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Putsch du CND : La justice refuse de sortir les écoutes téléphoniques du dossier

25 juin 2016, 08:19, par Me Paul Kere

Je propose un article en éclairage sur la réglementation des écoutes téléphoniques.
D’ores et déjà, en substance, il convient de distinguer :
1. Les écoutes téléphoniques ordonnées par un magistrat instructeur dans le cadre d’une commission rogatoire dans le but de rassembler la preuve de constitution d’une infraction.
2. Des écoutes sauvages où, n’importe quel "Etat voyou" peut écouter, au mépris des libertés individuelles et collectives ou même en violation flagrante du secret des correspondances entre l’avocat et son client, pour ne pas dire le respect de l’intimité de la vie privée des citoyens ordinaires tout simplement. Dans quel cadre se situent les écoutes que l’on veut sortir de la procédure ? Les avocats du Général Bassolé doivent rechercher un autre angle d’attaque car à vouloir sortir coûte que coûte des écoutes d’une procédure, on finit par les accréditer.
Pour ma part, je m’interroge simplement, eu égard à cette claissification binaire, dans quel cadre se situent les prétendues écoutes téléphoniques querellées, si TANT EST QU’ELLES SOIENT AUTHENTIQUES ET AUTHENTIFIABLES...(second angle d’attaque).
J’attire solennellement l’attention des uns et des autres sur le fait que le vivre ensemble dans la paix au Burkina Faso n’a aucun prix et le respect des textes légaux est le gage d’un Etat de droit. Le principe de l’opportunité des poursuites sera aussi à l’aune de ce vivre ensemble.
Enfin, sincèrement, j’opine que libérer aujourd’hui le Général Djibril BASSOLE et bien d’autres personnes en raison même de la durée quasi excessive de l’instruction, (la liberté étant le principe et la détention l’exception) n’empêchera pas le burkinabè lambda de boire tranquillement sa bière et de manger ses poulets. Les politiciens pourront également vacquer à leurs occupations eu égard aux promesses faites au peuple burkinabè.
Soyons quand même réalistes et ne préparons pas le terreau d’une intolérance généralisée dans notre pays. En général, et en toute humilité, par ma petite expérience, je suis visionnaire a minima sur ces questions-là. Il suffit de voir ma mise en garde sur la modification de l’article 37 de la constitution. Ceux qui m’ont contrarié sur ce point ont vu le résultat de leur erreur d’appréciation. Libérez donc le Général Bassolé parce que l’instruction dure maintenant plus de huit mois et il n’y aura rien. C’est l’homme seulement qui a peur pour rien. Cette libération n’entrave nullement la poursuite de l’instruction et le jugement à intervenir. Il faut le savoir...


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