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Conquête du pouvoir : « Tant que l’opposition restera dans la médiocrité… »

12 février 2010, 03:27, par Yadega

Il est vrai que notre pays n’est pas si jeune dans l’exercice de la démocratie en Afrique de l’Ouest depuis les indépendances (50 années seulement !). Mais malgré cela, on a parfois l’impression que nous avançons d’un pas et reculons ensuite de deux pas.

Je suis d’accord avec M. Simon Compaoré lorsqu’il soutient que c’est à l’opposition d’« arracher » le pouvoir au CDP, dans une démocratie digne de ce nom. À écouter/lire certaines personnes, l’alternance politique devrait s’appliquer suite à une décision parlementaire. Est-ce que cela devra se faire comme pour la discrimination positive ou l’augmentation du quota de participation des femmes en politique ? Quant à moi, je ne partage pas du tout cette vision politique que je qualifierais de passive. En effet, on dirait que les afrains rafolent plus des « dons » que des « conquêtes ». Après les indépendances « données » par la France à ces anciennes colonies, voici maintenant le temps de l’alternance gouvernementale à être « donnée » aux partis politiques de l’opposition par le CDP en place au pouvoir depuis longtemps. Ce serait une justification farfelue !

En effet, dans une vraie démocratie c’est à l’opposition de s’organiser pour remporter les futurs victoires et conquérir légitimement le pouvoir pour créer une réelle alternance. Accepter une alternance qui serait « donnée » est une preuve d’impuissance inoue de la part de l’opposition. Dans une vraie démocratie l’alternence s’impose sur la base d’un programme (ou d’une ligne) politique autour d’un parti (ou d’une alliance de partis). Chaque parti de l’opposition devrait plutôt s’atteler à la tâche de rédiger un vrai programme politique capable de ralier le vote du peuple Burkinabè et qui ne serait pas basé sur des choses éphémères.

Par contre, la question de la modification de l’Article 37 ne saurait se justifier par la « médiocrité » de l’opposition. Cela n’aurait tout simplement pas de sens et serait « antidémocratique ». Il s’agit d’un élément de la constitution de l’État Burkinabè et de cet fait, concerne toute la Nation Burkinabè. Si l’Assemblée nationale parvenait à voter la modification de l’Article 37 ce serait vraiment le signe clair et apparent que nous « avançons d’un pas et reculons ensuite de deux pas ». Pour ma part, je pense sincèrement que la question de la modification de l’Article 37 devrait être soumise à un referendum (le peuple entier devrait être consulté). Cela permettrait probablement de mieux préserver les acquis démocratiques ne serait-ce que dans la forme car rien n’est sûr que tout se fera dans la parfaite transparence, mais ça ce serait une autre histoire.
Longue vie au peuple Burkinabè uni.


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