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Burkina Faso / Mise à plat du système des rémunérations : entre erreur sémantique et mauvaise approche !

20 mars 2018, 11:01, par Sidbéwendé Zoungrana

La « Remise à plat du Système de Rémunération » est vraiment un gros problème à gérer quand on sait que ce fut avec une grave légèreté et irresponsabilité qu’il a été créé par les auteurs. En effet, l’empressement avec lequel cette « bêtise » a été faite par le Gouvernement ne s’explique pas. Et Pourquoi ? Alors que tout le monde était bien conscient de la situation scabreuse du Social au regard de la faiblesse des revenus servis aux fonctionnaires d’une part, les disparités et les écarts constatés entre les travailleurs etc., le/les décideurs ont perdu de vue que la « situation était générale », que tous les Secteurs de la vie nationale était concernée, vu l’avancée de la pauvreté générale. Quand on sait que de notre population, seulement 10 à 15% seulement, parce qu’ils sont fonctionnaires, bénéficient d’un salaire régulier et permanent ; proportion qui du reste faible par rapport à l’ensemble de la population supporte les 85 à 90% du reste de la population, en quoi était-on obligé de satisfaire la réclamation d’un seul Corps de métier au détriment des autres ? Des écarts et injustices criards constatés dans les rémunérations des travailleurs, en quoi, le cas de la Justice était plus prioritaire ; si urgente sur les autres si ce n’était que pour protéger, sinon cacher des choses inavouables  ? Pis. Les créations çà et là de Statuts personnalisés pour les Corporations qui ont su tonné plus la voix n’ont fait que creuser davantage les fossés ; conséquence des réclamations tous azimuts enregistrés. Enfin, jusque-là il n’est fait de soucis que pour les fonctionnaires. Qu’en serait-il alors pour les travailleurs du Secteur Privé, réels producteurs des richesses nationales ? Rien, absolument rien.
Voilà que tous les autres Corps professionnels, malgré leurs patiences contenues ont sorti leurs cas des tiroirs pour des revendications tous azimuts, sommes toutes, justifiées et justifiables. A contrario, les disponibilités de l’Etat sont restées statiques (vision optimiste), sinon plus dégradées que jamais.
La Réforme préconisée ne saurait pour ce faire être réalisée sans difficultés et les Gouvernants se doivent de prendre conscience car l’implication sur catastrophique et les conséquences inquiétantes.
Aucune solution ne sera possible sans créer des mécontents qui seront sans aucun doute plus nombreux. A moins qu’avec « Courage et Détermination sans peur », les Gouvernants n’ouvrent réellement la plaie et ce dans toute sa profondeur pour la curer définitivement.
La remise en cause du système qui, quoique ne satisfaisant pas vraiment les travailleurs, était toléré au regard du minimum de justice qu’il présentait, ne saura que source de problèmes et pas des moindres. Tout en effet part de la performance de l’Administration Publique en faveur des citoyens qu’il faudra assurer, et pourquoi pas, améliorer. Malheureusement, la méthodologie par eux (gouvernants) ne sied pas. Et pour cause ? i)-Il y a que la réussite de cette « Remise à plat du système de rémunération » impliquera le nécessaire réajustement « Niveaux de qualification/Salaires fixés » ; ii)-l’adaptation des salaires aux Spécificités des Corps professionnels quand on sait que « toutes les Spécificités ont leurs importances dans la Société. Autant un Magistrat est d’importance, un Médecin l’est également tout comme l’Enseignant, le Sociologue, l’Ingénieur Agricole, l’Administratif, le Douanier, le Gendarme, le Militaire, l’Agent des Eaux & Forêts etc. Ce sera aberrant que de considérer un Corps professionnel plus qu’un autre. Ce ne sera que de la délation qui aboutira au finish à des incompréhensions permanentes. Ainsi :
• Le flou demeure encore dans le process de la « mise à plat » annoncée car ne touchant aucunement aux réalités des choses au regard de l’absence de rationalité dans les formes et propositions retenues. En effet, on n’entrevoit nulle part l’intention l’élaguer les arguments devant aboutir à l’évitement de l’enlisement des Dépenses publiques.
• L’absence de pragmatismes dans les démarches engagées qui dans la bonne formulation des choses, devraient retenir et avancer des construits techniques, économiques, financiers et sociaux qui envisageraient des déterminants salariaux à rattacher nécessairement aux emplois occupés et aux qualifications requises.
• L’absence d’une bonne et logique vision de l’éthique qui tiendrait compte de l’environnement interne national ; les Statuts et Accords particuliers étant et restant « démagogiques » sans rationalité aucune.
• Les privilèges motivationnels de certains défendues en effet par le Ministre restent déplacés quand on sait, et on doit d’ailleurs savoir, que tous les Emplois ont leurs importances et se doivent d’être considérés comme tels, c’est-à-dire avec justice. Un Magistrat ou un Gardien de Prison n’est pas plus important qu’un Médecin ou un Infirmier ; Un Enseignant du Supérieur n’est pas plus important qu’un Ingénieur Agronome ou d’Elevage ; un Douanier n’est pas plus qu’un Gendarme ou un Militaire. Chacun à son poste sert la Nation pour l’avancée du pays. C’est vrai. L’équation est complexe et ne saurait être solutionné en un seul tour de bras magique. Mais il y a qu’il faut : i)-Dans un premier temps ramener les choses à leurs normes d’antan pour envisager des améliorations conséquentes ; ii)-Revenir au système des « Valeurs Indiciaires hiérarchisées » selon les Corps et les Diplômes acquis qui a fait ses preuves et peut être amélioré en observant le « minimum d’équité » ; iii)-Revenir sur les avantages conséquentes anormalement accordés aux bénéficiaires qui d’ailleurs savent qu’ils ne les méritent vraiment pas.


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