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Crise à la CAMEG : La Direction générale s’en remet à la justice

23 octobre 2016, 17:30, par Sidpawalemdé Sebgo

Je lis de nombreux post où il est question du DG qui "cherche une porte de sortie". Comme si cela était honteux ou anormal. Si c’est vrai ce serait au contraire un signe de sagesse.

Dans cette affaire, TOUT LE MONDE cherche une porte de sortie : Le ministre de la Santé, le premier ministre, le président du Faso, le président de l’Assemblé nationale, les partenaires techniques et financiers, le PCA sortant, le DG sortant, le PCA entrant, le DG entrant, les consommateurs que nous sommes. Car il faut bien voir que le blocage ne profite à personne, mais surtout que l’issue à venir des procès et audits ne signifie pas forcément le règlement de la crise.

a) Si le PCA Kouyaté est débouté par la justice, cela relance le débat sur le licenciement du DG Kadéba, qui aura beau jeu de dire qu’il ne reconnaissait pas le nouveau conseil d’administration (CA) à cause de la décision de justice suspensive. Dans le meilleur des cas donc il y aura action pour licenciement abusif.

b) Si Bocar Kouyaté gagne son procès sur le fond, il restera un deuxième CA (nommé en conseil des ministres) et DG nommés à gérer, le ministre va faire comment ? Demander au gouvernement toute honte bue d’annuler leur désignation ? Et celui qui était à la CAMEG, il y retourne comment, on l’a déjà remplacé ?

c) Si c’est le faux et usage de faux qui est confirmé par la justice, ou que l’audit révèle des malversations, le ministre est d’office débarrassé des deux "trublions" mais il lui restera à négocier avec le personnel l’acceptation de son nouveau DG et surtout la relecture des textes qui ne passe pas à leur niveau.

d) Si la justice donne raison à l’ancienne équipe sur tout, nouveau blocage : Comment Kouyaté et Kadéba vont-il travailler avec ce ministre encore une année pour l’un et trois années pour l’autre ? A moins qu’on limoge le ministre pour "laver la honte", ce qui mettra la honte à quelqu’un d’autre, en l’occurrence le PAN !

Et dans tout ça, il reste encore le débat sur le statut final de la CAMEG et la gestion des PTF. Dans cette histoire ce sont ceux qui ont financé la CAMEG et on aura voulu les mettre dehors ! Alors même qu’on les sollicite encore pour le PNDES en Décembre ? Ajoutons y le problème de la désignation par test ou non du DG et vous voyez que quelle que soit l’issue, il faudra trouver des solutions intelligentes pour la suite.

Le scénario idéal 1 serait qu’ils soient innocentés et que les sortants démissionnent pour "débloquer" la situation. Mais après toutes ces injures, le voudront-ils ? Le scénario idéal 2 voudrait que le ministre démissionne et que toutes ses décisions soient annulées. Mais certains estiment comme Blaise Koffi Compaoré "qu’un chef ne recule jamais", et se sont tellement engagés que cela devient une "honte", alors comment faire ?

Paradoxalement, ceux dont la situation semble la plus fragile sont ceux pour lesquels l’équation est la plus simple, les anciens PCA et DG : S’ils sont convaincus de délits, c’est probablement la prison, mais s’ils sont innocentés, même expulsés de la CAMEG, l’un va à la retraite et l’autre est en pôle position pour des postes similaires ailleurs. Par contre, pour monsieur le ministre, qu’il gagne ou perde les procès en cours, le problème CAMEG reste posé et entier, et sa réputation est entachée par ses méthodes cavalières, ses nominations "régionalistes" sans compter les dossiers "en attente" comme le PADS, le LNSP, le CNRFP, les CHR, etc...


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