à légèrement baissé du fait du rétablissement constitutionnel par des élections après l’insurrection populaire, la transition et le coup d’état manqué ; les indicateurs spécifiques à la sécurité et à la croissance économique sont au plus bas ; ce qui constate avec le discours du PM. Nous avons atteint notre pire niveau d’insécurité en 2018, et la plus forte détérioration s’est observée sous l’impulsion de ce gouvernement (+20% d’insécurité en 3 ans). A titre indicatif, des pays voisins comme le Mali et le Niger ont soit stabilisé leur index d’insécurité, ou l’ont soit diminué. Seul le Burkina voit sa sécurité se détériorer. Preuve que nous sommes véritablement devenus le ventre mou de la région sur ce sujet. Si nos gouvernants se plaisent à désigner leurs opposants politiques comme responsables de cette situation, il faut tout de même reconnaître que ce discours est justement une des causes de notre fragilisation. Notre score de division chez les élites est l’un des plus élevés au monde (80% selon la même source) et ce fait est considéré par beaucoup d’experts comme un facteur très fragilisant pour un état. Malheureusement, la division des élites reste élevée sous le MPP sous l’impulsion, jours après jours, des discours démagogiques qui sèment la discorde entre les Burkinabè ; ceci dans un esprit de donner une fausse légitimité à leur pouvoir, quitte à ce que le pays en sorte fragilisé. Logiquement, étant devenu la proie la plus facile de la région, il est normal que l’on devienne la cible privilégiée des attaques terroristes. Ils attaquent la où ils ont le plus de chance de succès. Malheureusement, par notre division interne auto-entretenue, nous sommes devenus ce terrain là, et les tendances ne sont pas à l’amélioration de si tôt.
Par rapport à l’économie, le constat est aussi sans appel, n’en déplaisent aux griots du PNDES qui ne manquent pas une occasion de nous pomper l’air avec des faux chiffres.
Les inégalités économiques sont restés élevés, la croissance économique s’est contractée, tandis que l’aide extérieure a augmenté significativement. Nous sommes de plus en plus dépendant de l’aide internationale, et le PNDES en est une des principales causes. Que dire de cela pendant que des pays voisins comme le Ghana en sont au stade de refuser cette même aide ? Allons-nous dans la bonne direction ? Certainement non. Pire, pendant que l’aide extérieure est une nécessité pour notre économie fragile, le Burkina se permet de bafouer plusieurs de ses engagements internationaux en particulier en matière de droit et de justice. Ce qui fait que nous sommes de plus en plus bouder par nos partenaires. Nous ne sommes donc pas à l’abris d’une crise économique, car vu le contexte sécuritaire et les comportements de notre gouvernement, peu de partenaires sont encore prêts à nous aider. Ce qui serait catastrophique au vu de notre faible niveau de résilience.


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