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« Les nuits froides de décembre, l’exil ou… la mort » : Valère Somé, ses années de torture et ses tortionnaires

12 septembre 2015, 12:57, par Gringo

Le drame des intellectuels Africains c’est de n’avoir aucun principe lorsqu’ils sont au pouvoir.

je suis un acteur de la révolution d’Aout 1983 et on ne peut pas dire que nous avions fait les choses en tenant compte de certaines valeurs comme le respect de l’intégrité physique et de la personne humaine.

Sous la révolution nous faisions l’apologie de la violence et estimions avoir tous les droits ; nous aussi, nous avons torturé et même tuer. Avions-nous plus de droit de faire ce que nous avons fait ? Ceux que nous avions évincés du pouvoir n’avaient-ils pas de droit ? Ce sont des Burkinabé comme nous il me semble et leur seul tort était de ne pas partager les même idées que nous.

Le régime de Blaise Compaoré a certainement fait pire mais ceux qui ont fait le système Compaoré ne sont pas venus d’ailleurs : ce sont les mêmes acteurs qui ont continué avec la même pratique.

Depuis la révolution jusqu’à l’insurrection ce sont les mêmes camarades d’une même génération qui ont dirigé le pays et qui doivent faire un bilan global.

Du CNR à la dernière république en passant par le Front Populaire, Dieu seul sait qu’il s’est commis des crimes de toutes nature mais je ne me souviens pas d’une personnalité ayant quitté le navire parce que la pratique démocratique n’était pas à son gout.

Au lieu de pleurnicher, nous devons tout simplement tirer les leçons qui s’imposent et faire en sorte que plus rien ne soit comme avant.

Valère SOME parle et écrit aujourd’hui parce que lui a eu la vie sauve mais il y’a malheureusement d’autres fils de ce pays qui ne sont plus là tout simplement parce qu’ils ont été fauchés par notre pratique politique.

Ce témoignage est certes utile mais si dans son récit l’auteur ne se contente que d’exposer les tortures et humiliation que lui et ses compagnons d’infortune ont subi, ce serait dommage car eux aussi sont collégialement responsables des exactions et tueries commises sur d’autres Burkinabé sous la révolution.

Je suis même tenté de dire que leur cas est moins défendable, tout simplement parce qu’ils n’ont été que les victimes d’un système mis en place par eux-même.

Le détail des tortures ne nous intéresse pas, c’est son principe que nous devons tous ensemble oeuvrer à faire disparaitre.


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