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Le Burkina Faso de Michel Kafando. Chronique d’une transition « d’exception » (10)

3 décembre 2014, 00:40, par TRAORE

Madame, Monsieur,

Dans d’une année, par notre vote, nous choisirons le chemin que notre pays empruntera pendant cinq ans.

Au quotidien, la crise se fait durement sentir.
Notre pays est confronté à un chômage record et s’enfonce dans la récession autant que dans l’austérité.

L’industrie a été abandonnée depuis trop longtemps et nos agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail. Tout augmente : les soins et les mutuelles, le logement et les transports, le gaz et l’électricité.

L’école et l’hôpital sont abîmés, les agents publics stigmatisés. Partout, l’insécurité gagne du terrain et la justice perd des moyens.

Notre jeunesse est sacrifiée et devra faire face, si rien n’est fait, à un environnement dégradé, des retraites non financées, une dette considérable.

À cette situation, il y a des responsables. Il y a la finance, bien sûr, qui a pris le contrôle sur l’économie, la société et même nos vies. Il y a les politiques injustes et inefficaces menées depuis dix ans. Il y a les fautes économiques et morales des quinquennats finissants.

Notre devoir est de permettre le changement. Un vrai changement. Nous devons plutôt redonner confiance aux Burkinabés et faire redémarrer le progrès. Ce qui est en cause, c’est la souveraineté de la République face aux marchés. Voilà pourquoi nous devons redresser le Burkina, redresser ses finances et son économie.

Le redressement est indispensable, mais il ne sera possible que dans la justice. Fiscalité, éducation, logement, santé, accès à l’énergie, sécurité, services publics, nouveaux droits, culture : l’âme du Burkina, c’est l’égalité.

Nous devons redonner confiance dans l’avenir et retrouver la promesse républicaine, et d’abord pour notre jeunesse.

En permettant à chaque génération de vivre mieux que la précédente. En rendant l’État impartial et en faisant respecter la morale publique. En portant haut les valeurs du Burkina dans le monde.

Nous devons nous préparé à cette mission tout au long d’une vie dévouée au bien public. Nous devons connaitre la grandeur et la dureté. Nous devons mesurer l’ardeur qu’elle exige, autant que les sacrifices qu’elle impose. Oui, nous devons être prêt à conduire notre nation, à redresser le Burkina et à rassembler les Burkinabés.

Ce changement, nous le construirons avec tous les Burkinabés. Les salariés et les entrepreneurs, les élus locaux et les partenaires sociaux, les associations et les citoyens doivent être mobilisés pour le bien public. Nous devons renforcer le Parlement. Nous devons redonner à la justice les moyens d’accomplir son travail en toute indépendance.
Nous devons nous engager un nouvel acte de la décentralisation.
A faire confiance aux forces vives du pays.

Un grand débat va se dérouler dans le pays. Pour lui donner tout son sens, j’ai voulu formuler des propositions précises, que je vous soumets. Ce sont mes engagements.
Je les tiendrai


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