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Gouvernance post-insurrectionnelle : Le MPP dénonce les arguments creux de l’UPC

12 octobre 2016, 11:34, par Boinzem

Le problème de notre pays est surtout et avant tout, la mauvaise gouvernance économique et financière. Et cela est intimement liée à la piètre qualité des leaders politiques qui occupent les postes de décision élective et nominative depuis trois décennies. La qualité du leadership politique ne fait que décroitre au fil du temps depuis les indépendances. Malgré une plus grande capacité de mobilisation des ressources financières et une sympathie des PTF, les problèmes de développement s’aggravent dans notre pays parce qu’une bonne partie de l’argent est détourné par les acteurs de la chaine de gestion au lieu de servir à répondre aux aspirations des populations. Conséquence, nous étions plus heureux quand nous étions plus pauvres dans les années 1960 à 1990 par rapport aux années 2000 à maintenant parce que les leaders politiques sont devenus plus affairistes, plus cupides et voraces. Là, je ne parle pas du Président mais de tous les commis de l’Etat dans la hiérarchie administrative publique et privée. Ils ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, à leurs amis et à leurs enfants. Ils sont comme les mènméogo, ces vers qui bouffent tout dans les champs de mil. Ils ne laissent que des miettes et des tiges après leur passage. C’est l’individualisme social exacerbé qui cause aujourd’hui notre malheur. C’est chacun pour soi alors qu’en démocratie l’intérêt collectif devait primer sur l’intérêt individuel. Les décideurs politiques et économiques s’accaparent tout et ne laissent que des miettes au peuple, consacrant ainsi le caractère inutile des politiques de développement adoptées qui ne servent qu’à endormir les consciences. On vous fait croire après consultation participative que tous vos besoins sont pris en compte et après, il n’y a rien comme retombées.

Le PNDSE aura des résultats encore moins probants par rapport au CSLP et à la SCADD car la médiocrité au sommet de l’Etat a atteint un seuil inégalé dans notre histoire. Les PTF se méfient et ne veulent plus donner leur argent. Les jeunes générations qui revendiquent les premiers rôles ne font pas mieux que leurs ainés actuels. Ils sont trop trop pressés d’accumuler des biens divers (villas, voitures) et ne s’embarrassent pas de la moindre éthique sociale ou politique. Ils sont juste motivés par leurs ambitions et intérêts personnels et se foutent des problèmes des autres concitoyens. Conclusion : le Burkina est malade de ses fils. Il faut changer la qualité du leadership politique et du capital humain dans les postes décisionnels avant d’espérer un meilleur lendemain pour notre chère patrie.


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